Statue d’Antoine-Fortuné Marion par Constant Roux

Parc Longchamp, 13004 Marseille
922
A l’ombre d’un arbre, à droite de la grande fontaine du Parc Longchamp, se trouve la discrète statue, signée du sculpteur Constant Roux, du naturaliste Antoine-Fortuné Marion (1846-1900), directeur du Muséum d’histoire naturelle de Marseille (1880-1900), fondateur de la Station Marine d’Endoume (1882) et le sauveur de génie de milliers d’hectares de vignes ravagées en Europe par le phylloxera.

statue-d-antoine-fortune-marion-parc-longchamp-marseilleAntoine-Fortuné Marion, né à Aix-en-Provence le 10 octobre 1846 et mort dans la même ville le 22 janvier 1900 était un naturaliste provençal. Jeune, Marion n’est pas ce que l’on pourrait appeler un élève assidu. Sa vocation lui vient à l’âge de treize ans (1859), alors qu’il marche dans la campagne aixoise. Découvrant dans une carrière de gypse une feuille de magnolia, il la remet au célèbre paléontobotaniste d’Aix, Gaston de Saporta, qui deviendra un protecteur et un ami. Alors qu’il n’a pas encore passé son baccalauréat, il devient en novembre 1862 préparateur chez Coquand et Derbès sur la recommandation de Saporta. Ses premiers travaux, consacrés à la faune quaternaire en Provence, et à l’ancienneté de l’homme, sont publiés en 1867. L’année suivante, il est reçu licencié ès sciences.

À partir de 1870, il est nommé successivement chargé de l’enseignement des sciences naturelles au lycée de Marseille, puis chargé d’un cours de géologie à la faculté de Marseille. Il devient enfin directeur du laboratoire de zoologie marine, situé sur la Canebière (alors dénommée le Quinconce des allées de Meilhan).

Les années 1870 sont marquées par une violente attaque du phylloxera vastatrix sur le vignoble provençal. Alors qu’aucun traitement n’est connu pour combattre le mal, Marion a l’idée d’employer le sulfure de carbone. Son idée est un succès. Il met au point plusieurs appareils qui permettent une utilisation adéquate du produit. Son invention permet de sauver plus de 50 000 hectares de vignes en France, mais aussi en Italie, au Portugal et dans l’est de l’Europe. Il obtient en 1881 la grande médaille de la Société nationale d’agriculture de France, tandis qu’il est nommé membre de la Commission supérieure chargée de centraliser les efforts contre l’insecte. Il est élu en 1884 correspondant de l’Académie des sciences et en 1886 membre de l’Académie de Marseille. Marion désire dans le même temps accroître la taille de son laboratoire marseillais. Après de nombreux conflits, les travaux sont achevés fin 1887 et inaugurés en 1888. Il est élu en 1887 membre correspondant de la Société de géographie de France. Il consacre la fin de sa carrière aux applications scientifiques plutôt qu’à ses découvertes. Souffrant une grande partie de sa vie d’une affection chronique du foie, il n’est pas épargné par les épreuves et, dans ses dernières années, perd sa fille. Il s’alite en 1899 et ne s’en relèvera pas. Au début de l’année 1900, il rend son dernier souffle, à 53 ans seulement. Il est inhumé au cimetière Saint-Pierre de Marseille. 

Outre cette statue et une rue dans le 9ème arrondissement de Marseille, le ministre de l’Instruction publique donnera son nom à la Station Marine d’Endoume. Marion avait aussi reçu le titre de Chevalier de la Légion d’honneur en 1880, puis de Commandeur du Christ de Portugal (1880) et de Commandeur de Sainte-Anne de Russie (1893). Cette dernière récompense lui fut accordée en raison de sa visite aux vignes phylloxérées de Crimée.

Le sculpteur de l’œuvre de Constant Roux est le fils du droguiste Antoine Paulin Roux et de Marie Marguerite Philip. Il débute comme sculpteur sur bois chez l’ébéniste d’art marseillais Michel Achille Blanqui. Il est élève à l’École des beaux-arts de Marseille dans les ateliers d’Émile Aldebert, de Marius Guindon et de Théodore Jourdan. Puis il est admis à l’École des beaux-arts de Paris, où il suit l’enseignement de Jules Coutan, de Jules Cavelier et de Louis-Ernest Barrias. Son ami Jean Turcan lui confie l’exécution de la France armée, bronze monumental placé au sommet du monument élevé à la mémoire des mobiles des Bouches-du-Rhône situé en haut de la Canebière, anciennes allées de Meilhan, à proximité de l’église des Réformés. Ce monument sera commencé le 24 février 1892, terminé le 30 décembre 1893 et inauguré le 26 mars 18941.

En avril 1894, Barrias présente son élève Constant Roux au concours du prix de Rome où le sujet à traiter est Achille commençant à revêtir l’armure apportée par Thétis sa mère pour venger son ami Patrocle. Il obtient le premier grand prix de Rome en sculpture. À la fin de son séjour à Rome, il épouse Joséphine Signoret, sœur de son camarade Charles Signoret. Leur fils unique meurt et le couple se sépare.

À son retour à Marseille, il entreprend divers travaux : buste du général Lamoricière ; statue d’Antoine-Fortuné Marion, directeur du laboratoire de zoologie marine de Marseille ; quatre bas-reliefs pour la décoration de la chambre des députés ; décor des archivoltes de trois portes-fenêtres du premier étage du siège de la Caisse d’épargne de Marseille et enfin, à la suite d’un concours ouvert à tous les artistes provençaux, une statue en marbre représentant la République pour orner la cour d’honneur de l’hôtel de préfecture des Bouches-du-Rhône. Il s’installe à Paris et, le 12 janvier 1909, il épouse en secondes noces Émilie Déchenaud, sœur du peintre Adolphe Déchenaud (ou Deschenaux). Bien que résidant à Paris, il reste en contact avec Marseille. Il réalise en 1908 le Monument à Louis Salvator, riche courtier de Marseille, qui a légué sa fortune et sa propriété pour la construction d’un hôpital qui porte son nom. En 1910, il travaille en collaboration avec l’architecte Emmanuel Pontremoli à la décoration extérieure de l’Institut de paléontologie humaine créé par le prince Albert Ier de Monaco, membre associé de l’Institut de France. Le prince de Monaco ayant à cette occasion apprécié le travail de l’artiste, lui confie la réalisation d’un monument représentant La Science découvrant les merveilles de l’Océan. En 1922, il réalise le Monument à Jean Bouin à la mémoire du coureur de fond marseillais Jean Bouin, mort au champ d’honneur le 29 septembre 1914, érigé sur le parvis du stade Vélodrome à Marseille.

Constant Roux meurt dans sa ville natale de Marseille le 17 novembre 1942.


SOURCES museum-marseille.org & Wikipédia Antoine Foruné Marion & Wikipedia Constant Roux
PHOTOS Dominique Milherou Tourisme-Marseille.com & Archives non créditées
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