À la tombée de la nuit, un jardin virtuel génératif monumental de 28m x 14m, signé Miguel Chevalier, est projeté sur la façade du bâtiment. Ce jardin est inspiré de la flore méditerranéenne et évolue selon les saisons. Ces plantes virtuelles sont autonomes, naissent aléatoirement s’épanouissent et meurent en permanence. Ce jardin virtuel est interactif. Au passage des visiteurs au pied de la sculpture, les plantes se courbent, tournent sur elles-mêmes. Les différentes créations “Sur-Natures”, “Fractal Flowers” ou “Seconde Nature”, que l’on peut regrouper sous le terme « Autres Natures » ont comme point de départ l’observation du monde végétal et sa transposition dans l’univers numérique.
Le processus de croissance des graines, qui s’épanouissent puis meurent, est régi par un programme informatique qui leur permettent de se renouveler en permanence.
Cette œuvre a été inaugurée et mise en fonction en présence de Jean-Claude Gaudin, Maire de Marseille, de Guy Teissier, Président d’Euroméditerranée et des représentants des collectivités membres du Conseil d’Administration d’Euroméditerranée. “Seconde nature“ est une commande publique réalisée dans le cadre des travaux de réhabilitation du boulevard de Dunkerque pour Marseille-Provence 2013 Capitale Européenne de la Culture. Mais l’œuvre virtuelle était depuis tombée en panne, et la sculpture a été tour à tour, taguée puis recouverte et nettoyée par les services de la municipalité. À la demande de ses auteurs, l’artiste Germain Alias IPIN a été invité en 2020 à lui donner une Seconde Vie dans le cadre de l’événement Magiciens de la Ville. Ce premier festival d’art urbain contemporain à Marseille, propose de ré-enchanter nos univers urbains par la création artistique en donnant un second souffle à des espaces abandonnés.
Pour cette première édition, Planète Émergences a ainsi invité les artistes Jean-Baptiste Sauvage (Target) et Germain Alias IPIN à intervenir sur des espaces publics dégradés dans le but de leur donner une nouvelle vie.
« J’ai choisi de composer avec l’accumulation de masquages de tags et inviter ainsi le public à regarder différemment ces “tâches de propreté”. Ce jeu fantasmé de chat et de souris amène à une forme de motif aléatoire qui vient remplir la sculpture. Puis cette douce anarchie s’organise. Comme souvent dans mes recherches, cette proposition questionne notre rapport à l’ordre et au désordre. » Germain Alias IPIN
Miguel Chevalier
Né le 22 avril 1959 au Mexique, est un artiste français de l’art numérique et virtuel. Depuis 1978, Miguel Chevalier utilise l’informatique comme moyen d’expression dans le champ des arts plastiques. Il s’est imposé internationalement comme l’un des pionniers de l’art virtuel et du numérique.
Son œuvre, expérimentale et pluridisciplinaire, prend ses sources dans l’histoire de l’art dont il reformule les données essentielles. Son travail aborde la question de l’immatérialité dans l’art, ainsi que les logiques induites par l’ordinateur, tels que l’hybridation, la générativité, l’interactivité la mise en réseau.
Il développe différentes thématiques, telles que la relation entre nature et artifice, l’observation des flux et des réseaux qui organisent nos sociétés contemporaines, l’imaginaire de l’architecture et des villes virtuelles. Les images qu’ils nous livrent interrogent perpétuellement notre relation au monde.