Statue d’Adolphe Monticelli par Auguste Carli

Parc Lonchamp, 13004 Marseille
979
Ce monument, don du Comité Monticelli, a été sculpté par Auguste Carli. Placée dans un premier temps sur le Cours du Chapitre en 1909, cette sculpture a été déplacée ensuite sur le plateau Longchamp. Il y est inscrit « Monticelli, ses citoyens, ses admirateurs« .

Le peintre Adolphe Monticelli est né le 14 octobre 1824 à Marseille et mort dans sa ville natale le 29 juin 1886. Il est élève au lycée Thiers de Marseille, et à l’École des beaux-arts qui jouxte le lycée. Il fut influencé à la fois par Eugène Delacroix, les œuvres du musée du Louvre et l’atmosphère provençale, plus que par les voyages en Orient qu’il ne fit pas. Les peintres marseillais tels que Fabius Brest, Alexandre Jean-Baptiste Brun ou Alfred Chataud lui communiquent dans leurs œuvres leurs impressions de voyage, et lui inspirent peut-être ses scènes de harem et ses entrées de mosquées. Sa touche audacieuse, empâtée est proche de celle de Narcisse Diaz de la Pena ou de Félix Ziem dont il a suivi les cours. André Chave est considéré comme son principal mécène à Marseille. En 1865, il reçoit de Napoléon III la commande d’une décoration pour le palais des Tuileries. En 1885, à la suite d’une attaque, il est frappé de paralysie ne laissant libre que ses yeux et son cerveau. Il meurt le 29 juin 1886, entouré de ses amis et est enterré au cimetière Saint Pierre.

Monticelli, Scène de parc, femmes, enfants et chiens, musée des beaux-arts de Marseille.

Adolphe Monticelli a laissé une œuvre abondante parmi laquelle on dénombre d’excellents portraits, d’éblouissantes natures-mortes et de superbes scènes de parc. A ses débuts très académique par obligation, Monticelli nous montre plus tard que le goût de la perfection des formes n’était pas sa nature. Forme floue et fond se confondent en de mystérieuses imbrications et c’est dans ce flou des formes et l’imprécision du trait que réside le charme de sa peinture. Ses œuvres sont le résultat de recherches, permanentes et répétées, sur les réactions chimiques des coloris. La lumière tient une place prépondérante dans ses œuvres. Pour Monticelli, l’ombre noire et dure n’existe pas, la couleur devient sujet vivant et la lumière mouvement.

L’ouvrage du chimiste Chevreul sur « la loi du contraste simultané des couleurs » entraînera Monticelli dans des recherches incessantes autour des réactions chimiques des couleurs, aux effets du soleil sur les objets, la nature, sur la décomposition des tons…

Monticelli, Le Port de Cassis (1884), Tokyo, musée national de l’art occidental

Le sculpteur de l’œuvre, Auguste Carli, est né à Marseille le 12 juillet 1868 et mort à Paris le 28 janvier 1930. Auguste Carli, frère aîné du sculpteur François Carli, élève du sculpteur Émile Aldebert, emporte en 1890 le concours de l’École des beaux-arts de Marseille, ce qui lui vaut une bourse pour se rendre à l’École des beaux-arts de Paris pour compléter sa formation dans l’atelier de Jules Cavelier. Il obtient en 1896 le second prix de Rome alors que son compatriote Constant-Ambroise Roux triomphe, ce qui lui ferme certaines perspectives parisiennes. Il reçoit sa première commande de l’État le 30 janvier 1900 pour deux figures d’enfants jouant, destinées aux linteaux des portes latérales du porche central du Grand Palais à Paris. Il s’établit à Marseille et travaille sur divers chantiers comme celui de l’escalier de la gare Saint-Charles ou de la Caisse d’épargne. Pour l’hôtel de la Caisse d’Épargne à Marseille, il sculpte un haut-relief situé à l’intersection de la place Estrangin et du cours Pierre Puget :

l’allégorie de L’Épargne est figurée par une femme largement drapée, s’avançant un livret à la main vers un forgeron qui lui tend une bourse contenant ses économies ; en arrière-plan sont figurés un laboureur et un semeur, tandis qu’en bas à droite un couple âgé, la main dans la main, bénéficiant des bienfaits de la prévoyance.

Monticelli, Assemblée dans un parc (1870), Liverpool, Walker Art Gallery.

Il réalise plusieurs œuvres religieuses dont La lutte de Jacob et de l’Ange et Le Christ et sainte Véronique. Cette dernière sculpture, montrée à l’occasion de l’Exposition coloniale de 1906, se caractérise par les expressions de la douleur marquant le visage du Christ et de la souffrance retenue de sainte Véronique. Le Christ et sainte Véronique est située à l’intérieur de la basilique Sainte-Marie-Majeure de Marseille. Henriette Albrand, fille de l’armateur Joseph Étienne, commande en 1904 à Auguste Carli une fontaine monumentale afin de célébrer le souvenir de son père. Cette fontaine du Triomphe d’Amphitrite est inaugurée en 1906 sur la place Joseph Étienne à Marseille. Un imposant piédestal supporte la statue d’Amphitrite, le bras gauche tendu vers la ville, avec à ses pieds un triton soufflant dans une conque. Le piédestal, qui comporte quatre rostres décorés de têtes de bélier, est surmonté d’un cartouche sur lequel sont gravés les noms des navires appartenant à l’armateur Joseph Étienne : Le Cèdre, Le Clarisse Louise, Le Goéland et Le Nicolas Étienne Jeune.

Ses amitiés pour les milieux radicaux-socialistes lui valent les commandes du Monument au sénateur Victor Leydet (1910) à Aix-en-Provence, le Monument à Camille Pelletan à Salon-de-Provence (1922), et le Monument à Paul Peytral (1926) au parc Borély à Marseille.


SOURCES Mairie de Marseille & Fondation Monticelli & Wikipédia Auguste Carli & Wikipedia Adolphe Monticelli
PHOTOS Dominique Milherou tourisme-marseille.com & Rvalette & Rlbberlin
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