Camp de transit de Sainte Marthe, fondé en 1915
408 Rue Jean Queillau, 13014 Marseille
Dès le début de la première guerre mondiale l’état major des armées s’enquiert de nouveaux terrains ou domaines à des fins militaires sur le territoire national. En 1915 le camp de Sainte Marthe est acquis par ordre de réquisition du domaine à caractère viticole de “La Pioche” (appelé aussi Bois Noël). Il comprend alors un bâtiment d’un étage, surnommé “le château” et de nombreuses dépendances. Les armées étant intéressées par sa situation géographique, sa proximité des ports, sa desserte ferroviaire et sa superficie de 23 hectares permettant un grand hébergement de troupe. Des baraquements sont construits afin d’abriter les troupes en partance pour l’Orient ou le front nord-est. Ainsi débute la mission de transit dévolue à ce camp qui perdurera pendant un siècle.

Le château
Le très informé site monsieur-legionnaire.org dévoile par les écrits du Major Alain Tomeï l’histoire très complète du camp de Sainte Marthe…Le château de l’ancien site viticole eut plusieurs fonction dont celle de P.C. du camp en 1941, puis repris par les allemands qui l’occupèrent jusqu’à la libération et dont certains y furent gardés prisonniers. L’ensemble du bâtiment sera détruit en 1988/89 et, à cet emplacement, sera construit le futur pôle restauration/loisirs. Seul subsistera le « célèbre » escalier mais qui, pour autant, n’a jamais été restauré ni entretenu. En 1922 une compagnie d’un bataillon colonial et une autre d’un bataillon Sénégalais s’installent dans le camp. Le camp sainte Marthe héberge en 1923 cinq cents réfugiés d’Izmir, l’ex-Smyrne. En 1934, après le départ des coloniaux s’installe le D.I.M. (Dépôt des Isolés Métropolitains). De nouveaux hangars et bâtiments en dur sont construits, certains sont datés de 1937, (ils seront détruits entre 1987 et 1988).

La piscine
En 1944 suite au débarquement de Provence c’est le centre 106, en provenance de Naples qui sert de base aux troupes combattantes avant d’être relevé, après guerre, par le D.I.T.C. (Dépôt des Isolés des Troupes Coloniales). Commence une nouvelle tranche de bâtiments dont un foyer/théâtre, une chapelle, un cinéma couvert et un autre en plein air, un mess, un hôtel « cadres », en réalité un bâtiment tout en longueur équipé de chambres individuelles et une piscine. La Chapelle sera par la suite détruite comme les autres bâtiments, mais auparavant le Père Rivasseau aumônier de la garnison de Marseille ayant été muté à Carpiagne amena la petite cloche qui sera fixée en bout du bâtiment de la chapelle (Club des lieutenants sous la Commanderie), au dessus du bassin des poissons. La grosse cloche rejoindra la salle d’honneur du 53ème G.D. à Audéoud.

Le cinéma Music Hall
La piscine a été construite en 1951, dans le prolongement du château, en limite Est du camp, longeant le S.G.A.P.(Secrétariat Général pour l’Administration de la Police) chemin de Sainte Marthe et plus loin les usines Ricard dont l’égout, appelé « canal Ricard », traversait en grande partie le camp à ciel ouvert en véhiculant une eau non traitée et nauséabonde et qui contribuait à transmettre la leishmaniose aux chiens du chenil sans parler de la propagation des moustiques. En 1962, la guerre d’Algérie terminée, la mission de transit des personnels disparaît progressivement. Le camp regroupe des organismes travaillant au profit de la région. A l’entrée du camp, séparant les deux routes principales « montante et descendante », une placette avec le mat des couleurs derrière lequel se trouve un bâtiment qui servit de P.C. au fil du temps à un élément de la gendarmerie nationale, au G.T. 524 (Groupement de Transport) au G.R.E.T. 809 (Groupement Régional d’Exploitation des Transmissions), au D.I.T. Sud (Détachement d’Inspection Technique du Matériel de la 5ème Région Militaire) et en dernier au commandant d’armes du camp dépendant du 53ème G.D. (Groupement Divisionnaire) ayant son P.C. à la caserne Audeoud.

1922
En 1979 le 53ème G.D., dépositaire du drapeau du 72ème R.I.Ma., prend en compte le camp et y installe la 2ème C.S.T. (Compagnie de Soutien et de Transport). Un élément du 505ème R.T. (Régiment du Train) de Vienne assure les transports dans la zone Sud et est logé dans des bâtiments à proximité de la limite Sud Ouest. A gauche sur cette photo, on aperçoit le mat des couleurs du 505 avec ses bâtiments troupe. En face, en rez de chaussée, un bâtiment qui servit de prison aux allemands pendant un certain temps. Les murs intérieurs étaient couvert d’inscriptions, noms, prénoms, matricules, date et lieu de naissance, pour la plupart, date de début de détention et affectations. Stationne aussi, en limite Nord Est, un détachement du D.T.I.M. (District de Transit Interarmées Méditerranée qui deviendra plus tard B.T.I.M. (B pour Base). En 1987-1990 l’appellation de « commandant d’armes » du camp change pour devenir « chef de détachement ».
Un demi hectare de la partie Ouest, en limite de camp, est cédé à la ville de Marseille afin d’élargir la rue Jean Queilleau qui le longe et aménager le futur rond point qui donnera accès à la nouvelle entrée du camp et l’ancienne entrée Sud sera condamnée. Dans le même temps un détachement du génie Légion s’installe avec ses engins spéciaux afin de commencer la démolition des hangars et bâtiments vétustes pour laisser place, progressivement, à de nouvelles constructions dont des installations techniques du dernier cri (l’ensemble de ces travaux durera jusqu’en 1992/93). Lors de ces démolitions, certains bâtiments recelaient encore des trésors cachés sous les planchers ou au dessus des plafonds. Souvenirs d’Indochine ou d’Algérie tels qu’un F.M. 24/29 en état, des musettes TTA garnies époque Algérie, chaussures, ustensiles de campement, linge de corps et de sport, etc…
Alors que la 1ère C.S.T. du quartier Capitaine Rendu et la C.C.S. (Compagnie de Commandement et des Services) de la caserne Général Audeoud pratiquaient leurs séances de tir au C.T.A.I. (Centre de Tir aux Armes d’Infanterie) du camp de Carpiagne, la 2ème compagnie du camp de Sainte Marthe effectuait ses séances au champ de tir de Roques Hautes, au pied de la Sainte Victoire dont l’affectation était attribuée au L.M.A. (Lycée Militaire d’Aix en Provence). Ce champ de tir, en terrain libre, sans aucune clôture, longeait un chemin de randonnée et était tout proche d’un site d’œufs de dinosaures. Malgré la corne de brume, le drapeau rouge monté sur un mat et les nombreux panneaux d’avertissement (qu’il fallait remplacer régulièrement car étant les cibles privilégiées d’individus se disant chasseurs), il fallait être très vigilant car nombre de promeneurs n’en tenaient pas compte ou les ignoraient.
L’incendie du 28 août 1989 mit un terme à son utilisation. En 2003, le SSA décide de renforcer l’exercice de la santé publique au profit des forces et de la collectivité militaire avec la création de deux départements d’épidémiologie et de santé publique à Saint Mandé (près de Paris) et au sein de son institut de médecine tropicale à Marseille. En 2011, il est décidé de fusionner ces 2 départements et de créer le CESPA. L’implantation du Centre d’épidémiologie et de santé publique des armées (CESPA) sur le camp de Sainte-Marthe à Marseille est décidée en 2012 et son inauguration a lieu le 9 octobre 2014, à cette occasion le nom du Médecin chef des services Claude Gateff est donné au bâtiment hébergeant le CESPA. Le CESPA est chargé de mettre en oeuvre la politique du service de santé des armées en matière d’épidémiologie, de veille sanitaire et de santé publique. Les missions du CESPA couvrent donc l’ensemble du champ de la pratique de l’épidémiologie et de la réalisation de programmes de santé publique appliqués à la communauté militaire. Il les met en oeuvre en collaboration avec l’ensemble des établissements du SSA auxquels il apporte son expertise technique. De façon plus détaillée, il est particulièrement chargé de la collecte et de l’analyse des informations concernant la santé des militaires sur le territoire national et sur les théâtres d’opérations extérieures (OPEX) épidémiques comme récemment l’épidémie de diarrhées au cours de l’opération Serval, l’épidémie de paludisme au cours de l’opération Sangaris, etc. Il est chargé d’identifier les risques sanitaires potentiels pour les forces, avant même leurs déploiements opérationnels, et met à leur disposition ces données analysées sous la forme de bases de données. Quant à la fonction de transit du camp elle disparaît notamment avec la dissolution en 2015 du District de Transit interarmées Méditerranée (DTIM).
Pour conclure voici un témoignage reçu sur cette fiche par “P.M” : “Une partie du camp était prêtée à la gendarmerie (escadron 2/22 de gendarmerie mobile des Aygalades) qui avait pour charge (sans aucun budget) d\’entretenir des baraquements pouvant accueillir des escadrons de passage, notamment en déplacement vers la Corse pour des missions de maintien de l\’ordre. Dans les faits (fin des années 70), j\’utilisais cette emprise pour des exercices d\’instruction de maintien de l\’ordre, y compris avec l\’usage de blindés à roues de la gendarmerie (VBRG) qui percutaient des barricades édifiées à l\’aide de matériaux “trouvés localement”. C\’est dire que ces bâtiments furent fortement baptisés à la grenade offensive et à la grenade lacrymogène, ce qui ne contribuait pas précisément à leur maintien en condition”.
PHOTOS monsieur-legionnaire.org & Archives & GrandBout
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