Eglise Sainte Eusébie par Charles Bodin, 1858

68 Place Engalière, 13008 Marseille
1774
Eglise Sainte Eusébie par Charles Bodin, 1858
Arrondissement : 8ème
La petite sœur « romano-byzantine » de la Major, fondée en 1852, a vue sa première pierre posée par Monseigneur Eugène de Mazenod un an plus tard en 1853. Grâce au financement de Jean-Baptiste Pastré, propriétaire du parc et de la bastide voisins, cette église, bâtie par l’architecte marseillais, Charles Bodin, est achevée en 1858.

Sa coupole témoigne d’une inspiration byzantine très à la mode à l’époque. La façade présente un pignon encadré de deux tours en avant. Ces deux tours sont surmontées de clochers circulaires. Un porche avec colonnes, type arc de triomphe précède l’entrée. Une baie cintrée surplombe ce porche. Les murs présentent une polychromie en bandes horizontales noires et blanches. Le nom de Dieu se retrouve ici comme tétragramme à l’extérieur de l’église. On doit également à l’architecte de l’Église Sainte Eusébie, Charles Bodin, le 24 cours Pierre Puget, le 46 boulevard de la Liberté, le 67 La Canebière et le 163 rue Paradis.  Les messes en semaine ont lieu le mardi, mercredi, jeudi, vendredi à 8h chez les sœurs de St Vincent-de-Paul, aux « mouettes », 4 place Engalières. La messe du dimanche à 10h30.

Vous pouvez également assister à un concert de chorales. La Comtesse Lily Pastré est à l’origine de cette activité, car elle fut la donatrice de l’orgue monumental qui s’y trouve. Lily Pastré (née Double de Saint-Lambert le 9 décembre 1891 et décédée le 8 août 1974), comtesse Pastré, était une mécène marseillaise, protectrice des arts et des artistes. Par son père, Lily Pastré était l’arrière-petite-fille d’Anne Rosine Noilly-Prat. Elle était d’ascendance russe par sa mère Vera. Pendant l’Occupation, elle protège des artistes juifs en son château Pastré à Marseille, entre autres Lily Laskine, Youra Guller et Clara Haskil, qu’elle fait opérer d’une tumeur au cerveau par un chirurgien venu de Paris. Fin 1940, elle crée une association d’aide à la création artistique, « Pour que l’esprit vive ». Le 27 juillet 1942, elle fait représenter dans son domaine Le songe d’une nuit d’été mis en musique par Jacques Ibert, avec mise en scène de Jean Wall, costumes de Christian Bérard et collaboration artistique de Boris Kochno, l’orchestre étant dirigé par Manuel Rosenthal avec un grand nombre de musiciens juifs. La jeune Edmonde Charles-Roux, dont la mère est une amie de Lily Pastré, joue le rôle d’un sylphe.

Juste après-guerre, elle est une des instigatrices et mécènes du Festival d’Aix-en-Provence, dont la première édition a lieu en 1948. Elle louera pour un montant symbolique une parcelle de sa propriété à l’Abbé Pierre au bénéfice des compagnons d’Emmaüs qui y résident encore à ce jour.

Quant à Sainte Eusébie représentée un couteau à la main dans l’église marseillaise, elle était une jeune martyre, abbesse du couvent bénédictain de Saint-Cyr au VIIIe siècle. Selon  Lauren Ricard dans un article de La Provence « à une époque où la région est en proie à des attaques de Sarrasins, une horde se présente devant le monastère, menaçant les moniales de viol. Pour s’épargner le déshonneur, les 39 sœurs et leur abbesse se mutilèrent le visage au couteau en se coupant nez et lèvres. Lorsque les hommes leur firent face, horrifiés, ils les tuèrent sans les toucher. Ce sacrifice leur valut le surnom de « desnarados » (« sans nez »). L’église est très active dans la vie du quartier à présent, organisant repas solidaires et collectes de vêtements ».


SOURCES MarseilleForum/Coco & Wikimapia.org & La Provence
PHOTOS Wikimapia.org & Roger Ducroux via clochers.org & Dominique Milherou Tourisme-Marseille.com
VIDÉO Stefano Russo
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