Lors de la grande épidémie de peste arrivée à Marseille en 1720, Nicolas Roze, connu comme “le Chevalier Roze“, se distingua particulièrement en organisant l’évacuation des cadavres, le ravitaillement de la ville et la création d’un hôpital. Il fut également atteint par le bacille de la peste mais en réchappa, ce qui était parfaitement miraculeux pour l’époque. On donna alors au Mont Redon (forme arrondie) le nom de “Mont Roze”, pour rendre hommage à cette légende bien vivante.
Par la suite, les terres avoisinantes furent occupées par l’usine à plomb de la Madrague de Montredon, qui y fut établie en 1888. Les restes de la famille Rostan d’Ancezune, les derniers propriétaires du Château, ont alors été exhumés pour retourner à la terre au sommet du Mont Roze, dans un caveau que l’on peut encore retrouver marqué par une grande croix métallique. Ensuite le site fut transformée en Batterie du Mont Rose, une fortification côtière du 19ème siècle bénéficiant d’un gigantesque terrain militaire de 26 500 mètres carrés.
La batterie côtière apparaît dans un procès verbal de la Commission de défense des Côtes du 19 février 1886, comme étant à construire en première urgence. On y trouvait 5 canons de 24 cm Mle 1876 sur affût PC et batterie annexe de 4 canons de 95 mle 1888 sur affût 1904. Réquisitionnée et désarmée par les allemands en 1943, ils équipent les lieux d’un radar FuMG Seetakt FuMO. Il restait encore il y a quelques années son magasin sous roc qui possédait encore grilles, huisseries, parapluies de tôles et monorail d’origine. A la fin des années 40 la batterie du Montrose devient un centre de radio-transmissions maritime puis de France télécom. On peut remarquer sur le site le pylône du centre de radio maritime qui veille et diffuse aux alentours du haut de ses 32 mètres. La batterie tombe ensuite à l’abandon et sera même squattée jusqu’en 2011 et déclassé du domaine militaire par un décret du 2 août 2005.
Selon Jean Marc Van qui a commenté cette fiche « l’emprise du mont rose à été gardienné par un agent de la ville de Marseille en 2011, d’où la mise en place de l’électricité et de l’arrivée de l’eau qui avait été détruit par des squatters. Le gardien qui était en place pendant 7 ans, a préservė le site des intrusions, des feux, des squattage et des destruction de toute part. La ville de Marseille à installé une barrière afin d’éviter que les véhicules ne pénètrent dans le massif du mont rose. Quand la légion étrangère a pris place, tout était fonctionnel, ils n’ont eu qu’à transformer les locaux muré pour en faire des locaux exploitables« .
Selon le site marseilleforum.com l’information circulait il y’a quelques année que la Marine Nationale souhaitait vendre ce terrain fort bien placé et donc très convoité par les promoteurs et que la mairie de Marseille souhaitait l’acheter mais à condition que l’investissement soit rentable. C’est pourquoi elle proposait un projet d’équipement hôtelier de qualité avec des activités thématiques telles que la plongée et les jeux d’eau, l’escalade, des parcours balisés de VTT, des promenades ludiques et des randonnées. Un projet sans suite, car il aurait fallu sortir le terrain du massif des calanques et donc modifier le PLU et de nombreuses associations de défense de la nature et de protection des calanques s’y opposent. Mais en avril 2019, c’est la surprise, le site reste militaire et va connaître une nouvelle vie ! Le 1er REC (1er régiment étranger de cavalerie) a pris le contrôle du Montrose.
Un détachement y est désormais déployé en permanence et selon ses mots “confortablement installé“. Surveillance et travaux d’aménagement sont leurs missions quotidiennes. Les tâches d’amélioration du lieu sont d’ampleur, tant l’endroit à souffert d’années de laisser-aller et parfois d’occupation illégale. L’objectif était de suite ambitieux, pouvoir loger une section dès la fin de l’été 2019. Raccordement électrique et en eau, aménagement des locaux, débarras des gravats, fourniture de literie et de mobilier de casernement arrivent pas à pas. Ces travaux sont réalisés au quotidien par le détachement et lors de journées d’initiative volontaires.
Le 1er régiment étranger de cavalerie (1er REC) est un régiment de la Légion étrangère basé à Carpiagne, qui présente la particularité d’être le seul spécialisé dans le combat blindé. C’est l’un des deux régiments de cavalerie de la 6e brigade légère blindée. Depuis sa création en 1921, le 1er REC n’a pas connu ni dissolution, ni changement de nom, ni discontinuité physique ou dans son commandement. Découvrir son histoire complète.
Bordée par l’urbanisation, on trouve au Mont Rose une nature typique des Calanques, avec sa roche calcaire, sa végétation méditerranéenne et son aspect semi-désertique. Selon le Parc National des Calanques, avec le Frioul, ce site du Mont Rose est le plus aride de France. Éperon rocheux entre terre et mer, le mont Rose culmine à 84 mètres de hauteur. Un trésor de biodiversité Les principales caractéristiques naturelles du littoral des Calanques se trouvent concentrées ici, en miniature : la pinède, la garrigue et la phrygane, les espèces rares et communes, le vent, le soleil et la mer. C’est un « point chaud de biodiversité », c’est-à-dire un site particulièrement menacé qui compte un grand nombre d’espèces différentes, dont certaines sont rares et protégées. C’est un trésor de flore méditerranéenne : pins d’Alep, bruyères multiflores, cistes cotonneux, romarin, salsepareille, perces-pierres, ou encore les célèbres astragales de Marseille ! Ces espèces, pour certaines fragiles et endémiques, sont menacées par des plantes exotiques envahissantes…
Quant à la faune, on trouve au mont Rose le psammodrome d’Edwards, le plus petit lézard de France (12 centimètres maximum pour moins de deux grammes) : il vit sur le littoral méditerranéen depuis cinq millions d’années ! Il partage le territoire du Parc national avec d’autres reptiles, tels le lézard ocellé ou la tarente de Maurétanie. Ce sont eux sans doute les plus anciens occupants du mont Rose…