Le Pavillon Puget, Hôtel de ville de Marseille

Place Bargemon, 13002 Marseille
3075
Le Pavillon Puget, Hôtel de ville de Marseille
Arrondissement : 2ème
Site Internet : www.marseille.fr
Lieu de célébration et de protestation, ancré au cœur du Vieux-Port, l’Hôtel de Ville est un des rares édifices à avoir survécu à la destruction du quartier, sous l’occupation allemande, en 1943. ­­D­è­s le XIIIe siècle, l’emplacem­ent actuel d­e l’Hôtel de Ville est occupé par la Maison de Ville qui réunissait les marchands et les consuls de la ville. Ce n’est qu’en 1653 qu’est posée la première pierre du bâtiment actuel, sur proposition du premier consul, Gaspard de Villages.

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Projet non retenu de l’Hôtel de Ville à Marseille

À la fin du Moyen Âge, un ensemble de maisons particulières bordant le quai du port est acquis par la Commune pour être affecté à « la Loge » des commerçants et devenir la « Maison de Ville ». Les locaux occupaient alors deux îlots de part et d’autre de la rue et étaient reliés entre eux par des ponts. Démolis en 1653, ces immeubles firent place à un important chantier qui dura plus de vingt ans pour construire l’Hôtel de Ville. On fit appel à plusieurs architectes de renom dont le jeune Pierre Puget. Des premiers projets, on retiendra la réalisation d’un édifice qui s’organisait selon l’ancienne disposition des deux corps de bâtiments mais augmentait toutefois considérablement leurs surfaces. En effet, l’Hôtel de ville avait pour fonction première d’abriter les réunions des notables et du conseil de ville qui intervenaient dans tous les domaines de la vie urbaine comme la police, la justice, l’organisation du commerce, les aménagement de voirie, le domaine de la santé ou le ravitaillement… Les municipalités disposaient à cet effet d’une administration dont l’importance augmenta encore au cours des XVIIe et XVIIIe siècles. L’Hôtel de Ville était aussi le cadre privilégié dans lequel se déroulaient les grands moments festifs de la vie de la cité. La construction de cet édifice s’inscrit dans le mouvement de renouveau architectural consécutif à l’agrandissement du territoire urbain marseillais, imposé par Louis XIV à partir de 1666.

Les travaux du bâtiment ne commencèrent activement qu’à ce moment là, sur la base des plans dressés par les architectes Mathieu Portal et Gaspard Puget.

De sorte que la mise en place du nouveau système de pratiques spatiales et sociales qui prévalut dans l’extension de la ville elle-même, s’exprima également dans l’architecture de l’Hôtel de Ville. Le nouvel édifice semble s’inscrire dans le rapport de force des pouvoirs politiques, établi entre le Roi et la municipalité, en donnant une réponse architecturale d’apparat en regard de l’Arsenal des Galères, ensemble monumental largement représentatif de l’autorité royale, édifié simultanément de l’autre côté du port. À la fin du XVIIe siècle, seule la construction du pavillon du quai du port était achevée. Le manque d’argent n’avait pas permis la mise en chantier du reste de l’édifice. De ce fait, tout au long du XVIIIe siècle, on dût s’accommoder d’un édifice partiellement terminé. Le fonctionnement des services municipaux se trouvait régulièrement entravé par le manque d’espace et la question de l’achèvement de l’édifice fut sans cesse débattue. Entre 1731 et 1752, pas moins de dix projets différents se succédèrent.

À partir de 1776, on chargea l’architecte Esprit-Joseph Brun de réaliser le parti imaginé au XVIIe siècle, c’est-à-dire l’harmonisation des diverses constructions formant l’arrière-corps, par l’apposition d’une nouvelle façade, la réalisation d’un grand vestibule contenant un escalier d’apparat, le remplacement du pont de bois par un pont de pierre et enfin l’élargissement de la rue de la Loge pour y favoriser la circulation. Pour cela l’architecte put s’inspirer des projets de ses prédécesseurs. Les travaux avaient bien commencé. Le 7 décembre 1782, les frères Seyne, entrepreneurs, furent engagés pour la reconstruction. En janvier 1785, moins de deux années après le début des travaux, l’escalier ainsi qu’une partie de la façade étaient achevés. La rapidité du chantier étonna les contemporains au point de devenir légendaire.

Un siècle plus tard, Etienne-Antoine Parrocel notait encore que « jamais jusqu’alors, de mémoire d’homme à Marseille, les travaux n’avaient marché avec une telle activité ».

Cependant l’enthousiasme fut de courte durée. En mars 1785, les échevins se rendirent compte qu’ils avaient dépensé plus de 145 000 livres pour une devis fixé à l’origine à 100 000 livres, alors que l’ouvrage n’en était pas à la moitié de son achèvement. Les dépenses ne cessaient d’augmenter et au mois d’avril de l’année 1786, la municipalité dressait un compte de plus de 246 977 livres dépensées.

Les échevins s’en retournèrent vers l’intendant et portèrent l’affaire devant le tribunal provoquant la faillite des entrepreneurs. Le chantier fut définitivement interrompu. Près d’un siècle et demi après la pose de la première pierre, l’Hôtel de ville avait pris sa forme définitive, celle d’un bâtiment éclectique organisé sur deux bâtiments.

LE PAVILLON « PUGET » ET SA FACADE 
Il est à l’origine le lieu de réunion des corporations de marchands, des armateurs et le siège de l’administration communale. Ainsi pour libérer l’espace du rez-de-chaussée, l’escalier d’accès au premier étage est situé dans le pavillon en arrière et relié par un pont en bois, remplacé en 1786 par une arcade à deux étages qui enjambe la rue. La salle du conseil municipal et le bureau du maire occupent le premier étage. Depuis 2006, une nouvelle salle du conseil municipal est installée sous l’Esplanade Villeneuve-Bargemon. Les ingénieurs Méolan et Bilondelle conçoivent le bâtiment du XVIIe siècle, sur pilotis, et dessinent une façade d’apparat, tournée vers le port dans un souci de mise en scène, par opposition aux anciens immeubles du quai, qui étaient tous orientés vers le centre-ville. En 1914, les toitures d’ardoise à la Mansart révélant l’influence directe de l’architecture parisienne d’origine sont remplacées par des tuiles, ce qui modifia l’aspect général du bâtiment.

C’est Pierre Puget qui a dessiné en 1673 l’écusson aux armes de la ville, placé au-dessus de la porte principale. L’original se trouve actuellement au musée des Beaux-Arts tandis qu’une copie en plâtre réalisée par le sculpteur Stanislas Clastrier a été installée à sa place en façade.

L’ESCALIER MONUMENTAL
L’escalier monumental que nous connaissons aujourd’hui aurait été offert par l’Empereur Napoléon. Il a été construit en pierre de Saint-Rémy. La rampe en marbre blanc date de 1812, réalisée par Félix Garbeille sur les plans de Michault. Le décor des garde-corps montre la couronne de chêne et de laurier qui encadre le « N » Napoléonien. La légende dit que les « Marseillais auraient décidé d’effacer ce « N » en septembre 1870 lorsque Napoléon III perdit la bataille de Sedan ».

Au 1er étage du Pavillon Puget (côté port), auquel on accède par l’escalier monumental du Pavillon Bargemon (côté place) et en empruntant un enjambement ou porche à l’italienne au-dessus de la rue de la Loge, se trouve l’ancienne salle du Conseil municipal, aussi appelée la Salle des Délibérations. Cette salle historique n’étant plus assez fonctionnelle et moderne, elle a laissé sa place à la nouvelle Salle du Conseil Municipal, située dans l’Espace Villeneuve Bargemon.

On trouve dans cette salle :

PLAQUES DES MAIRES
Chaque maire de Marseille dispose d’une plaque qui lui rend hommage.

PLAQUE DES CITOYENS D’HONNEUR

Cette plaque rend hommage à trois Citoyens d’Honneur de Marseille, qui participèrent au débarquement de Provence et à la campagne qui permit la libération de Marseille:

Maréchal De Lattre De Tassigny (1889 – 1952), général d’armée et maréchal de France ;
Général de Goislard de Monsabert (1887 – 1981), général français ;
Commanding Général J.P. Ratay (1893 – 1980), commandant américain de la Delta Base.

PLAQUE DE ÉTIENNE MARTIN
Étienne Rose Martin, dit « Le Juste », fut le premier maire de Marseille (Marseille, le 14 février 1745 – Marseille, le 6 juillet 1834). Négociant, il présidait un club révolutionnaire intitulé « Société patriotique des amis de la Constitution ». Sans avoir sollicité le poste, il fut élu maire de Marseille le 28 janvier 1790 en tant que représentant du parti de la Révolution.

L’année suivante, il fut élu député par l’assemblée électorale des Bouches-du-Rhône, et Jean-Raymond Mouraille lui succèda à l’Hôtel de Ville. En 1792, il démissionna de son poste de député et reprit son activité de négociant jusqu’à la fin de sa vie.

PLAQUE DES FÉDÉRÉS
Plaque rendant hommage aux Fédérés marseillais morts à Paris dans la journée du 10 août 1792 en combattant lors de l’insurrection et de la prise des Tuileries qui conduiront à la fin effective de la monarchie française. Ce sont ces mêmes Fédérés qui entonneront le « Chant de guerre pour l’armée du Rhin » tout au long de leur marche vers Paris au mois de juillet… qui deviendra par la suite notre hymne national sous le nom de « La Marseillaise » !

BUSTE DE PIERRE PUGET
Le buste de Pierre Puget est une œuvre de Foucou. Pierre Puget (Marseille, 16 octobre 1620 – Marseille, 2 décembre 1694) était un artiste aux multiples talents, à la fois peintre, sculpteur, dessinateur et même architecte, dont le destin fut étroitement lié à la ville de Marseille.

CHEMINÉE DU BUREAU DU PREMIER ADJOINT
Dans le bureau du premier adjoint, se trouve la célèbre cheminée de marbre exécutée par le sculpteur Bourguignon, Alexandre-Charles Renaud, en 1794 en remplacement de celle qui avait été démolie dans la tourmente révolutionnaire.

CARTEL DE STATUES « LE TEMPS »
La Salle des Délibérations renferme l’admirable cartel de statues en zinc doré réalisées par de Crescent. Le sujet en est « Le Temps », évoqué par les quatre saisons. Ces quatre statues sortent de la fonderie Miroy frères de Paris

CITATION DE GASTON DEFFERRE
« La nostalgie ne sert à rien. L’important est de bien utiliser le temps dont on ne peut arrêter l’écoulement. » Gaston Defferre.

Le bureau du Maire appartient à l’ensemble de l’Hôtel de Ville, il est situé au premier étage du Pavillon Puget (coté port). Il s’agit du bureau officiel du Maire, qui y travaille seul ou avec ses collaborateurs et y accueille ses visiteurs. On y trouve de nombreux tableaux comme ceux du peintre italien Griffoni, un tableau de Pierre Mignard ou de Dominique Antoine Magaud, des médailles et photos souvenirs.


SOURCES Ville de Marseille
PHOTOS Dominique Milherou Tourisle-Marseille.com & Archives de la ville de Marseille
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