C’est lors du conseil municipal du 8 février 2016 que le bail emphytéotique liant la Ville à la société Artplexe Canebière a été voté. Il a été conclu pour une durée de 58 ans, durée calculée en fonction du coût des investissements d’un montant estimé à 11 millions d’euros (dépassé depuis). Le loyer demandé comprend une part fixe annuelle de 15 000 euros puis une part variable à partir de la sixième année d’exploitation. La Commission Départementale d’Aménagement Commercial et Cinématographique à donné un avis favorable à la création du Artplexe le 13 septembre 2016. Un arrêté de permis de construire a été validé en mai 2017 pour un commencement des travaux début 2019 (retard sur le lancement du chantier) et une livraison en octobre 2021. Artplexe espère accueillir 350 000 spectateurs par an.
En 2015 le journal La Provence avait dévoilé une toute première perspective de ce que pourrait être le futur complexe…une infographie que le cabinet Map Architecture s’est empressée de démentir, demandant au journal de préciser que cette image entièrement imaginée par la rédaction de La Provence, n’était en rien le fruit du travail des architectes…et autant le dire le rendu final est heureusement plus ambitieux et esthétique que la projection imaginée par le quotidien.
Artplexe Canebière propose sur 4 niveaux, 7 salles de cinéma pour un total de 996 fauteuils, une programmation de films grand public en VF et en VO, et une sélection de films Art et Essai, la projections laser et projections 3D, le son Dolby Atmos, des fauteuils club ainsi qu’un espace confiserie. Les salles peuvent également se diversifier afin de proposer des spectacles vivants (musique, théâtre, danse, etc.) ou encore accueillir des événements d’entreprises et des réunions privées. Côté restauration on trouve « Les Réformés« , un comptoir à mets sur les toits de Marseille. Un menu du midi renouvelé chaque semaine. L’espace évènementiel des Réformés qui possède une capacité de 184 m² est un lieu multifonctions, disponible pour tout type d’événement, selon disponibilité et sous réservation.
Des soirées DJ sont organisées en collaboration avec le label Marseillais La Dame Noir tous les jeudis, vendredis et samedis à partir de 22h.
Le Blum c’est une brasserie, un bar, un lieu de culture situé en haut de la Canebière au pied de l’Artplexe à Marseille. La grande terrasse s’étend autour du kiosque, face à l’église des Réformés. Quant à « Blum » c’est un lieu qualifié de « rencontres et de découvertes culinaires », c’est aussi une scène de musique éclectique. Cuisine « fraîche et locale », et pizza napolitaine – cuite au feu de bois – avec une sélection de bières brassées par des artisans locaux ainsi que des cocktails.
L’ensemble est complété par des espaces d’expositions situés dans le grand hall, qui permettront d’accueillir des corners commerciaux en lien avec les événements organisés au sein de l’établissement.
Zoom sur la société Artplexe
Créée en juin 2014, la société Artplexe est domiciliée à Paris sous la direction générale de Jean-Jacques Léonard et la présidence de Gérard Vaugeois. Ce dernier est une figure du cinéma d’auteur. À la tête de Boomerang Productions, il a notamment produit “La symphonie du silence“, de Viguen Tchaldranian, et “La Racine du Cœur“, de Paulo Rocha. Spécialisée dans les offres culturelles alternatives, cette jeune société ambitionne de proposer un “nouveau concept de cinéma d’art et d’essais en centre-ville” comme également à Clichy-Batignolles.
En mai 2017 Philippe Dejust, responsable de Cap’Cinéma, qui gère plus d’une vingtaine de salles en France s’est associé au projet et en a pris la présidence. Jean-Jacques Léonard en à présent le directeur général de l’Artplexe Canebière.
Le projet abandonné du MK2
En suspend depuis des années puis abandonné, la construction d’un complexe MK2 était bloqué pour, officiellement, une histoire de design. Ce projet devait s’installer avec 14 salles de projection, plus de 1 000 places, un restaurant, un disquaire, un kiosque à fleurs. Un investissement privé entre 15 et 18 M€. L’échec de l’implantation d’un cinéma MK2 sur la Canebière a laissé un goût très amer à Patrick Mennucci, ancien maire de ce secteur. Le socialiste en avait fait son cheval de bataille depuis 2010, après avoir convaincu Nathanael Karmitz, directeur général du groupe MK2, de s’implanter dans la cité phocéenne.
“Il était prêt à mettre 17 millions d’euros dans le projet. Et la Ville lui a mis des bâtons dans les roues pour quelques considérations urbanistiques. Elle a privé les Marseillais d’un superbe complexe !” avait déclaré Patrick Mennucci.