Monastère Sainte-Claire, Clarisses de Marseille, 1892

17, rue Wulfran Puget 13008 Marseille
559
Monastère Sainte-Claire, Clarisses de Marseille, 1892
Arrondissement : 8ème
Le monastère est crée en 1254 à Marseille par deux religieuses envoyées par Sainte Claire, devenue la patronne des télécommunications mais aussi des brodeuses ! Les clarisses occupent à présent, depuis 1892, un superbe domaine, ceinturé de verdure au cœur du quartier Perrier. Le lieu dépend de la fédération de Notre-Dame des Anges et du diocèse de Marseille. Sainte-Claire fait partie du Service des Moniales de France (SDM), une association au service des abbayes et monastères féminins autonomes, « dont les membres se consacrent à Dieu uniquement, dans la forme de vie contemplative qui leur est propre ». La particularité des lieux à Marseille ? sa boutique ouverte au public et en ligne avec les créations des sœurs et notamment des articles de puériculture. Des brocantes y sont ponctuellement organisées. Les sœurs ont utilisé leur savoir-faire de brodeuses durant la crise du coronavirus en fabricant des milliers de masques « maison » pour l’antenne médico-sociale de l’Institut de gérontologie sociale.

Les offices du Monastère Sainte-Claire ont lieu en semaine à 8h et à 10h le dimanche. Les Laudes à 7h30, l’adoration à 17h, les Vêpres à 18h. Le magasin propose des brochures et images de Jésus Miséricordieux et « Marie qui défait les Nœuds » ainsi que de Claire et François et plus étonnant des articles de puériculture (hochets, robes, lingettes, trousses de toilettes) en phase avec la patronne des brodeuses, Sainte-Claire . On peut également découvrir dans le monastère une exposition relatant l’histoire des lieux. On y trouve en accueil hôtelier 2 chambres avec cuisine pour un séjour de maximum 8 jours. Mais revenons à présent au commencement…Claire d’Assise est née le 20 février 1193 selon un codex germanique du xive siècle, le 18 juillet selon le frère mineur Mariano da Firenze. Selon la tradition, l’Église fixe sa date de naissance le 16 juillet 1194. Selon les actes de son procès de canonisation, Claire Offreduccio di Favarone est la fille de Favarone di Offreduccio degli Scifi, probablement de la lignée noble des comtes de Coccorano et, selon une tradition qui remonte au xve siècle, d’Ortolana d’Assise, issue d’une famille noble de Fiume.

Vers 1210, Claire assiste dans l’église Saint-Georges à Assise aux prêches de Carême de François Bernardone, le fils d’un bourgeois qui a tout quitté pour réaliser son idéal de vie évangélique. Enthousiasmée par cette prédication, conquise par l’idéal de pauvreté à l’image des évangiles, elle décide de renoncer au monde, après avoir rêvé de sillonner la Méditerranée comme sa mère qui avait fait de nombreux pèlerinages à Rome, à Saint-Jacques-de-Compostelle et en Terre sainte. Elle quitte sa famille en cachette le soir du dimanche des Rameaux, le 20 mars 1212, en compagnie de l’une de ses tantes, pour rejoindre François et ses compagnons à la Portioncule. Ceux-ci lui remettent une tunique de toile grossière, la bure, et lui coupent les cheveux, en signe de renoncement. Selon les mœurs du temps, ne pouvant vivre au milieu d’hommes, la jeune fille se réfugie ensuite au couvent des nonnes bénédictines de San Paolo (Saint-Paul, près de Bastia). Elle doit y faire face aux tentatives violentes de son père et de ses oncles, furieux, de la ramener chez elle car ils voulaient lui arranger un mariage de convenance. Puis François la confie aux bénédictines de Saint-Ange de Panzo sur les contreforts du mont Subasio au sud-est d’Assise. Seize jours plus tard, elle est rejointe par sa sœur cadette, Catherine, qui deviendra Agnès d’Assise malgré l’opposition violente de leur famille.

Fin avril 1212, François installe la communauté naissante près de la Chapelle Saint-Damien d’Assise sous la direction de Claire qui devra accepter en 1214 le titre d’« abbesse » malgré elle, communauté qui est bientôt rejointe par des femmes de la noblesse d’Assise et par sa mère à la mort de son époux, Claire et Ortolane y opérant des miracles de guérison.

François confiera aussi une Formula vitæ, règle de vie inspirée de celle des Frères mineurs. Ainsi naît l’ordre des Pauvres Dames, ou Clarisses. En 1216, elle aurait obtenu du pape Innocent III « le privilège de pauvreté », celui d’observer une pauvreté absolue, mais l’authenticité de ce privilège est remise en cause par l’historien Werner Maleczek (de). Envoyant ses sœurs fonder dans toute l’Europe de nombreux monastères se réclamant de l’esprit de Saint-Damien, la règle de saint François ne peut suffire à maintenir dans l’unité d’une même discipline tous ces monastères dispersés. Aussi le cardinal Hugolin, protecteur de ce second ordre des Franciscains, leur donne en 1219 une règle plus stricte d’obédience bénédictine. On s’est complu à tort à voir entre Claire et François un couple d’amants mystiques, les « Roméo et Juliette de la sainteté ». Après la mort de François (1226), de fortes pressions, tant de la part des cardinaux que de la société civile, visent à faire accepter par la communauté des damianites des possessions foncières. Claire se défendra jusqu’au bout contre ces pressions11. Toute sa vie est tendue par son désir de vie pauvre. Finalement, le 16 septembre 1252, le cardinal Raynald approuve la Règle rédigée vers 1247 par Claire sur la base de celle de François. Le pape Innocent IV visite Claire alors mourante fin juillet 1253. Le 9 août, le souverain pontife approuve la Règle de l’ordre des Pauvres Dames12. Deux jours après, le 11 août 1253, Claire meurt à l’âge de 59 ans, tenant entre ses mains le texte connu sous le nom de Privilège de pauvreté. Le pape Innocent IV et la Curie romaine viennent assister à ses obsèques. Innocent IV, par la bulle Gloriosus Deus du 18 octobre 1253, commande à l’évêque Barthélemy de Spolète la mission d’instruire son procès de canonisation. Deux années plus tard, le 26 septembre 1255, elle est canonisée par le pape Alexandre IV en la cathédrale Santa Maria d’Anagni.

Presque simultanément commencent les travaux d’une église à Assise, la basilique Sainte-Claire destinée à honorer la sainte. Le 3 octobre 1260, ses restes sont transférés de la chapelle San-Giorgio, lieu de sa conversion, au maître-autel de la nouvelle église. Le 23 août 1850, dans le contexte de « recharge sacrale » des pèlerinages cherchant à restaurer les reliques des saints, l’évêque d’Assise décide de faire exhumer son corps, ce qui eut lieu le 23 septembre. Il déclare que ses ossements, reconnus juridiquement, sont conservés entiers malgré l’humidité du caveau. Les Archives épiscopales d’Assise notent l’extrême humidité du squelette et la friabilité des petits os. Puis en 1864, l’abbesse confia les ossements au romain Modesto Scevolo pour consolidation. Il remit ensuite les ossements en place avec moult coton et cire pour reconstituer une forme de corps mis dans un revêtement de filet métallique. En 1986-1987, il y eut un traitement scientifique urgent pour la conservation des restes de sainte Claire qui se détérioraient par la présence du coton retenant l’humidité. Le visage en cire que nous voyons maintenant est la reconstitution scientifique la plus exacte possible d’après le crâne. Les ossements sont rassemblés dans un reliquaire déposé dessous. La châsse de Sainte Claire est aujourd’hui visible au couvent sainte Claire de Perpignan.

Elle a été proclamée patronne de la télévision dans le monde par Pie XII le 14 février 1958. Malade depuis près de trente ans, une nuit de Noël, clouée au lit, elle aurait selon la tradition rapportée par son hagiographe Thomas de Celano, vu et entendu la messe chez les frères, donc bien loin de son lieu d’alitement. Elle est depuis la patronne des télécommunications mais aussi des brodeuses car selon la tradition, elle s’accordait occasionnellement un temps de loisir pour broder des tissus liturgiques. Parce qu’elle assurait la propreté et la blancheur de ceux-ci, elle est également la patronne des lavandières, des blanchisseurs et des repasseuses. À cause de son nom et parce qu’elle aurait eu, sur son lit de mort, la vision de ses obsèques, elle est la patronne des aveugles.

En savoir plus > Les clarisses de Marseille aux XVIIe et XVIIIe siècles par Christine Larchet 


SOURCES Service des Moniales & Wikipedia Claire d’Assisse
PHOTOS Service des Moniales & artisanat monastique
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