Un document généalogique très complet nous en apprend un peu plus sur cette famille très en vue à Marseille et cette aventure industrielle qui démarre concrètement avec « Barthélemy BADETTI (avec un i, l’orthographe évoluera en Y par la suite) (13/2/1768 Chio – 24/6/1842 Marseille) arrive à Marseille en 1798, pourvu d’un capital de 50 à 60.000F, et y deviendra le 1er négociant « grec » important. Il est secondé par son frère Michel qui l’a rejoint. Il épouse le 13/12/1802 une riche Aixoise, Magdeleine MAGNAN 06/2/1781 d’Aix en Provence, fille de Négociant. Elle apporte en dot une somme importante dont une partie doit être réemployée en achats de biens immobiliers, Barthélemy va donc acquérir plusieurs immeubles à Marseille. Négociant et armateur (le Leonidas et la Duchesse-d’Angoulême) ses activités s’étendent à Gênes, Livourne, Triste, Lisbonne, Smyrne, et aussi vers les colonies françaises d’Amérique. Jusqu‟à 1806, il reçoit de Smyrne : coton et laines, riz, alizains, peaux de lièvres. et y expédie soieries, bonnets, draps, cochenilles, café et pacotilles. De Livourne, Trieste et Gênes, il envoie vers Smyrne des soieries de florence, laines, dorures, cuirs tannés, velours, draps et même du cacao.
En 1810, Jean-Joseph BELHOMME négociant d’Andrinople et Barthélemy BADETTI se rendent à Vienne.En 1815 Smyrne sera son principal fournisseur. Barthélemy participe en 1816-1817 aux importations de blés d‟Odessa, Tarangog et Constantinople, tout en continuant ses importations de coton de Smyrne qu’il fournit aux fabricants de Lyon, Paris, Genève et Clermont. Puis, il complète ses activités en se tournant vers les Antilles. Pendant les 1ères années de la Restauration (1814-1830), il sera le seul a se livrer au commerce avec la Martinique et La Guadeloupe. De l’an X à 1809, Barthélemy aura souscrit 102 polices d’assurances pour plus d’1 million de F et, de 1807 à 1809, payé 450.000 F de droits de douane malgré le blocus maritime. En 1819-1820, une nouvelle crise économique éclate provoquant sa faillite le 25/4/1820. La liste de ses débiteurs et créanciers cite quelques noms des familles « levantines ». La maison française de Marseille et Smyrne BELHOMME, MILLE et Cie fait faillite également. Déclaré excusable, Barthélemy ne reprendra pas ses activités jusqu’à son décès en 1842.
Au 19 rue du Pavé d’amour, Barthélemy offre l’hospitalité à l’ambassadeur de Turquie, reçoit la reine d’Espagne Marie-Thérèse de Bourbon, exilée à Marseille, qui venait voir sa très riche volière d’oiseaux rares. Les descendants de Barthélemy BADETTI de Marseille poursuivront leurs activités de négociants et armateurs pendant plus d’un siècle, tournant leurs activités vers les huiles. En 1829, Jean-Baptiste BADETTI (23/1/1807-5/11/1874 St Loup) fut le 1er importateur de graines de sésame du levant.
Son fils Pierre-François-Barthélemy BADETTY (21/9/1834 Marseille), sera industriel et armateur. Il possède l’Huilerie de Saint-Just, en 1855 il introduit en France les 1ères graines de Sea-Island, important également du pétrole. Ses relations commerciales s’étendent en Mer Noire, Turquie d’Europe, Syrie, Egypte, Afrique, Espagne, Amérique & Chine. Ses exportations couvrant l’Europe, la Russie et l’Espagne. Il ouvre des agences à Paris et dans les principales villes de France et d’Europe ».
