Le Tombeau Mauresque de Camille Olive par Coste

Cimetière Saint Pierre, 13005 Marseille
1167
Plusieurs versions évoquent le cas de Camille Olive et sa monumentale sépulture visible au Cimetière Saint-Pierre…la première celle d’un homme, un riche négociant marseillais décédé en 1876, la deuxième celle d’une fille décédée à l’âge de 2 ans ½  ! C’est bel et bien en 1865, onze ans avant le décès du dit Olive que le célèbre architecte du Palais de la Bourse, Pascal-Xavier Coste commencera les travaux de la dernière demeure de Camille. Coste, féru d’architecture arabe a mêlé ici facture islamique et classique, en se permettant une audace chromatique avec le choix des céramiques qui décorent ce mausolée.

Selon un version pourtant de la mairie, la concession Olive fut transférée du cimetière Saint-Charles à Saint-Pierre et accueillerait donc la sépulture de Camille Olive décédée à l’âge de 2 ans ½. Mais cet imposant tombeau de l’allée principale accueillerait de façon plus probable la sépulture de Camille Olive négociant en bois, propriétaire de plusieurs hôtels particulier sur le Cours Puget. Dans tous les cas sont tombeau est particulièrement remarquable ; il a été réalisé par Pascal Coste, éminent architecte du Palais de la bourse et spécialiste en architecture arabe. Ce somptueux mausolée, très différent des autres réalisations de l’architecte, constitue le seul édifice d’inspiration orientale qu’il ait construit dans sa ville natale. Coste a su intégrer à un monument explicitement catholique, des formes décoratives islamiques. Cet édifice se situe entre deux cultures et allie harmonieusement des styles différents ce qui lui donne un aspect inattendu et fascinant. Une jolie frise constituée de croix alternant avec des têtes d’angelots sur le front desquels est posé une étoile, ceinture le monument. Ce tombeau à découvrir Carré 8, Grande Allée N°27, est inscrit au titre des monuments historiques en 2014. Pascal Coste est inhumé non loin de là également au Cimetière Saint Pierre, Carré 1 – Rang Nord Bis – N°4.

Pascal Coste est né à Marseille le 26 novembre 1787.

Son père figure parmi les principaux menuisiers de la ville. Devant les capacités intellectuelles et artistiques de son fils, il lui fait commencer des études chez Penchaud, architecte du département et de la municipalité. En 1814, il est reçu aux Beaux-Arts de Paris dans la classe de Léon Vaudoyer. Il est de retour à Marseille en 1815 où il reprend son travail chez Penchaud. Cette époque est une période charnière dans son existence. À Paris, il fait la connaissance du géographe Jomard qui le met en relation avec le vice-roi d’Égypte, Méhémet Ali. En 1817, il est engagé comme architecte pour divers travaux industriels par le potentat oriental. Il quitte Marseille le 6 octobre. Il construit une salpêtrière en 1819 et perce un canal en 1820.

En 1821, il construit un pavillon pour Méhémet Ali et une villa pour M. Boghos, entreprend la réalisation de tours télégraphiques qu’il termine en 1822.

En 1822, il rentre en France avec une impressionnante série de dessins sur l’architecture du Caire. Mais, il retourne en Égypte en 1823 à la demande de Méhémet Ali qui lui confie les fonctions d’ingénieur en chef de la Basse-Égypte. Entre 1823 et 1827 il fait exécuter des travaux de creusement, d’aménagement et d’entretien de canaux du Nil. Pendant les quatre années que durent son séjour, il accumule de nombreux croquis. À la suite d’une piqure par un scorpion et le climat égyptien lui étant difficile à supporter, sa santé est altérée et doit rentrer en France. Il revient en France en 1827. Il visite la France en 1828. Il exerce alors à Marseille la fonction de professeur d’architecture à l’École des Beaux-Arts, grâce aux relations qu’il avait conservées avec Penchaud. Il en assure la fonction jusqu’en 1861, date à laquelle il est l’un des membres fondateurs de l’Athénée, centre intellectuel. Il publie en 1829 une « Carte de la Basse-Égypte ». En parallèle à ces activités, il fait toujours des voyages incessants entre la France, l’Allemagne, la Belgique et la Tunisie, rédigeant de nombreux ouvrages faisant autorité sur l’architecture. Son Architecture arabe (1837) lui vaut d’être attaché à l’ambassade d’Édouard de Sercey que le roi envoie au chah de Perse. Associé au peintre Eugène Flandin, il est autorisé à visiter l’Azerbaïdjan, Ispahan, Chiraz, les ruines d’Ecbatane, Bisotoun, Taq-e Bostan, Kangavar, Pasargades et Persépolis, où il réalise de nombreux croquis. De retour par Bagdad, il va relever les ruines de Séleucie du Tigre, de Ctésiphon et de Babylone. Il continue par Ninive où l’archéologue Paul-Émile Botta allait commencer ses fouilles. Ce voyage lui vaut l’intérêt de Louis-Philippe et une nomination en tant qu’architecte en chef de la ville de Marseille en 1844.

En 1846, le président de la Chambre de Commerce, M. Luce, lui commande un projet de Bourse sur la Canebière. Coste est aussi à l’origine de deux autres projets architecturaux à Marseille : la construction de la faculté aux allées de Meilhan, et un musée avec château d’eau dans le IVe arrondissement (le palais Longchamp). Il entreprend aussi la construction de l’abattoir d’Arenc, achevé seulement en 1851. Voyageur infatigable, il visite encore, à plus de quatre-vingts ans, l’Espagne, l’Irlande, l’Allemagne, l’Autriche, la Hongrie, la Russie et l’Italie et la Sicile. Il en laisse trente albums de dessins, aujourd’hui conservés à la Bibliothèque de Marseille. Malheureusement, nombre de ses essais sont toujours à l’état de manuscrits. Pascal Coste meurt à l’âge de quatre-vingt-douze ans, le 8 février 1879.


SOURCES wikipedia Pascal Coste  & Wikipédia Cimetière Saint Pierre & Mairie de Marseille
PHOTOS Dominique Milherou Tourisme-marseille.com
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