La Villa Valcormes, le Château en Santé, 1885

10 Impasse Michel Crespin, Parc Kalliste, 13015 Marseille
832
La Villa Valcormes, le Château en Santé, 1885
Arrondissement : 15ème
Bâtie en 1885, la Villa Valcormes et ses fresques murales dans le plus pur style orientaliste remarquablement préservées s’est métamorphosée en « Château en Santé » le 2 janvier 2018 porté par une association à but non lucratif. Ce lieu atypique et solidaire s’adresse à une population écartée de l’offre de soin des quartiers de Kalliste, la Granière, la Solidarité, les Bourrely. Le 4 janvier 2022 la villa recevait son inscription au titre des monuments historiques par la Préfecture de région.

« Château en santé », c’est l’histoire d’une équipe de jeunes médecins et d’infirmières qui, depuis 2011 étaient porteurs d’un projet de création d’un centre de santé communautaire. Après avoir réalisé un long travail de diagnostic, ils ont cherché un lieu pour développer ce projet, à Notre-Dame-Limite dans le XVe arrondissement de Marseille, où des besoins avaient été repérés en termes de couverture de santé publique. Avec opiniâtreté et patience, ils ont monté leur dossier sans jamais se décourager. C’est en cherchant des locaux vacants dans le secteur de Kalliste qu’ils ont découvert la villa Valcorme, une ancienne bastide encore habitée par un gardien et ses chiens, qui trônait, solitaire au milieu d’un grand jardin, au centre du parc Kalliste…un lieu que les minots du quartier pensaient hanté !

La villa, qui tient son nom du vallon des Cormes, a été construite en 1885 pour l’industriel marseillais Antoine Emery, dont l’une des fabriques de résine se trouvait sur la commune voisine de Septèmes-les-Vallons. La demeure est restée dans la famille jusque dans les années 60 avant qu’elle ne soit cédé par petits morceaux afin de créer le Parc Kalliste et ses 9 barres d’immeubles.

Lorsque, sur l’insistance des jeunes médecins, Marseille Habitat, dans le cadre de sa concession pour le compte de la Ville de Marseille et en accord avec le Projet de Renouvellement Urbain (PRU) piloté par Marseille Rénovation Urbaine a proposé de racheter la Villa Valcorme et de la mettre à la disposition de l’association de médecins, l’aventure a enfin pu démarrer. Et c’est dans ce lieu insolite et chargé d’histoire que ce projet aussi ambitieux qu’emblématique a ouvert dès janvier 2018. Le 27 avril de la même année « le Château en santé » était inauguré. Le centre de santé propose des consultations de médecine générale, des entretiens sociaux ou infirmiers, un suivi orthophonique. Ce lieu est aussi un espace de rencontre autour d’un café, d’échanges sur la santé, sur le « prendre soin », de réflexions collectives, avec les habitants et les professionnels du territoire sur les besoins en santé du territoire, sur le fonctionnement d’une telle structure, sur les moyens de favoriser l’accès aux soins et de lutter contre les inégalités sociales de santé.

L’équipe contribue à soutenir les dynamiques collectives en accueillant le projet de Jardins partagés porté pour son lancement par l’association ARENES. Depuis sa création en 2018, 26 parcelles individuelles et 3 parcelles collectives ont été attribuées, principalement aux habitants de Kalliste ainsi qu’aux enfants de l’école qui viennent jardiner dans ce nouvel espace convivial. Ce projet de jardins collectifs a obtenu l’accord de Marseille Habitat, propriétaire du terrain attenant à la villa Valcorme sur lequel il a été implanté et a été soutenu en investissement dans le cadre de la Politique de la Ville en 2017.

En 2019, c’est Accueil et rencontres, une association locale voisine qui anime déjà le Jardin des Aures qui reprend la gestion de ce lieu.

Le 4 janvier on découvrait dans les colonnes du Journal La Provence l’inscription de la villa au titre des monuments historiques par la Préfecture de région pour ces raisons : « Le pavillon est en effet de style éclectique mêlant éléments pittoresques ou rustiques et références classiques. Ce qui est exceptionnel, c’est le décor de peinture murale qui orne tous les étages de réception avec un fumoir japonisant et un salon ottoman où une pergola s’ouvre sur des vues d’Istanbul et du Bosphore. La salle à manger est remarquable sur le plan technique avec un trompe l’œil imitant un papier velours jaune or sur lequel se détachent les peintures en médaillon de fables de La Fontaine. On trouve aussi des œuvres réalisées au pochoir et des fresques raffinées comme cela se faisait dans les brasseries, mais dans les demeures privées, c’était plus rare. C’est le seul décor de cette ampleur repéré à Marseille, souligne avec enthousiasme Marie-Odile Giraud, chargée de protection à la conservation régionale des monuments historiques qui rappelle que la mission de la Drac est de protéger pour transmettre le patrimoine. Ce qui a également retenu notre intérêt c’est l’ensemble de rocailles qui habillent d’un décor de fausses grottes le soutènement des terrasses autour de la maison. On y trouve aussi un lavoir, une dépendance et toute l’architecture typique et soignée du modèle de la bastide marseillaise. Le maître d’œuvre est toutefois inconnu, tout comme les auteurs des peintures et des rocailles. »


SOURCES polvillemarseille.fr & chateau-en-sante.org & La Provence
PHOTOS chateau-en-sante.org & Google Maps
A NOTER Ce site est un blog personnel, ces informations sont données à titre indicatif et son mises à jour aussi souvent que possible. N’hésitez pas à me contacter pour toute correction ou contribution

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