Les Forges et Aciéries du Nord et de l’Est ou « Société des forges et aciéries du Nord et de l’Est » étaient une des plus importantes sociétés d’aciéries en France au milieu du xxe siècle, avec des usines à Valenciennes, Trith-Saint-Léger Louvroil, Hautmont et Montataire, qui a fusionné avec sa rivale dans le nord pour créer en 1948 Usinor. Elle a été fondée en 1873 pour regrouper plusieurs usines de la famille Leclerq. Le siège social de la firme est à Paris mais ses activités se répartissent sur huit sites provinciaux où elle assure, du nord au sud de la France, la maintenance de matériels roulants, en particulier pour la SNCF. Mais revenons sur quelques faits historiques spécifiques aux Aciéries du Nord à Marseille. Vers 1918, Bruno Roberty, producteur d’huiles, lassé de ne pouvoir livrer sa production du fait de l’indisponibilité de wagons due à la Première Guerre Mondiale, décide de construire un atelier de réparation de wagons à côté de son huilerie. En 1920 une société dédiée à cet effet est créée sous le nom de « Chantiers et Ateliers de la Capelette« .
En 1925 les Aciéries du Nord (ADN), souhaitant se diversifier dans le ferroviaire (elles construiront plus tard des autorails) décident de racheter les Chantiers et Ateliers de la Capelette. Outre des wagons, des locomotives à vapeur y sont également réparées. En 1928 la désignation de Charters et Ateliers de la Capelette disparaît.
Le débarquement du 15 août 1944 en Provence doit permettre à partir du port de Marseille d’augmenter l’effort de guerre en utilisant la vallée du Rhône pour ravitailler et renforcer les armées alliées. Après l’insurrection et la libération de Marseille, la CGT appelle les ouvriers à se remettre au travail. Dans de nombreuses entreprises, du fait de l’épuration suite à la collaboration entre de nombreux patrons ou cadres avec l’Allemagne nazie, les directions sont décimées. Les ouvriers demandent au Commissaire de la République Raymond Aubrac les moyens pour continuer à travailler, en particulier pour assurer la paye des ouvriers et celle des fournisseurs. Le 10 septembre 1944, Raymond Aubrac signe l’arrêté de réquisition concernant plusieurs entreprises marseillaises dont les ADN (Aciéries du Nord). Si cette mesure permet leur maintien en activité, elle ne satisfait pas l’ensemble des acteurs économiques et politiques. Elle sera l’une des raisons du remplacement, en janvier 1945, de Raymond Aubrac par Paul Haag. Les réquisitions prendront fin en juin 1947 par jugement du conseil d’Etat, qui annule les arrêtés de réquisitions.
1950 signe la fermeture des ateliers, les Aciéries du Nord étant liquidées en 1951. Ces ateliers étaient situés au Sud de la ligne Blancarde -Vieux Port, le long du Bd Rabatau, à l’emplacement de l’actuel boulevard des aciéries. En savoir plus sur les Aciéries du Nord.