Observatoire des Accoules, Maison Sainte Croix, Préau des Accoules, depuis 1702

29 Montée des Accoules, 13002 Marseille
1406
La fameuse « Montée des Accoules » menant au Panier, était autrefois appelée « Montée de l’observatoire »…en effet c’est ici, en 1702, au sein de la Maison Sainte Croix, actuel Préau des Accoules, que fut installé et équipé grâce à une subvention royale le premier observatoire astronomique de Marseille. Il sera transféré en 1861 au plateau Longchamp, son emplacement actuel.

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Pierre Gassendi par Louis Edouard Rioult

C’est en 1628 que l’ordre des Jésuites s’installe sur le roc des moulins, au Panier, dominant la ville et la mer, et y fonde un centre de recherche et d’enseignement appelé « Maison de Sainte Croix » dans lequel ils installèrent en 1702, grâce à l’appui de Pierre Gassendi (mathématicien, philosophe, théologien et astronome), un observatoire dirigé par le père Antoine Laval. De 1718 à 1729 l’observatoire est inactif, Laval étant parti à Toulon. L’arrivée du père Esprit Pezenas (1692-1776) lui donne un souffle nouveau. Dans cette « maison de Sainte Croix » étaient aussi enseignées les langues orientales, d’où son nom de « collège des quatre langues ». La même année l’observatoire devient observatoire royal de la marine lui donnant une portée nationale. Sous la direction de Pezenas deux astronomes adjoints sont embauchés et du nouveau matériel est ajouté, en particulier un télescope de six pieds de foyer et un pied d’ouverture. Pezenas perd son poste lors de l’expulsion des jésuites de France en 1763. Saint-Jacques de Silvabelle (1722-1801) lui succède, à son arrivée l’observatoire est pauvre en instruments, Laval en a déjà emporté une partie, Pezenas le reste excepté ceux marqués aux armes du roi, Silvabelle reconstitue le fonds d’instruments, il travaille et publie sur la réfraction atmosphérique, la vérification des surfaces des miroirs de télescopes, le diamètre de Jupiter, son aplatissement et la durée de sa rotation, le transit de Vénus de 1769.

Les vingt dernières années de Silvabelle à l’observatoire sont entachées par de multiples conflits provoqués par Mourraille, secrétaire perpétuel de la classe des sciences. En 1789 on peut noter le passage de Jean-Louis Pons, d’abord concierge de l’observatoire, puis astronome adjoint en 1813.

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L’Observatoire

Joseph Thulis (1768-1810) succède à Silvabelle, dans la pratique il exerce déjà les fonctions de directeur depuis que l’âge de Silvabelle l’en empêche, c’est sous sa direction que l’observatoire découvre de nombreuses comètes, 18 découvertes, toutes par Pons. C’est aussi sous la direction de Thulis que l’observatoire commence à publier régulièrement. Il tient des registres des observations, outre ses travaux astronomiques on peut y trouver vingt ans d’observations météorologiques ininterrompues. Jean-Jacques Blanpain (1777-1843) prend ensuite la tête de l’observatoire. Il continue les observations mais de graves difficultés matérielles grèvent son travail. Le matériel est obsolète et la production scientifique diminue, son caractère entier lui est défavorable et il est révoqué en 1822. Jean-Félix Adolphe Gambart (1800-1836), découvre 16 comètes et effectue de nombreuses observations d’occultations d’étoiles et d’éclipses des satellites de Jupiter. Benjamin Valz (1787-1867), astronome très actif propose un plan de recherche systématique des petites planètes et ce sont sur ses conseils que 32 astéroïdes sont découverts à l’observatoire par Jean Chacornac, Jérôme Eugène Coggia et Ernst Wilhelm Tempel.

La fin de la direction de Valz marque une étape importante dans la vie de l’observatoire, son transfert en 1861 de la maison Sainte-Croix au plateau de Longchamp.

En 1780, l’Académie des Sciences Arts et Belles Lettres de Marseille se voit attribuer une aile de l’Observatoire comme nouveau siège. Elle fait appel à l’architecte Joseph Esprit Brun pour réaliser sa salle de séances extraordinaires: une pièce à colonnes, surmontée d’une voûte plate, d’une rare qualité architecturale. Après la Révolution, la salle se détériore au fil des diverses utilisations. Elle est restaurée par la ville de Marseille dans les années 80 pour devenir en 1991 un espace muséal pour les enfants, le Préau des Accoules. Les tourelles de l’observatoire des Accoules ont malheureusement disparues lors de la réfection des toitures au XXème siècle.  Une plaque marque l’histoire de l’observatoire sur la façade du bâtiment.

L’équipe du Préau des Accoules conçoit et réalise des expositions ludiques à destination des enfants pour une approche originale de l’objet d’art. Lieu de sensibilisation aux arts et au Patrimoine, le Préau des Accoules occupe donc une partie de l’ancien observatoire de Marseille. La programmation, axée principalement sur la découverte du riche patrimoine des musées de Marseille, aborde des thèmes très variés : archéologie, patrimoine régional, histoire, photographie, Beaux-Arts, culture d’Afrique ou d’Amérique, art contemporain…


SOURCES Wikipédia & Mairie de Marseille & officiel-galeries-musees.com
PHOTOS patrimages.regionpaca.fr & Laurence Rossellini & François Moura
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