C’est le 15 août 1944 que commence le débarquement en Provence. À cette occasion, l’occupant allemand fait sauter les installations portuaires : plus de 200 navires sont alors coulés et le pont transbordeur de Marseille détruit. Le 19 août 1944, le général de Lattre de Tassigny reçoit alors l’ordre du général Patch, commandant la 7e armée américaine, de prendre Toulon et Marseille. Deux groupements sont constitués afin d’attaquer les deux ports simultanément. Le premier groupement aux ordres du général de Larminat, commandant le 2e corps d’armée est chargé d’attaquer Toulon avec 52 000 hommes principalement de la 1re division de marche d’infanterie (1re DMI) et de la 9e division d’infanterie coloniale (9e DIC).
Le second groupement, aux ordres du général de Goislard de Monsabert est chargé d’attaquer Marseille avec l’appui de 12 000 hommes, essentiellement de la 3e division d’infanterie algérienne (3e DIA) , des groupement de tabors marocains (GTM) et du CC1 (Combat Command 1) de la 1re division blindée (1re DB).
Les FFI de Marseille (et parmi eux Gaston Deferre) préparent la libération de la ville. Le lundi 21 août, ils lancent l’insurrection accompagnée d’un mot d’ordre de grève générale. Mais, mal armés et peu nombreux, leur position est critique jusqu’à l’arrivée des tirailleurs algériens de la 3e division d’infanterie algérienne (3e DIA) du général de Monsabert et les goumiers marocains du général Guillaume appuyés par le Combat Command 1 (CC1) de la 1re division blindée (1re DB) qui pénètrent dans Marseille le mercredi 23 août. Mais avant cela, le 20 août 1944, la bataille fait rage autour du Bunker Von Hanstein et la situation des troupes allemandes réfugiées à l’intérieur est rapidement devenue catastrophique.
Tandis que le chaos s’installe dans leurs troupes, les alliés, eux progressent. En effet, sur le versant Est de la colline, le capitaine de Ligniville aidé par le 11ème goums monte à l’assaut du bunker. Mais, celui-ci est vaillamment défendu par une batterie.
Des civils se proposent pour parlementer, mais l’officier allemand qui commande la batterie refuse, le capitaine Borie décide alors une action. Quand les goums arrivent à portée du fusil, le commandant de la batterie, poussé par l’honneur ou le désespoir se dresse brusquement brandissant son revolver, il est abattu sur-le-champ. Après une brève résistance, les hommes de la batterie se rendent.A 19 h, la totalité de l’armada allemande est retranchée dans le bunker, entassée et confinée dans cet espace réduit la situation ne tarde pas à être désespérée. Un émissaire est envoyé dans le bunker pour négocier la reddition des troupes ennemies. Cet homme qui monte seul au tunnel est un prêtre, il s’agit de l’abbé Crosia, un capitaine français, officier de renseignement parlant allemand. Pris au piège les soldats capitulent le soir du 25 août 1944 à 20h.
Le général allemand Boie, 3 colonels, 7 officiers et 1156 sous-officiers ou hommes de troupes ont été capturés par les hommes dirigés par le capitaine Duparmeur.
Le même jour les affrontements sont violents et meurtriers notamment pour la prise de la colline de Notre-Dame-de-La-Garde, au cours de laquelle le char « Jeanne d’Arc » a été détruit par un tir ennemi, mais aussi pour la prise de la gare Saint-Charles. Les combats avec l’armée allemande se poursuivront plusieurs jours, jusqu’à la capitulation du général Schaeffer le 28 août. Le 29, le général de Lattre assiste au défilé de l’armée d’Afrique sur la Canebière. La zone du Bunker Von Hanstein a été dévastée au mois de juillet 2009 par le violent incendie qui est parti du camp militaire de Carpiagne et les riverains ont été très surpris d’entendre des déflagrations provenant sans doute de munitions abandonnées dans la garrigue lors de l’assaut en août 1944.
Par la suite, le bunker a été utilisé quelque temps par la légion étrangère avant que ces accès soient condamnés avec plus ou moins de succès attirant curieux, tagueurs et…fanatiques.