Les Hangars Boussiron, 1953, (ancien) record mondial

Route de la Plage, 13700 Marignane
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Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, l’Aéroport de Marignane n’était que ruines. Il fallut de gros travaux pour le remettre en état. La Chambre de Commerce de Marseille et l’Etat s’y employèrent. La piste en béton fut allongée, une tour de contrôle dressée sur des échafaudages métalliques, de nouveaux garages à avions bâtis sous la supervision d’Auguste Perret, architecte conseil du Secrétariat général à l’Aviation civile.

Sur le site, se remarquaient aussi les grands hangars jumeaux Boussiron. Leur nom renvoyait à l’entreprise française spécialiste du béton armé qui avait été chargée de leur construction par le maître d’œuvre, en l’espèce la Chambre de Commerce. Avant le conflit, son fondateur Simon Boussiron avait déjà réalisé un hangar d’hydravions pour la Sncase, en 1939, qui remporta le record du monde de portée avec ses 80 mètres d’ouverture. Cette fois, il s’agissait d’un « hangar à deux cellules » d’environ 20 000 m², conçu par l’ingénieur Nicolas Esquillan, directeur technique des Etablissements Boussiron.

Chacune des deux « nefs » allait être surmontée d’une fine couverture autoportante de 101 m sur 60 m constituée d’une succession de voûtes appelées « ondes », à « voiles minces, double courbure, avec armature en métal déployé ». Le projet était ambitieux !

Les travaux commencèrent en 1950 à l’ouest des pistes : les éléments de la toiture préfabriqués au sol, sur place, étaient hissés à 19 m de haut par un système de vérins hydrauliques au sommet des murs construits en sous-œuvre, une prouesse du plus grand intérêt dans le BTP. Achevés en 1953, les hangars Boussiron accaparèrent le record mondial de portée pour des couvertures en béton armé jusqu’à la réalisation du CNIT, le Centre des nouvelles industries et technologies construit à Paris en 1958 avec la participation du même Nicolas Esquillan. Prévus à l’origine pour abriter la construction à Marignane de gros hydravions, les hangars Boussiron furent occupés successivement par la Sncase, Sud-Aviation, Aérospatiale et Air France, accueillant jusqu’à 800 ouvriers. La Sécurité civile y effectua pendant plusieurs années l’entretien de ses bombardiers d’eau. Bien que désaffectés, les hangars Boussiron, labellisés avec raison « Patrimoine du XXe siècle » par le ministère de la Culture  en 2000, constituent un ensemble architectural remarquable, bien visible dans le paysage marignanais 70 ans après leur édification.

En 2016 l’architecte Corinne Vezzoni souhaitait métamorphoser ces bâtiments désaffectés en lieu branché pour la jeunesse européenne avec son projet de l’AérogAre. Un concept majeur soutenu par la métropole Aix-Marseille-Provence mais que certainement le Covid et le changement de stratégie de l’aéroport ont enterré. L’idée ? « Les jeunes arriveront du monde entier pour prendre des bains de musique électronique jouée par les plus grands DJ du monde. On y viendra en low-cost de la terre entière et cette facilité exceptionnelle créera vite la légende de L’Aérogare. ». Mais en mai 2023 on apprenait qu’au final, Sabena Technics, spécialiste de la maintenance aéronautique lourde et légère, reprenait l’un des deux hangars Boussiron.


SOURCES Office du Tourisme de Marignane & Go Met
PHOTOS Structurae.net & Archives
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