Hauts-Fourneaux de Saint Louis, Réglisserie Car, Vins Kiravi et Azote organique, Marseille

Traverse Adoul, 13015 Marseille
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Hauts-Fourneaux de Saint Louis, Réglisserie Car, Vins Kiravi et Azote organique, Marseille
Arrondissement : 15ème
Aujourd’hui baptisée Adoul, en hommage à François Adoul, généreux médecin marseillais mort en 1945, cette traverse du quartier Saint Louis se nommait autrefois “des hauts fourneaux” du temps de son activité industrielle, démarrée dès 1850 dans la sidérurgie puis la réglisse !

 

Selon le fascicule d’Olivier Raveux Provence Historique, au milieu du 19ème siècle, le département des Bouches-du-Rhône est un des grands centres de la métallurgie française. Forges, fonderies et ateliers de mécanique se sont multipliés et offrent des emplois à plus de 10 000 ouvriers. En 1855, deux projets de création de hauts fourneaux émergent parallèlement dans la région marseillaise. Le premier, mené par la société Voulland, Roger & Cie, est destiné à créer un ensemble sidérurgique à Cassis, sur la plage du Bestouan . L’établissement est mis en fonctionnement en 1856 mais l’expérience ne dure que quelques mois. L’entreprise est balayée par la crise de 1857. Au même moment, une autre tentative est menée à Marseille dans le quartier de Saint-Louis sur le site de l’actuelle traverse Adoul. Sous l’impulsion de Louis Gustave Rozan, Jean Briqueler et l’homme d’affaire Jules Mirès, le gouvernement impérial autorise la formation de la Société Anonyme de l’Éclairage au Gaz, des Hauts-Fourneaux et Fonderies de Marseille et des Mines de Portes et Sénéchas. Selon deux élèves ingénieurs de l’École des Mines de Paris en visite sur le site : « Le tout est monté avec grand luxe ; la halle de coulée est superbe ». Quatre machines à vapeur totalisant 140 chevaux de puissance ont été installées dans l’usine afin de fournir la force motrice aux équipements de production et d’assurer la marche de la soufflerie type Withwell.

Le premier haut fourneau est allumé en 1856. Les minerais traités proviennent en quasi-totalité du bassin méditerranéen.

 

Le seul bâtiment encore existant

À partir de 1883, les productions des hauts fourneaux de Saint-Louis chutent fortement pour se stabiliser ensuite, pendant une décennie, aux alentours de 14 000 tonnes. L’établissement entre dans une phase de crise avec la montée de la concurrence sur le marché national et la chute des exportations. En 1903, la production est encore ralentie et un seul haut fourneau est en activité. La dernière production a lieu en 1905 et la sidérurgie disparaît du département des Bouches-du-Rhône pour plusieurs décennies. A la fermeture la plus grande partie du personnel est employé par la Société du Gaz de Marseille. L’emplacement est acquis par la réglisserie Carénou qui possède déjà à une centaine de mètre de là une usine fondée en 1838 (cf onglet photos). Autre installation sur les anciens hauts fourneaux, les vins Kiravi de la société marseille des Vins Margnat et l’Azote organique une usine de broyage d’os pour la production d’engrais. La grande cheminée n’est abattue que bien après la deuxième guerre mondiale.

Le site longtemps abandonné sur une grande partie du domaine accueille aujourd’hui des entreprises. Un ancien bâtiment de l’époque des hauts-fourneaux existe encore, celui accolé autrefois à la grande cheminée.


SOURCES Provence historique – Fascicule 204 – 2001 Olivier Raveux & Dictionnaire historique des rues de Marseille par Adrien Blès
PHOTOS Google Street View & Plan des Hauts-fourneaux de Saint-Louis vers 1870. Archives départementales des
Bouches-du-Rhône, série P 2, carnets des patentes, quartier de Saint-Louis & Archives
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