Guillaume Ferroni
Le château des Creissauds se cache au lieu-dit Le Clos Rufisque, le long de la vallée de l’Huveaune comme le château de la Buzine que Marcel Pagnol a rendu célèbre dans Le Château de ma mère. Au xixe siècle, la vallée de l’Huveaune était bordée de châteaux bourgeois, généralement utilisés comme résidences secondaires « d’apparat » par les industriels et armateurs marseillais. Sur une carte militaire de 1868 le domaine est nommé « Grisaou », un ouvrage de 1889 parle de la ferme « de Creissaud » et dans un acte notarié de 1969 le domaine est dénommé « Cressaou ». Le nom de Clos Rufisque provient d’une région du Sénégal. Sur le domaine se trouvent deux piliers, non datés, qui pourraient être des antiquités romaines.
Les salles voûtées existantes au premier niveau, remanié plusieurs fois dateraient du xvie siècle et auraient à l’origine fait partie de bâtiments agricoles.
Le château actuel a été édifié au xixe siècle par un armateur marseillais, Henri Saver sur les restes de ce bâtiment plus ancien. Saver était le fondateur de la compagnie maritime SGTM, Société générale des transports maritimes, créée par la SAGET en 1865 et disparue en 1974. Elle exploite des lignes au départ du port du Havre avec ses deux derniers paquebots Bretagne et Provence de 1951. Après s’être fait racheter par Fraissinet en 1960, elle passe sous le pavillon des Chargeurs réunis qui prend le contrôle de Fraissinet en 1964. Les Creissauds ont eu au xixe siècle un domaine viticole et un conservatoire du vignoble renfermant (suivant un ouvrage imprimé en 1889 et propriété de la bibliothèque de l’université de Californie) deux cents cépages différents. Les vins des Creissauds furent plusieurs fois récompensés. Durant la deuxième Guerre mondiale, le château des Creissauds servit à l’armée allemande de Kommandantur. Le parc est planté de platanes et de marronniers centenaires, ainsi que d’amandiers, de buis, de lauriers, de yuccas et de palmiers. L’arrière du château forme quatre hectares de pinède. Aujourd’hui le château est une propriété privée, écrin de la Maion Ferroni qui élabore une gamme de spiritueux historiques avec un ancrage territorial fort, depuis 2011.
Parmi leurs produits, le Rhum Ferroni, le Juillet Gin de Provence, le Pastis Millésimé Château des Creissauds, mais aussi des liqueurs disparues et des innovations avant-gardistes.
L’aile ouest a été transformée en quatre studios et un appartement en location. Le château propose à la belle saison le bar dans les arbres situé à quatre mètres du sol ainsi qu’un restaurant et une piscine en plein air. Les salles sont louées pour des conférences, séminaires, salle de réceptions pour des mariages, concerts et autres fêtes. Il héberge le Saturday Jazz Club. Le château est aussi connu pour son jardin aromatique qui sert pour la fabrication de la distillerie Ferroni. Une boutique accueille le public afin de faire découvrir la large gamme de spiritueux, et expliquer en détail l’historique et les techniques d’élaboration des différents produits de la Maison Ferroni.
Des visites guidées permettent de rentrer dans les secrets de la distillerie et découvrir les techniques d’élaboration de la gamme de spiritueux : pastis, rhum, whisky, liqueur, gin, vodka…
