Né à Marseille le 29 novembre 1882 et mort le 29 juin 1984 au Touvet (Isère), à l’âge de 101 ans, Henri Marie Léonce Fabre est un ingénieur et aviateur français. Il est l’inventeur en 1910 de l’hydravion (d’abord nommé hydro-aéroplane, jusqu’en 1913). Issu de la famille d’armateurs marseillais Cyprien Fabre, après de brillantes études à la Faculté des Sciences de Marseille puis des études d’ingénieur à l’École supérieure d’électricité (Paris), Henri Fabre se consacra pendant quatre années à la conception, aux essais et à la réalisation de son hydro-aéroplane muni de trois flotteurs. Dans la réalisation de ce projet il eut pour mécanicien Marius Burdin, ancien mécanicien du capitaine Ferdinand Ferber, et pour dessinateur, Léon Sebille, un architecte naval marseillais. L’appareil construit, de type « canard », dont il reprit le nom, avait une envergure de 14 m, une longueur de 8,5 m, un poids de 380 kg. Il était équipé d’un moteur Gnome Omega de 50 ch qui entraînait une hélice de 2,60 m.
Le 28 mars 1910, en France, près de Martigues (Bouches-du-Rhône), au bord de l’étang de Berre, face au village de la Mède, Henri Fabre fit décoller son hydravion devant un public nombreux dans lequel se trouvait l’aviateur Louis Paulhan. L’appareil parcourut 800 mètres au-dessus de l’étang et se posa sur l’eau : c’était le premier hydravion au monde à avoir décollé de manière autonome, réussi son vol et son amerrissage. Le succès de ce premier vol mondial fut officiellement constaté par un huissier de Martigues, Me Honoré Raphel : ce jour-là, Henri Fabre, alors âgé de 27 ans, devenait l’incontestable inventeur, constructeur et premier pilote de ce nouvel engin volant, l’hydravion. Le 26 janvier 1911, à San Diego, l’américain Glenn Curtiss décolle de la surface de l’océan et vient amerrir à côté du cuirassé Pennsylvania. Hissé à bord puis remis à l’eau, il rejoint la côte par la voie des airs. Il fait alors dresser un acte officiel stipulant qu’il est le « premier à avoir volé à bord d’un hydravion »…Toujours en 1911, l’hydravion « Canard », piloté cette fois par Jean Becue, vola au prestigieux Concours de Canots Automobiles de Monaco. Après le premier vol, Henri Fabre entreprit aussitôt la commercialisation de son appareil et en construisit plusieurs exemplaires. Après la Première Guerre mondiale, Henri Fabre cessa de se consacrer à la construction aéronautique. Son activité resta celle d’un ingénieur, chef d’une entreprise de construction de machines destinées à l’industrie dans divers secteurs. Il continua d’ailleurs à concevoir d’autres inventions, comme son « bateau-clac », bateau pliable sur lequel il naviguait et qu’il pouvait mettre dans sa 2 CV.
On peut voir deux exemplaires de l’historique hydravion « Canard » :
> l’un minutieusement restauré par une équipe de passionnés, se trouve à l’aéroport de Marignane proche de l’endroit où eut lieu le premier vol,
> l’autre exemplaire est exposé au Musée de l’air et de l’espace du Bourget (Seine-Saint-Denis).