Ancien siège de David Frères, les plus beaux meubles du Midi

45 du Cours Gouffé, 13006 Marseille
1025
Ancien siège de David Frères, les plus beaux meubles du Midi
Arrondissement : 6ème
Au n°45 du Cours Gouffé près de la Place Castellane se trouve un très bel immeuble d’angle de 1925, signé de l’architecte Lafont, richement sculpté et à la majestueuse porte d’entrée en fer forgé. Sur un mur on peut y lire, gravé dans la pierre, « Entreprise Julien Frères »…ici se trouvait le siège pour 200 collaborateurs de l’un des plus importants fabricants du Midi de meubles d’arts.

Le premier véritable atelier d’ébénisterie de la marque fut lancé en 1872 par Victor David au 30 rue Melchion près de l’hôpital de la Conception mais la création de cette maison d’ameublement d’art date déjà de 1856, établie au n°81 du Cours Lieutaud. Suite au décès en 1917 de Victor, à l’âge de 93 ans, ce sont ensuite ses fils, les deux frères Joseph et Jules David, qui reprendront la direction de la maison. Ce seront les ébénistes les plus réputés de la fin du XIXe siècle jusqu’aux années 1930. Le dictionnaire historique des rues de Marseille d’Adrien Blès, une référence, localise pourtant ce siège juste à côté au n°39-41 à l’emplacement d’une résidence contemporaine et ce dès 1920…un article du Sémaphore de Marseille en date du 20 mars 1926 confirme cette information. Il semble en effet que les ateliers et /ou le siège étaient précédemment situés à cette adresse entre 1916 et 1918 avant de migrer juste à côté. L’inauguration du nouveau siège attira le tout Marseille et la presse locale. Le bâtiment fut béni par le Chanoine Rémusat, le curé de la paroisse Saint Jean Baptiste. A l’intérieur se trouvait un buste en bronze de Victor, le fondateur de la marque.

L’article évoque du fait de sa richesse « un musée d’art plutôt qu’un simple magasin« .  Des publicités des années 30 affichent le slogan de David Frères « la plus grande maison d’ameublement du Midi de la France » et révèlent la richesse du siège social avec son grand escalier d’entrée ceinturé de colonnes.  Suite à la publication de cette fiche les premiers témoignages d’internautes sont arrivés nous apportant des précisions, comme celui de Franck : « Mon grand était ébéniste chez David Frères dans les années 80. L’atelier était situé à l’entresol de cet immeuble et souvent il me faisait signe par le fenestron quand j’allais à l’école, rue Friedland, juste derrière. Les ouvriers portaient des surnoms : le Chanteur, le petit Muet, le grand Muet. Il y a également sur l’affiche (ci-cnotre) le contremaitre Georges Timourian, dont la tête dépasse au dessus de celle de mon grand père ». Les coupures de presse évoquent également le le 37 rue Vacon entre 1913 et 1918, adresse à laquelle est rattachée l’activité « Horlogerie exportation ». Et selon le journal le Petit Marseillais en 1912 David Frères exposait ses meubles également dans la vitrine de la maison de fourrures Pin-Pitt, la plus ancienne et la plus réputée maison de fourrures située au 56 rue Saint-Ferreol. Une autre réclame de la marque indique que les frères ont remporté le prix d’honneur de l’exposition coloniale de 1922 de Marseille et du fait régulièrement membres de jury de concours internationaux liés aux meubles et à la décoration. Leurs publicités apparaissent également dans les programmes de l’Opéra municipal de Marseille et sa clientèle select. La maison David Frères va notamment décorer et équiper les luxueuses cabines du Paquebot « Maréchal Joffre » lancé le 14 mai 1931 à La Ciotat par les Messageries Maritimes. Le navire sera vendu pour démolition le 19 janvier 1960 à Osaka. Aujourd’hui que reste t’il des créations des frères David ? De superbes meubles sont encore vendus en ligne par des antiquaires de luxe comme fin 2021 avec une commode de style Louis XV réalisée fin 19ème, au prix de 2200 €.

Quant au rutilant siège du 45 cours Gouffé il accueille aujourd’hui notaires, avocats et entreprises.


SOURCES Merci à Bruno Deve pour cette suggestion de fiche et ses informations & Dictionnaire historique des rues de Marseille d’Adrien Blès & Les Cahiers du Sud, 1 juin 1927 & Les Cahiers du Sud, 1 juin 1938 & messageries-maritimes.org & Franck Albanese & Sémaphore de Marseille & Franck Albanese pour son témoignage et ses archives
PHOTOS Publicités parues dans Les Cahiers du Sud
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