Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Voyage, 1850, Cassis

Selon le site Chapelles Provence, elle remplace une autre chapelle beaucoup plus ancienne qui avait été bâtie à l’extrémité de la presqu’île, au XVème ou au XVIème siècle, dans un style roman tardif. Elle fut détruite lorsque son emplacement fut utilisé comme carrière de pierres. Pour la remplacer, une autre chapelle fut construite vers 1850 à quelques dizaines de mètres de là. Tombée progressivement en ruines, son toit s’était effondré et elle fut pillée de ses quelques ex-votos, tableaux et mobilier. Elle a été restaurée vers 1990, avec l’aide conjointe de la ville et d’une association présidée par le général de Bressy. L’ancienne chapelle s’appelait Notre-Dame-de-Bon-Voyage, car les navires passant à proximité invoquaient sa protection pour leur traversée. La veille de sa démolition, un habitant de Cassis, M. Autheman, releva un plan de la chapelle condamnée. A cette occasion, il fut témoin d’un phénomène étrange : un rayon de soleil s’attarda durant un temps étrangement long sur un point précis du mur extérieur de la chapelle condamnée. Le lendemain, la pioche des ouvriers découvrait emmurée en cet endroit une statue antique en albâtre de la Vierge à l’Enfant…Cet objet, dont on pense qu’il avait été caché là au moment de la Révolution, est encore visible les jours de pèlerinage. En 1720, lors d’une grande épidémie de peste, le village de Cassis fut épargné par la maladie. En remerciement pour cette chance, les consuls de l’époque instaurèrent un pèlerinage annuel « à perpétuité », organisé chaque premier dimanche de juillet. Cette tradition est toujours en usage. La procession matinale part dès cinq heures du matin de l’église paroissiale, pour suivre le bord de mer et rejoindre la chapelle. Une messe est alors célébrée en plein air, et commence au moment où le premier rayon de soleil atteint la statue de Marie et les pèlerins.

Depuis 1720, l’ancien vocable Notre-Dame-de-Bon-Voyage a fait place à celui de Notre-Dame-de-Santé, du fait que la peste n’a pas sévi. Le seul ex-voto présent aujourd’hui dans la chapelle est l’œuvre d’un artiste cassidain, Michel Frosini, peintre et sculpteur. Il a été réalisé à la demande de François Dumon, en remerciement pour avoir survécu à une chute en mer lors d’une régate organisée entre la Corse et Toulon, en pleine nuit. Le sang-froid et la rapidité de l’équipage, malgré l’obscurité et une mer difficile, lui ont permis d’être sauvé in extremis. Le tableau accroché à l’intérieur de la chapelle porte l’inscription : « Remerciements à Notre-Dame-de-Bon-Voyage et à l’équipage pour avoir été sauvé des eaux le jour de Pentecôte 1994. F. D. »