La Compagnie d’Électricité de Marseille qui avait pour actionnaire la Compagnie générale d’électricité, a fusionné en 1924 avec sa rivale locale, la Société du Gaz et de l’Électricité de Marseille pour créer la société L’Électricité de Marseille, au capital de 120 millions de francs. Son siège social était à Paris, au 54, rue La Boétie. A Marseille la direction générale se trouvait dans un autre hôtel particulier, encore plus flamboyant, non loin de là au 7 rue Roux de Brignoles. Un immeuble en brique au 30 de la rue Sylvabelle sur lequel “L’électricité de Marseille” est encore gravé dans la pierre accueillait le fond du siège de la rue Peytral et appartiendrait toujours à EDF (restaurant d’entreprise). En 1936, c’est la 13e capitalisation à la Bourse de Paris, avec 760 millions de francs.
Réquisitionnée pendant la Seconde Guerre mondiale, alors qu’elle comptait 225 000 abonnés, nationalisée en 1946, elle sera intégrée à Électricité de France.
La Compagnie d’Électricité de Marseille avait fait construire en 1905 une puissante usine électrique, au cap Pinède plus connue sous le surnom des « huit cheminées » (huit groupes électrogènes de 25 000 kW). La Société du Gaz et de l’Électricité de Marseille disposait, elle, de centrales à Arenc, et Sylvabelle. Les réseaux de l’Électricité de Marseille, recevaient en temps normal de l’énergie hydraulique, des Alpes et du Massif Central et même des Pyrénées. Le 45 de la rue Peytral accueille à présent la salle d’audience, la salle des pas perdus ainsi que les bureaux de la Cour Administrative d’Appel de Marseille. Les cours administratives d’appel (CAA) sont des juridictions d’appel de l’ordre administratif. Elles ont été créées par la loi du 31 décembre 1987 portant réforme du contentieux administratif afin d’alléger la charge du Conseil d’État. Cinq cours administratives d’appel sont créées le 1er janvier 1989 à Paris, Lyon, Nancy, Nantes et Bordeaux. D’autres se sont ajoutées depuis à Marseille, Douai et Versailles. Une neuvième cour administrative d’appel est installée à Toulouse en 2021. Leurs décisions sont susceptibles d’un pourvoi en cassation devant le Conseil d’État.
Elles sont saisies des recours contre les jugements des tribunaux administratifs de leur ressort, ainsi que des appels formés contre les jugements des commissions du contentieux de l’indemnisation des rapatriés. Restent de la compétence du Conseil d’État : les appels des jugements relatifs aux élections municipales et cantonales, ceux qui portent sur les recours en appréciation de légalité, ceux qui concernent les contraventions de grande voirie (contentieux répressif).