34-40 La Canebière, Ancien Hôtel des Empereurs, le plus prestigieux de Marseille

Cet immense immeuble parcourant La Canebière du Cours St Louis jusqu’à la rue Saint Ferréol, fut construit entre 1743 et 1751 par l’architecte Jérôme Bourre grâce au concours des échevins et de l’intendant des Gallois de la Tour.

Le style des bâtiments est marqué par de robustes piliers d’angle, des pilastres aux chapiteaux attiques, de beaux entresols et leurs longs balcons en ferronnerie. A l’époque de la construction le rendu devait être encore plus impressionnant, en effet les façades ont depuis été privées de leurs grandes portes cochères visibles sur la gravure ci-dessous.

Selon les recherches du Comité du Vieux Marseille, l’Hôtel des Prince y aurait pris place dès 1751, rebaptisé Hôtel de la Canebière en 1793 puis Hôtel des 13 Cantons en 1807 et enfin Hôtel des Empereurs en 1840. Roubin en fut le gérant en 1814, lui succédèrent Matheron, puis Rufenacht et Chevrier.

Selon le guide du “Conducteur de l’Etranger dans Marseille” datant de la fin du 19ème siècle : l’hôtel partage, avec celui d’Orient, le premier rang ; sa merveilleuse situation, au centre du quartier le plus commerçant et le plus animé de Marseille, le fera même quelque-fois préférer au premier, qui possède les avantages contraires. Ceux qui aiment le mouvement et le bruit iront à l’hôtel des Empereurs, tandis que ceux qui préférèrent le calme et la tranquillité descendront à l’hôtel d’Orient. On y trouve des employés parlant plusieurs langues et des domestiques de place sur lesquels on peut compter…

Les membres de la famille royale de France descendaient aux Empereurs…tout comme Beloselsky, chambellan de Russie qui y mourut en 1779. Autre clients de renom, Pascal Paoli en 1790, figure de la guerre d’indépendance de la Corse, mais aussi Bonaparte en 1796, le maréchal d’Empire Masséna en 1813, l’homme politique Charles-Maurice de Talleyrand en 1817. Le Duc d’Orléans, fils de Louis Philippe y séjourna en 1832 et en 1839 lors de visites officielles. Le poète Lamartine y fut invité en 1847 lors d’un banquet donné en son honneur par l’Académie de Marseille.

L’hôtel était encore en activité en 1890 mais il semblerait que dès 1881, le Café de la Cascade ait occupé une partie des lieux.

L’immeuble longtemps laissé en déshérence a bénéficié d’une rénovation et est occupé aujourd’hui sur son rez de chaussée par un grand Monoprix encadré par des magasins d’opérateurs en téléphonie.