Consigne Sanitaire par Antoine Mazin, 1719, tiers lieu des métiers de la mer

3 Quai du Port, 13002 Marseille
2060
Consigne Sanitaire par Antoine Mazin, 1719, tiers lieu des métiers de la mer
Arrondissement : 2ème
Le bâtiment de la Consigne Sanitaire se dresse depuis 1719 à l’entrée du Vieux Port juste devant le Fort Saint-Jean. Il est l’œuvre de l’ingénieur Antoine Mazin qui a imaginé sa partie originale. Celle-ci a été doublée au XIXe siècle par un bâtiment identique. L’édifice a été inscrit/classé Monument Historique en 1949. Le site a été longtemps inutilisé mis à part comme billetterie éphémère des navettes du Frioul en 2018. Rénovés en 2020, les pavillons ont alors accueillis des expositions durant la biennale Manifesta avec la création de la Consigne à Images un lieu d’initiation à l’art moderne et contemporain pour les enfants imaginé par le département des Bouches-du-Rhône en collaboration avec le Centre Pompidou et la Métropole Aix-Marseille-Provence. La Consigne à Images est à présent ouverte de façon permanente depuis 2023 redonnant vie à ce site emblématique. Dans le même temps on apprenait que l’autre bâtiment allait accueillir un tiers lieu dédié aux métiers de la mer sous l’impulsion de l’association « Marseille, Capitale de la Mer » via une convention d’occupation du bâtiment d’une durée de 10 ans avec le Grand port maritime de Marseille.

Entrée du Vieux Port (consigne sanitaire)

Consigne Sanitaire avant 1945

Ingénieur du Roi, Antoine Mazin donna en 1716 un projet d’agrandissement de l’arsenal de Marseille en créant notamment un vaste plan d’eau intérieur pour les manœuvres des galères. Il réalisa ensuite plusieurs hôtels particuliers à Paris dont les plus connus sont l’hôtel de Charost, actuel siège de l’ambassade du Royaume-Uni en France, et l’hôtel Matignon, en 1724, qui avait été commencé par Courtonne et qui est l’actuelle résidence officielle du Premier ministre français. Il devint Garde des plans des maisons royales et des fortifications de France. Les capitaines des navires en attente dans la rade débarquaient ici à la consigne sanitaire pour effectuer les procédures administratives sanitaires visant chaque navire afin de décider si les bâtiments pouvaient entrer dans le Vieux Port ou s’ils devaient être mis en quarantaine. La statue qui décore l’une de ses façades est celle de Saint Roch, le saint protecteur contre les épidémies.

La peste de Marseille de 1720 est la dernière épidémie de peste enregistrée en France.

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Scène de la peste de 1720 à la Tourette (Marseille), tableau de Michel Serre (musée Atger, Montpellier).

Le Grand-Saint-Antoine, un bateau en provenance du Levant (la région de la Syrie), accostant à Marseille le 25 mai 1720 est à l’origine de l’épidémie. En effet, sa cargaison constituée d’étoffes et de balles de coton est contaminée par le bacille de Yersin responsable de la peste. À la suite de graves négligences, et malgré un dispositif de protection très strict comportant notamment la mise en quarantaine des passagers et des marchandises, la peste se propage dans la ville. Les quartiers déshérités et les plus anciens sont les plus touchés. La peste s’étend rapidement dans la cité où elle entraîne entre 30 et 40 000 décès sur 80 à 90 000 habitants, puis en Provence où elle fait entre 90 000 et 120 000 victimes sur une population de 400 000 habitants environ.

La responsabilité de la non-application de la réglementation a été recherchée à l’époque auprès du commandant du navire, le capitaine Jean-Baptiste Chataud, et du premier échevin, Jean-Baptiste Estelle. Aucune preuve formelle n’a pu être trouvée.

Il est cependant certain que les intendants de santé chargés de cette réglementation ont agi avec beaucoup de légèreté : la question de savoir s’ils ont subi des pressions de la part des échevins reste sans réponse. L’alimentation de la population ainsi que l’évacuation des cadavres posent de graves problèmes et mobilisent les échevins qui montrent beaucoup de courage. L’enlèvement des cadavres du quartier de la Tourette par les galériens de l’Arsenal des galères mobilisés à cet effet et placés sous le commandement du chevalier Roze constitue un fait majeur de ce tragique événement. Les religieux avec à leur tête Mgr de Belsunce apportent un réconfort moral aux mourants. Cette épidémie a donné naissance à de nombreuses représentations artistiques parmi lesquelles celles du peintre Michel Serre, témoin direct de cette épidémie. Elle constitue un épisode historique marquant, toujours présent dans la mémoire collective des Marseillais. Récemment rénovés les pavillons longtemps inutilisés ont accueillis en 2020 des expositions lors de la biennale Manifesta et la Consigne à Images un lieu d’initiation à l’art moderne et contemporain pour les enfants créé par le département des Bouches-du-Rhône, en collaboration avec le Centre Pompidou et la Métropole Aix-Marseille-Provence. La Consigne à Images est à présent ouverte de façon permanente depuis 2023.

Dans le même temps on apprenait en septembre 2023 que l’autre bâtiment allait accueillir un tiers lieu dédié aux métiers de la mer sous l’impulsion de l’association « Marseille, Capitale de la Mer » via une convention d’occupation du bâtiment d’une durée de 10 ans avec le Grand port maritime de Marseille. L’objectif de cette association créée en 2019, dans le but de fédérer les forces vives du territoire pour valoriser la mer en tant que ressource urbaine durable et comme levier sportif, culturel et d’employabilité.


SOURCES Ville de Marseille & Wikipédia Peste de Marseille & Made in Marseille
PHOTOS Dominique Milherou Tourisme-Marseille.com & Archives & tableau de Michel Serre
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