Église Saint-Vincent-de-Paul, Les Réformés

1 Rue Barbaroux, 13001 Marseille
7012
Église Saint-Vincent-de-Paul, Les Réformés
Arrondissement : 1er
L’Église Saint-Vincent-de-Paul, située en haut de la Canebière est surnommée Église des Réformés, elle doit son nom courant à l’emplacement d’une ancienne chapelle des Augustins Réformés. Un immense chantier de réhabilitation de trois ans a débuté en 2019 afin de rendre toute sa splendeur et sa blancheur à cet édifice aussi haut que Notre-Dame de Paris, qui a failli être rasé dans les années 80 à cause de son manque de succès chez les fidèles mais aussi sa fragilité.

L’ancienne chapelle des Augustins-Réformés

La première pierre de cette ancienne chapelle avait été posée par le duc de Guise le 20 juin 1611 et elle avait été dédiée à saint Nicolas de Tolentino. Après le Concordat, elle fut détruite le 31 octobre 1868 pour laisser place à l’église actuelle. Cette nouvelle église fut bâtie suivant les plans de l’architecte François Reybaud qui adopta le style gothique du XIIIème siècle et la première pierre fut posée le 22 avril 1855 par Mgr Eugène de Mazenod. Cependant, l’édification ne fut pas sans problème : en 1862, l’architecte s’étant retiré, un prêtre, l’abbé Joseph-Guillaume Pougnet, refit les plans ; puis il fallut l’aide des paroissiens de Saint-Vincent-de-Paul en 1885, qui réunirent trois millions de francs, pour permettre finalement l’inauguration le 20 septembre 1886.

Les deux flèches de l’église s’élèvent à 70 mètres. Ses portes en bois sont ornées de panneaux de bronze réalisés par Caras-Latour et les superbes vitraux sont d’Edouard Didron. On y trouve également un chaire de Gémy & fils, un Maître-autel de Jules Cantini, un orgue double signé Joseph Merklin, un Orgue de chœur Michel – Merklin & Kuhn. Mais dès l’époque de sa construction, l’église a montré des signes inquiétants de fragilité. Au début des années 30, des fragments d’une des flèches se sont décrochés et sont tombés sur la chaussée tuant un passant. « La pierre a commencé à s’effriter car on a utilisé une mauvaise pierre, explique pour France 3 l’architecte Renzo Wieder, spécialiste des restaurations de monuments historiques. Et comme on est à 70 mètres au-dessus du sol, il y a le mistral qui frappe les flèches et la pluie qui s’abat dessus, c’est une pierre très exposée qui a très mal résisté. » Après cet accident dramatique, il a été décidé de sécuriser l’édifice par une restauration partielle, en 1933.« On a décidé d’enlever tout ce qui est ornementation, on l’a purgé de tout élément qui dépassait, toutes les gargouilles, tous les griffons, les crochets, tout ce qui dépassait est parti à la poubelle », rappelle Renzo Wieder.

« On a renforcé avec du béton partout et c’est cette restauration-là qui pose problème aujourd’hui car le béton réagit très mal avec la pierre qui continue à s’effriter derrière et à se dégrader. Et il y a 3-4 ans on s’est rendu compte qu’au niveau des flèches, comme en 1930, des morceaux de pierre pouvaient encore tomber dans la rue. On a mis des filets et un grand projet de restauration a été lancé. »

Dans les années 80, l’église n’est plus fréquentée que par une cinquantaine de paroissiens au point qu’il a été envisagé de la démolir. Cependant Une association, l’ASPRA, s’est créée pour sa sauvegarde et sa restauration. En 1998, un carillon de quatre cloches a été installé dans l’une des deux flèches. Toujours déserte en 2002, elle est devenue une des paroisses catholiques les plus fréquentées de la ville. Depuis que les lieux lui ont été confiés, en 2005, le curé, le père Michel-Marie Zanotti-Sorkine, a baptisé 162 adultes en 7 ans. Étonnant retournement de situation…Symboles du Marseille d’autrefois, mais réalités d’aujourd’hui: les chrétiens sont minoritaires dans le quartier. Au début des années 2000, l’église des Réformés restait fermée en semaine et la messe dominicale n’y était plus célébrée que dans la crypte, pour une cinquantaine de pratiquants. A l’été 2004, l’archevêque de Marseille, qui était alors le cardinal Panafieu, a confié cette paroisse déclinante au père Michel-Marie, à l’époque vicaire au Sacré-Coeur du Prado, comme une mission de la dernière chance : «Je compte sur toi. Ouvre-moi le plus possible les grilles et les portes de cette église.» Dès la rentrée, lors de son installation, le nouveau curé annonçait son plan: la messe serait dorénavant célébrée tous les jours, et non plus dans la crypte, mais en haut, dans la nef. L’église resterait ouverte douze heures par jour, sans interruption. Des volontaires étaient par ailleurs demandés pour un nettoyage général.

Le dimanche suivant, l’assistance à la messe passait de 50 à 200 personnes, certains de ses anciens paroissiens ayant suivi le père Zanotti-Sorkine, et elle atteignait 500 personnes trois mois plus tard.

En décembre 2014 la Commission Régionale du Patrimoine et des Sites a validé l’inscription de l’édifice aux Monuments Historiques qui devient le 82e monument protégé de Marseille et le 41e monument protégé appartenant à la municipalité. Une restauration du bâtiment devrait en découdre. En 2015, des centaines de plans originaux de l’église ont été retrouvés dans des malles. Ces documents du milieu du XIXe siècle vont servir à sa restauration. Ils dormaient dans un carton, au-dessus d’une étagère, depuis plus de trente ans, avant qu’on ne les découvre par hasard. A lire en détails dans cet article de la Provence. La restauration entreprise fin 2019 porte sur l’extérieur du bâtiment, la toiture, les façades, les flèches, mais aussi la nef et le chœur de l’église. La première phase est terminée. Mais le chantier devrait s’achever à la fin de 2022.

Les ornements, crochets, griffons et gargouilles, supprimés par mesure de sécurité dans les années 30 ont été reproduits à l’identique en pierre du Luberon, à partir de documents et photographies d’époque. Le tailleur de pierre prépare le bloc pour le sculpteur qui réalise le motif. Il faut compter deux semaines de travail au total pour la réalisation d’un griffon.

Le département des Bouches-du-Rhône et la Métropole Aix-Marseille financent 75% des 18 M€ estimés pour les travaux, environ 4,5 M€ sont pris en charge par la ville de Marseille. L’Etat complète le reste du budget au titre des monuments historiques.


SOURCES Wikipedia Église Saint-Vincent-de-Paul de Marseille & La Provence & France 3 & Le Figaro
PHOTOS Dominique Milherou Tourisme-Marseille.com & Archives non créditées
A NOTER Ce site est un blog personnel, ces informations sont données à titre indicatif et sont mises à jour aussi souvent que possible. N’hésitez pas à me contacter pour toute correction ou contribution

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