Le nom galline est la francisation du provençal galino (galina en occitan standard), qui signifie poule. Ce nom a été attaché à la chapelle à partir du fait que sur une statue à l’intérieur de l’église l’enfant Jésus porte sur son bras une poule. Le nom nerthe est la francisation de nerto, nom provençal de la myrte, plante sauvage qui embaumait le vallon. Selon la légende, une chapelle aurait été construite en ce lieu aux premiers âges chrétiens par saint Lazare ou deux ermites du IVe siècle. L’édifice construit au Moyen Âge a été consacré comme église de la Nerthe le 3 mars 1042 par l’évêque Pons II de Marseille. En 1430, une statue de la Vierge à l’enfant y est placée ; l’église est rebaptisée « église de la Bienheureuse Vierge Marie de la Nerthe » en 1439, et elle devient un lieu de dévotion populaire. De nombreux ex-votos y sont placés dans les siècles suivants. L’église est agrandie au xviiie siècle. Après la Révolution, le village ayant quasiment disparu, l’église est rattachée à la paroisse de Séon-Saint-Henri, et devient une modeste chapelle, mais reste un lieu de pèlerinage. Après une relative reprise d’activité pour les travailleurs italiens du tunnel ferroviaire de la Nerthe au milieu du xixe siècle, elle est définitivement rattachée à l’Estaque. En 1866, l’artiste marseillais Paul Guigou a peint un tableau représentant la chapelle. Ce tableau se trouve actuellement au musée de Périgueux.
Le clocheton dominant l’édifice, surmonté d’une statue de la Vierge, a été ajouté en 1870. D’importantes restaurations ont été opérées dans la deuxième moitié du xxe siècle.
La Vierge et l’Enfant à la galline
La chapelle comporte une simple nef rectangulaire, construite en blocs de pierres calcaires et portée par une croisée d’ogives sous un toit à double pente couvert en tuiles creuses. La nef est éclairée par deux baies situées de part et d’autre. L’accès se fait par une porte latérale couverte en arc en plein cintre donnant sur un vestibule surmonté d’un appentis en bois. La décoration intérieure est composite. Le joyau en est la statue de style roman en bois coloré représentant la Vierge à l’Enfant, assise, avec l’enfant Jésus bénissant et tenant la galina sur son bras gauche. Les vitraux des deux baies, récents, représentent respectivement la Vierge à la galline et saint Roch. Plusieurs tableaux ornent les murs : Larmes de Saint Pierre, Fuite en Égypte, Sainte Rita, et un certain nombre d’ex-votos conservés. Tout cet aménagement est répertorié à l’inventaire nationale du mobilier (base Palissy) du Ministère de la culture.
La chapelle est ordinairement fermée, mais une messe y est célébrée chaque mois, et chaque 8 septembre la foule en pèlerinage y fête la Nativité de la Vierge.