Le Pôle Nord et l’Agence de Voyages Imaginaires, 2012

117, Traverse Bovis - L'Estaque, 13016 Marseille
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Le Pôle Nord et l’Agence de Voyages Imaginaires, 2012
Arrondissement : 16ème
Site Internet : voyagesimaginaires.fr

Depuis 2012, l’Agence de Voyages Imaginaires occupe un lieu baptisé le Pôle Nord, en référence aux quartiers Nord et au père Noël. Située à l’Estaque, cette ancienne fabrique de 750 m² est devenue indispensable à la vie de la troupe, autant qu’aux autres équipes qui viennent y travailler. Le lieu abrite un plateau de répétition (12 × 10 m), un salon de musique, un atelier, un espace de stockage, un grand espace extérieur ainsi que les bureaux de la compagnie. Répondant à un véritable besoin d’espaces de travail des compagnies régionales, l’Agence a rapidement, dès 2013, partagé son espace. Si l’accueil s’est depuis structuré, la troupe reste attentive aux besoins et aux urgences des artistes amis, fidèle à ses valeurs. Et pour rendre visible l’invisible, les portes s’ouvrent à qui souhaite entrer dans cet univers : répétitions ouvertes, stages de formation, accueil d’une troupe associée, Troquet (soirées festives et artistiques), sorties de résidence… autant de rendez-vous offerts aux voisins. En 2025 le Pôle Nord a subi les aléas climatiques propre au Sud…avec le terrible incendie du 8 juillet et les orages diluviens du 21 septembre et ses coulées de boues. Des dégâts “immenses” sont survenus sur les installations et le matériel fragilisant la vie de la structure culturelle. 

Selon la biographie officielle des lieux, tout commence en 1979. À cette époque, ils étaient deux : Patrick Ponce et Philippe Car. Installés à Marseille, c’est pourtant à Paris que leur véritable rencontre eut lieu, au T.E.M.P, dirigé par Pinok et Matho, deux femmes d’exception, exploratrices passionnées, chercheuses obstinées, pleines d’humour et de vie. Elles devinrent leurs maîtres incontestables. À partir d’un langage corporel, scénique et imagé, Pinok et Matho leur apprirent à écrire, composer et inventer leur propre mode d’expression. Loin du cadre théâtral « classique », où le texte dominait, leur conservatoire était un lieu où le corps de l’acteur devenait maître. Héritiers d’Étienne Decroux, et avant lui de Charles Dullin, ils s’inscrivaient en marge des écoles fréquentées par leurs camarades, affirmant leur appartenance à un courant théâtral différent. Très vite, ils découvrirent de nombreuses aventures théâtrales passionnantes : les improvisations de la troupe internationale de Peter Brook, les expériences communautaires du Living Theater et du Théâtre du Soleil, le théâtre invisible d’Augusto Boal. Toutes les pratiques expérimentales les attiraient. En parallèle, ils s’ouvraient à des formes traditionnelles anciennes :

la Commedia dell’Arte, les masques balinais et italiens, les marionnettes, le théâtre d’ombre… autant de pratiques où l’expression corporelle décuplait l’émotion en la traduisant de manière poétique et onirique.

Patrick et Philippe se sentaient complémentaires et riches de leurs différences. Confortés par leurs aspirations communes, ils décidèrent dès leur rencontre de se lancer dans l’écriture d’un spectacle. Leur écriture dramatique se nourrit peu à peu de toutes ces influences, abordant le spectacle comme un art total, puisant dans un vivier de pratiques diverses. Le principe du numéro, comme au cirque ou à la foire, les inspira également. Louis Jouvet disait d’un acteur qu’il est comme un acrobate : cette idée guida leur démarche. Cinq ans plus tard, le duo devint une troupe : Cartoun Sardines Théâtre.

Vingt-six ans après ces débuts, la troupe s’était transformée en une véritable famille, un collectif d’une vingtaine de personnes. Autos, camions, trains et avions les transportaient aux quatre coins du monde pour travailler. L’itinérance devint leur vie. Ils fabriquèrent et jouèrent une multitude de spectacles, de films et d’histoires, nourris par leurs expériences. Leur amour du théâtre, du spectacle, du public et du métier ne cessa de croître, porté par la passion de la découverte et l’exigence partagée. En 2007, Cartoun Sardines Théâtre se scinda en deux groupes, donnant naissance à l’Agence de Voyages Imaginaires / Cie Philippe Car, codirigée par Philippe Car et Valérie Bournet. Pour cette nouvelle troupe, le projet resta le même : persistant et continu. Aujourd’hui, la compagnie « débarque » dans un théâtre comme un grand huit s’installe dans un village. Pour échapper au cloisonnement des théâtres et partager sa passion avec un large public, elle déborde de la salle : véhicules et remorques tagués garés devant, loges et expositions installées dans le hall, cuisine embaumant dès l’entrée.

Chaque représentation est une fête : la musique résonne avant, pendant et après les spectacles. Poser les bagages, jouer, sortir les instruments, partager histoires, verres et assiettes, c’est renouer avec simplicité le lien entre la vie et l’art. Un bain de magie. L’histoire complète de cette aventure est relatée dans l’ouvrage « Philippe Car, 35 ans d’une troupe de théâtre », accompagné de nombreuses photos.


SOURCES L’Agence de Voyages Extraordinaires
PHOTOS L’Agence de Voyages Extraordinaires
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