Usine Rivoire & Carret de Saint Marcel

Boulevard de la Valbarelle 13011 Marseille
9653
Usine Rivoire & Carret de Saint Marcel
Arrondissement : 11ème
C’est en 1860 avec les cousins Carret et Rivoire que débute l’histoire de l’industrie des pâtes alimentaires françaises ; ces derniers créent à Lyon leur première usine. Afin de se rapprocher des sources de matières premières, notamment du Maghreb, dès 1890-1892, les cousins Carret & Rivoire s’implantent entre autres à Marseille avec une première usine dans la vallée de l’Huveaune. L’usine est depuis 2012, grâce à des associations, officiellement labellisée « Patrimoine du XXème siècle ». Un projet de Médiathèque et d’espace culture était soutenu depuis des années par le collectif « Rives et Culture » mais le lieu abrite désormais les pôles propreté, cadre de vie et valorisation des déchets ainsi que le pôle voirie espace public de la Métropole d’Aix-Marseille-Provence.

ancienne-usine-rivoire-et-carret-marseille-2En 1925, les frères Francisque et Joannès Carret achètent le terrain de La Pomme – La Valbarelle, et y font construire un ensemble de bâtiments industriels qu’ils équipent de tous les éléments, outils, fluides, etc. nécessaires à la fabrication de pâtes alimentaires. C’est en grande partie l’usine Rivoire & Carret que nous connaissons aujourd’hui. En 1931, Francisque et Joannès rentrent dans le capital de la Société Industrielle de Pâtes Alimentaires (SIPA), administrée par Jean et Yves Carret, en apportant l’usine dont l’exploitation a déjà commencé. Le groupe de bâtiments industriels livré en 1931 couvrait une superficie de 13 521 m2. Dans les nombreuses dépendances de l’usine se trouvaient la chaufferie, les logements du directeur et du concierge, le poste électrique et la salle de pompe pour l’alimentation en eau ainsi que deux réservoirs en béton armé de 135 m3. Un système de canalisation en grès permettait l’évacuation des eaux vers l’Huveaune. En 1934, la famille Carret participe à l’achat des « Jardins de La Pomme », où Gaston Castel construit la future cité Michelis qui logera une partie des ouvriers de la SIPA.

L’usine de St Marcel ferme ses portes en 1948 pour être transférée dans l’usine de La Pomme – La Valbarelle qui prend le nom de Rivoire & Carret.

ancienne-usine-rivoire-et-carret-marseille-3En 1960, au plus fort de sa production, la société produisait 60 millions de kilos de pâtes par an. En 1968, en prévision de l’ouverture du Marché commun, et voulant devancer l’arrivée des grands groupes européens comme l’Italien Barilla ou l’allemand Birkel sur le territoire français, la famille Carret propose à la famille Cartier-Millon, propriétaire de la marque de pâtes Lustucru, un rapprochement. Ainsi voit le jour en 1968 une holding à deux filiales, Rivoire & Carret et Lustucru, chacune détenant respectivement 58 et 42 % des actions, ces dernières étant réparties entre 32 actionnaires familiaux. La société est reprise par le groupe Lustucru en 1971, la marque Rivoire et Carret disparaît en 2000. Fin 2002, Pastacorp, société créée par la famille Skalli, rachète les activités pâtes sèches et semoules de Lustucru et prend le risque en 2006 de relancer la marque Rivoire et Carret qui bénéficiait encore d’une très forte notoriété. Rivoire et Carret a innové dans le mode de fabrication des pâtes. Ses pâtes ne sont pas faites de blé tendre mais de semoule de blé dur : le séchage n’est plus à l’air libre mais à l’air chaud, d’où une meilleure conservation. Jusqu’alors vendues en vrac chez l’épicier, les pâtes sont proposées dans un paquet avec poids net garanti sous le nom d’une marque pour laquelle on fait de la réclame.

En mars 2003, l’usine cesse son activité et est racheté par la Mairie. Le collectif « Rives et Culture » se battait avec l’ambition de transformer les 6 000 m² de bâtiment en une médiathèque (voir la vidéo de 2014) tout en lançant régulièrement de nombreux projets culturels dans le secteur. Mais le lieu abrite désormais les pôles propreté, cadre de vie et valorisation des déchets ainsi que le pôle voirie espace public de la Métropole d’Aix-Marseille-Provence.

Voici la description de l’usine faîte par le Ministère de la Culture en 2012 « Le site est clos par un mur en maçonnerie avec « chaperon au ciment ». A l’ouest, le portail d’entrée jouxte un petit bâtiment d’accueil, ouvrant à la fois sur la rue et sur l’usine. Le complexe est constitué de plusieurs bâtiments organisés en fonction d’une trame de circulations ouvertes ou couvertes. Les différentes entités sont de valeurs architecturales inégales. Si l’ensemble du complexe est de facture modeste, les parties ouest et sud, tournées sur le quartier, présentent des éléments de modénature tels que moulures et corniches. Le bâtiment sud, de facture néoclassique, d’une longueur de 100 m, est suivi d’un bâtiment industriel de 60 m. Le bâtiment principal s’élève sur trois niveaux pour sa partie ouest et sur deux niveaux sur sa partie est. La façade sud, est rythmée dans toute sa longueur par une succession de baies, en plein cintre au rez-de-chaussée et rectangulaires aux niveaux supérieurs. L’entrée se fait par un avant corps sur la face ouest. La façade principale s’ordonne autour d’une cheminée flanquée de deux châteaux d’eau. Elément identitaire de l’usine, l’ensemble est surnommé « la Dame Blanche » ou  » cathédrale blanche » par les habitants du quartier. Il se prolonge de chaque côté par un bâtiment d’un seul niveau reprenant le motif de la baie en plein cintre de manière plus espacée. A l’arrière de ces « bâtiments façades », de vastes entrepôts aveugles éclairés en toiture occupent le site ; une vaste ceinture libre est réservée aux circulations sur toute la périphérie. Ces bâtiments d’environ 8 mètres de hauteur sont couverts de toitures à deux pentes en tuiles plates à l’exception d’une toiture terrasse en béton armé. Charpentes et planchers sont en fer et bois. Enfin, toutes les façades sont couvertes d’un enduit de béton imitant la pierre de taille. Le groupe de bâtiments industriels livré en 1931 couvrait une superficie de 13521 m2. Dans les nombreuses dépendances de l’usine se trouvaient la chaufferie, les logements du directeur et du concierge, le poste électrique et la salle de pompe pour l’alimentation en eau ainsi que deux réservoirs en béton armé de 135 m3. Un système de canalisation en grès permettait l’évacuation des eaux vers l’Huveaune. Après être restés inexploités pendant 9 ans, les bâtiments ne semblent pas avoir subi de dégradations trop importantes, il ne subsiste par contre aucun des équipements industriels qui occupaient l’intérieur. Seules modifications : installation d’un dépôt souterrain de liquide inflammable en 1941 et construction en 1988 des laboratoires et différents bureaux sur la partie nord. Enfin, quelques réfections des intérieurs ont été effectuées en 2005 par l’entreprise DT Est ».


SOURCES Maruschka Croizer, drac paca Association « Rives et Culture » & Wikipédia
PHOTOS  Fr.Latreille & Archives
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