C’est en 2010 qu’est dévoilée l’équipe lauréate du concours lancé par Euroméditerranée composée par le paysagiste urbaniste, Alfred Peter, le cabinet d’architecture STOA, un sociologue ainsi qu’un bureau d’étude. L’objectif de cette mission…”la déconstruction d’une infrastructure autoroutière à la création d’un quartier de ville”. Il s’agissait de métamorphoser un pan de ville demeuré longtemps sous l’emprise de l’automobile en un quartier vivant, à l’échelle des usagers. La place Jules Guesde a été éventrée en 1971 par l’arrivée de l’A7, une autoroute qui pénétrait directement dans le centre historique. Par ces travaux et quelques autres, la place classique, ordonnée, est devenue alors un vaste terrain vague. Une partie de la tâche consistait en la réorganisation des flux de circulation pour redonner un rôle central aux espaces publics et articuler patrimoine historique, ville moderne et opérations contemporaines…mais aussi répondre à la très forte attente d’un espace de nature dans un quartier et une ville en déficit chronique.
Le paysagiste Alfred Peter a choisi la simplicité, et la durabilité de l’aménagement des espaces publics (matériaux simples et éprouvés, végétation rustique …). Il défini lui même ce parc comme étant « sobre » : terrassement minimum, utilisation de blocs de calcaire ‘rebuts’ de carrières et de dalles monumentales en réemploi, création de masses arborées denses à partir d’essences méditerranéenne, arrosage très limité.
Dans un contexte très urbain, la moitié de la surface de la ZAC est arborée et près du quart de la surface est traitée en sol végétalisé. Le 8 juin 2019, les habitants du quartier ont pu découvrir la première partie de ce parc urbain réalisé sur un immense bassin de rétention. On y trouve une centaine d’arbres d’essences méditerranéennes (platanes, pins d’Alep, pins parasols, arbres de Judée, micocouliers en cépée et chênes verts). La deuxième partie du parc devait s’ouvrir en 2020, ce sera finalement durant l’été 2022. Autour de ce poumon vert on découvre déjà l’hôtel japonais Toyoko Inn et ses 267 chambres (le premier de la chaîne en Europe, lancé en mars 2018) et la résidence étudiante « Sens » (83 logements) construite par Ametis. Les abords de l’arc de triomphe (qui ont également été rafraîchi) ont bénéficié d’un plan de rénovation impotrant avec la création d’un grand parvis piétonnier. Autres ouvertures à venir, la Résidence Toyoko 2, et aussi le concept ‘Îlot sur le parc’: une pièce urbaine d’environ 7 000 mètres carrés (mixant restauration d’îlots et bâti neuf) :
« axé sur les nouveaux usages de la ville, ce lieu d’échanges destiné à la jeunesse étudiante préfigurera les nouvelle fonctions que nous souhaitons développer à plus grande échelle sur le quartier des Fabriques », indique Hugues Parant le directeur général d’Euroméditerranée. On y trouvera notamment une auberge de jeunesse nouvelle génération. Le site accueillera également le futur Institut méditerranéen de la ville et des territoires (IMVT) qui abritera en particulier l’école d’architecture…
« Cet espace végétal sera l’épine dorsale du nouveau quartier à dominante étudiante que nous souhaitons voir émerger à la Porte d’Aix », a souligné Laure-Agnès Caradec, la présidente de l’EPA Euroméditerranée. Aix-Marseille-Université prévoit d’accueillir 1 000 à 2 000 étudiants par an d’ici 2024.