Église Saint Nicolas de Myre, 1821, Pont entre l’Orient et l’Occident

19 Rue Edmond Rostand, 13006 Marseille
2790
Église Saint Nicolas de Myre, 1821, Pont entre l’Orient et l’Occident
Arrondissement : 6ème
C’est la première église Grecque Melkite Catholique au monde édifiée en 1821. Elle fut construite pour la communauté des égyptiens venus après la campagne de Bonaparte en Egypte. Avec ses magnifiques trésors, cette église inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 4 mai 2018 est un pont assez inédit entre l’Orient et l’Occident. En 2019 une souscription était lancée afin de boucler le financement de 1,5 millions d’euros nécessaires à sa restauration urgente afin de lui redonner sa splendeur d’origine. Les travaux s’achèveront en décembre 2022.

L’église Saint-Nicolas de Myre est la plus ancienne église orientale de Marseille et de France, elle est, depuis son inauguration en 1822, le témoin de l’immigration orientale à Marseille et a deux originalités, son architecture avec son agencement et son décor oriental mais également, dès son origine, son bi-ritualisme. Le lieu alterne entre des offices dans le rite de l’Église grecque catholique melkite (rite byzantin) principalement en arabe et des offices en rite romain, les trois langues utilisées selon les offices, l’assistance et l’officiant sont l’arabe, le grec et le français ; elle se caractérise toujours par son ouverture et son rôle de médiateur entre chrétiens de rite oriental et ceux de rite romain.

Le bâtiment est la propriété du Patriarcat d’Alexandrie et de la terre d’Égypte, d’Antioche et de tout l’Orient, de Jérusalem et de toute la Palestine d’Antioche et de tout l’Orient. Il est géré par l’association Saint Nicolas de Myre.

Sur ordonnance de Louis XVIII, cette église est construite sur l’initiative de l’archevêque de Myre Monseigneur Maximos Mazium pour les réfugiés orientaux d’Égypte suite aux campagnes de Kléber en 1801 et de Syrie après les persécution ottomanes de 1817. C’est la première église orientale de Marseille et même la première construction d’une Église grecque-catholique melkite au monde. En effet les catholiques grecs-melkites ne furent reconnus en orient qu’en 1837, jusqu’alors ils se réunissaient dans des maisons particulières. En 1921 à l’occasion de son centenaire elle est ornée de verrières de Pomez et d’une grille en fer forgée avec des fleurs de lys dues aux établissement Louis Trichard à qui l’on doit également la grille monumentale du Parc Chanot.

En 2013 une première phase de restauration concerne la mise hors d’eau, les fresques de la façade et les verrières de Pomez.

Aujourd’hui les catholiques orientaux de Marseille disposent également d’autres lieux de culte, avec Saint-Grégoire l’Illuminateur pour l’Église arménienne. Notre-Dame de Chaldée-Saint-Marc pour l’Église assyro-chaldéenne, et Notre-Dame du Liban pour l’Église maronite. Insérée entre deux immeubles son portail est aspecté à l’ouest, il s’agit bien d’une église orientée dont l’emprise au sol est d’environ trente et un mètres sur onze. Le plan correspond au plan basilical occidental sans colonne, à l’intérieur se retrouvent les éléments du plan-type d’une église de rite byzantin. La façade, ornée au niveau supérieur d’une rangée de colonnes, est située dans l’alignement des immeubles voisins. Après avoir franchi les grilles aux fleurs de lys le narthex donne accès aux portes royales encadrées de deux fresques représentant Saint Nicolas et la Vierge Marie « Sainte Maryam de Jésus Crucifié », et surmontées au tympan par un Christ en gloire dans une mandorle.

La nef rectangulaire est éclairée par des vitraux en hauteur datant du premier centenaire avec au nord Saint Nicolas et au sud la Vierge Marie.

Les murs sont recouverts de dessins géométriques et le plafond est orné de médaillons avec des motifs d’anges. Quatre oratoires sont disposés latéralement, un dédié à saint Nicolas, un à Sainte Anne et comme le veut la tradition celui de saint Joseph et celui de la Vierge ; ils sont dus à la générosité des grandes familles levantines de Marseille : Boulad, Sakakini. Abboud et Homsy. La chaire en marqueterie orientale fait face à un coffret-armoire murale également marquetée contenant un rare reliquaire calendrier liturgique ; ces deux œuvres remarquables sont signées de Girgi Bitar maître ébéniste de Damas et datent de 1905 et 1909. Outre les ex-voto, plusieurs plaques sur les murs évoquent l’inauguration, le centenaire et la liste des curés de la paroisse. À l’est la nef est limitée par l’iconostase. L’iconostase se divise en trois registres. En bas les trois portes figurées par des rideaux, au centre la sainte porte et de chaque côté les deux portes diaconales à gauche donnant sur la table de prothèse et à droite sur la sacristie, sont séparées par une icône de la Vierge et une de saint Jean Baptiste.

Dans le registre du milieu la représentation de la Cène est complétée par la Nativité et surmontée par le tétramorphe. Au dessus les douze icônes apôtres sont surplombées par la croix.


SOURCES Wikipédia Église Saint-Nicolas-de-Myre de Marseille
PHOTOS fondation-patrimoine.org & Brunodumaine & Dominique Milherou Tourisme-Marseille.com
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