Usine de la rue de la Joliette
Le fabricant possédait également la marque « à la fontaine des parfums » et fournissait notamment les coiffeurs et parfumeurs. Son entrepôt se situait au 62 Bd des Dames, sa maison principale et son magasin de détail au 4 de la Canebière dans l’immeuble de l’Hôtel Beauvau (actuel Burger King).
Son comptoir d’exportation et ses bureaux prenaient place non loin de l’usine au 2 rue Malaval. Un bel immeuble toujours existant où on peut encore découvrir les 2 lettres « LP » en haut de la superbe porte en fer forgée. On sait que Mr Lorenzy fut conseiller des prud’hommes dès 1887, plusieurs fois président de ce tribunal.
Enfin la marque possédait également 2 maisons à Alger et Oran. Voici d’ailleurs comment le journal « L’Afrique du Nord illustrée » du 26 février 1921 présentait la marque :
« La coquetterie est un art charmant et subtil qui naquit avec la femme et que l’on retrouve invincible à travers les âges. Au XVIIIe siècle, le grand parfumeur, auxiliaire précieux et indispensable aux coquettes, s’intitulait chef des odeurs suaves ; aujourd’hui, il se nomme Lorenzy-Palanca. La réputation de cette maison est telle qu’il est sans doute superflu de rappeler que son siège est en France. Marseille compte déjà trois succursales et deux usines; dans les plus jolies villes de la Côte-d’Azur, la signature Lorenzy-Palanca se trouve aux plus belles vitrines des rues les plus élégantes. Mais c’est dans l’Afrique du Nord que cette maison, grâce à une puissante organisation, prend une importance unique et primordiale. Oran compte une succursale et Alger s’enorgueillit de deux : celle de la rue du Laurier et celle de la rue d’Isly.
Sous l’habile direction de Mme Dupuis, le beau magasin de la rue d’Isly. a pris un essor incomparable, car elle a su grouper autour d’elle un personnel d’élite et autant s’imposer par sa compétence commerciale que se faire estimer par son amabilité. Dans ces magasins, on trouve tout ce qui concerne la parfumerie en général, toutes marques, et plus particulièrement les eaux de Cologne de Lorenzy-Palanca qui, les premières, tirent la réputation universelle de cette maison, ainsi que ses trois créations : «Frimousse d’Or», «Frisson», «Cri du Cœur». Il n’est d’ailleurs pas un accessoire de toilette que ne puisse se procurer une élégante chez Lorenzy-Palanca, depuis le peigne qui complète sa coiffure jusqu’à l’onglier qui doit parfaire la beauté de ses mains, en passant par le collier de fantaisie, l’éventail ancien ou moderne, le sac à la mode, le bibelot en vogue. Succès oblige, la maison Lorenzy-Palanca a accru l’importance de son rayon de maroquinerie qui comporte maintenant tous les sacs à main, les nécessaires de toilette, paniers de camping et de pique-nique, mallettes garnies, dernier mot du confort et du luxe à flaconnages et boîtes d’argent, de vermeil ou de fin Tolède.
Dans la galerie artistique du premier étage, récemment inaugurée, sont réunis les cadeaux destinés à embellir le home. On y trouve toujours un choix incomparable de verreries d’art, vases, lampes, brûle-parfums signés de Gallé, Daum, de Wez, Quenwil, etc.
2 rue Malaval
Agréablement disséminés, tables à thé, travailleuses, lampadaires à dômes de mousseline aux tons chatoyants, biscuits, porcelaines de Golse, de Saxe complètent un assortiment merveilleux; enfin, les marbres de Florence, les bronzes ciselés, reproductions des chefs-d’œuvre des musées et qui immortalisent le nom de nos plus grands artistes, sont réunis pour le plaisir des yeux. La maison Lorenzy-Palanca constitue une des plus élégantes attractions de la rue d’Isly et doit être visitée à l’égal d’un musée. C’est pour beaucoup à cette maison et à ses produits d’un goût si sûr et d’un charme si pénétrant qu’est due la faveur croissante dont jouit la parfumerie auprès de la population algérienne. On a eu une idée de ce succès en voyant bondir le chiffre des importations des parfums dans les statistiques douanières récemment publiées. Les pessimistes ont froncé les sourcils, ont voulu condamner cette coquetterie si nouvelle de l’Algérie…Mais je gage qu’à l’instar de Phryné, séduisant ses juges par sa seule beauté dévoilée, il a suffi à la maison Lorenzy-Palanca de dérouler devant eux la féerie de ses vitrines, le charme incomparable de l’atmosphère grisante et subtile de ses magasins, pour apaiser la rigueur des censeurs et les gagner au culte de la beauté qu’elle sert avec une grâce si captivante… ».
