Kad Mérad aux Goudes
La création de ce long métrage émane de deux facteurs. Tout d’abord l’amour de Kad Mérad pour la ville qu’il a découverte grâce à des amis et dans laquelle il a décidé un temps d’y acheter une maison (La Moncade à Malmousque). Ensuite, son envie de repasser derrière la caméra après Monsieur Papa. Le metteur en scène évoquait dans la presse : « J’étais un matin sur la terrasse de mon cabanon marseillais au bord de la mer. J’ouvre les volets et en regardant en hauteur, je vois l’occupant d’une maison en train de faire sa gym sur son balcon et je me dis « On dirait Patrick Bosso ! » Il se trouve que nous nous étions croisés depuis quelques années à la télé ou lors de dîners. Bref, on se connaissait et je décide de l’appeler et à partir de là, nous avons commencé à nous fréquenter quand je venais à Marseille.
Patrick Bosso à la Gare Saint Charles
Un jour, il me dit qu’il compte faire un spectacle intitulé « K Marseille », destiné à n’être joué que dans les environs et dans lequel il parlerait des petites et grandes histoires de la ville. Je me suis dit qu’il y avait donc des choses à raconter et je suis allé voir son spectacle, qui ma entièrement conforté dans cette idée… J’y voyais déjà des petits bouts de scénarios, avec des personnages, des anecdotes. Nous nous sommes donc retrouvés sur la terrasse de mon cabanon, à l’heure de l’apéro et je lui ai fait part de mon intention de filmer Marseille et ses habitants… ». Le scénario du film est largement inspiré de l’histoire familiale du comédien Patrick Bosso, puisque « Amato » (le nom des frères joués par Bosso et Kad Merad) est le nom de sa mère et son père était piqueur de sel sur les coques des bateaux, comme son personnage dans Marseille. Lorsque Patrick Bosso s’est engagé sur le projet, il a présenté ses amis marseillais à Kad Merad pendant un an et demi, ce qui a bien évidemment nourri le scénario de Marseille qu’ils ont écrit ensemble (avec aussi Judith El Zein).
« Marseille » a été tourné en mars parce qu’il s’agit du mois de l’année où la lumière est la plus dure et amplifiée par un bleu acier, contrairement à l’été où elle est davantage blanche. Pour accentuer cet aspect visuel et l’authenticité du film, Kad Merad et sa chef décoratrice Isabelle Delbecq ont voulu que les appartements que l’on voit à l’écran soient reconstitués dans des immeubles vides mais existants et non en studio. Le pitch : « Paolo, qui a quitté Marseille pour le Canada à la suite d’un drame, doit y retourner 25 ans plus tard quand son frère, Joseph, lui apprend que leur père a eu un accident. Bien décidé à ne faire qu’un bref aller-retour, Paolo va se rendre compte que la ville de Marseille n’est pas celle qu’il croit« .
En France, le site Allociné propose une note moyenne de 2,6⁄5 à partir de l’interprétation de critiques provenant de 17 titres de presse.Sur celui de Sens Critique, la note est de 4,3/ 10. D’autre part, JP’s Box Office crédite ce film de 682 594 entrées en salles françaises.
Patrick Bosso est né le à Marseille à la maternité de la Belle de Mai, aujourd’hui fermée, de parents issus d’une famille d’immigrés italiens. Il a grandi dans le quartier du Panier, un des plus vieux de Marseille, puis a déménagé dans les quartiers nord, dans la cité HLM « Les Lauriers ». Son père travaillait au chantier naval du port de Marseille. Son père est le cousin germain de Tany Zampa (1933-1984), truand marseillais. Patrick Bosso commence un BEP plomberie, qu’il abandonne pour préparer le concours d’entrée à l’Institut régional d’administration. Puis, il essaie des petits boulots : coursier sur le Vieux-Port de Marseille, livreur de bière, plongeur au restaurant municipal, employé de mairie, serveur en brasserie ; plus tard, à Paris, chasseur à Pigalle, vendeur de T-shirts et de programmes dans les concerts de Madonna, Roch Voisine, ou Michel Sardou, En 1989, il prend des cours de théâtre avec Niels Arestrup qui le dirige rapidement vers le one-man-show. En pleine célébration du bicentenaire de la Révolution, il fait ses débuts en solo dans C’est méchant au théâtre Marie Stuart avec le soutien financier d’Éric Cantona. À la suite de cet échec cuisant, il décide de tirer provisoirement le rideau sur cette activité et en reprend, momentanément, d’autres diverses… En 1995, il revient sur scène avec Et voilà au théâtre de Dix Heures. Son premier spectacle s’appelle Qui ?!? Moi !?! et est présenté dans la petite salle du Palais des Glaces. Il présente en 1997 le spectacle Les talons devant qui le fait connaître du grand public. Il anime de septembre à octobre 1998 La Grosse émission sur la chaîne Comédie ! avec la complicité des Robins des Bois. C’est d’ailleurs Pierre-François Martin-Laval, dit Pef, un ex-Robins des Bois, qui met en scène son deuxième spectacle Bosso exagère trop ! en 2000 au Palais des Glaces.
En 2002 sort Le spectacle de ma vie, qui le fait jouer pour la première fois à l’Olympia les 20 et 21 octobre 2003. Il fait des apparitions dans toutes sortes de téléfilm entre deux spectacles. En 2003 est diffusée la mini-série Hep Taxi !, réalisé par Frédéric Berthe et dont Bosso est l’acteur principal. En novembre 2005, Bosso présente son spectacle Du Bonheur (sorti en DVD en 2007). Le 17 janvier 2009, il présente sur la scène de la Comédie de Paris, son nouveau one-man-show La courte échelle (sorti en DVD en 2010). En 2016, il tient le rôle principal du film Marseille de Kad Merad. Découvrir sa biographie complète.
