C’est en 1927 que la société Froment-Clavier de Paris achève la construction du bâtiment, avec comme commanditaires la Compagnie des Docks et les Entrepôts de Marseille. Le Silo d’Arenc est à ce moment un symbole de modernité à la pointe de l’innovation avec son circuit à grains étant quasiment automatique.
Bâtiment de 16 000m² et construit sur pilotis, le Silo contient alors 57 fûts cylindriques verticaux hauts de 18.5m où s’intercalent 42 petites cuves. Ce bâtiment aurait inspiré Le Corbusier pour la création de sa Cité Radieuse.
L’ingéniosité des dispositifs fait du Silo un outil performant. Les connexions directes au port, au transport routier et surtout aux chemins de fers le rendent extrêmement performant.
A sa construction, il est longé par un quai sur lequel des grues à aspirateurs circulent pour aspirer le grain dans les cales des navires à quai. Des systèmes pneumatiques remontent le grain à l’étage supérieur à partir duquel il va être distribué vers les cellules.
Le Silo d’Arenc fonctionnera plus de cinquante années sans interruption jusqu’à la fin des années 1980 avant d’être désaffecté. La décolonisation, la mondialisation, la financiarisation font perdre au port une grande part de son activité et le Silo n’a alors plus d’utilité.
Entre 1994 et 1999 le bâtiment est inquiété de démolition. Les réaménagements du port conduisent à envisager la destruction du Silo. Des voix s’élèveront contre la démolition des lieux permettant de sauver l’édifice historique.
En 2000 le Grand Port Maritime de Marseille lance un appel à concours pour reconvertir le bâtiment. La Ville de Marseille est intéressée et décide d’acquérir le Silo.
Elle confie le projet au maître d’ouvrage délégué SOGIMA qui offre la réhabilitation à deux architectes, Eric Castaldi pour la partie bureaux et Roland Carta pour la partie salle de spectacle.
“Je fais partie d’une école de pensées qui considère qu’il faut transformer et non démolir” (Roland Carta)
En 2004 le Silo d’Arenc est labellisé « Patrimoine du XXe siècle » signifiant que le bâtiment doit garder son architecture initiale dans le cadre de la réhabilitation.
L’année 2007 marque le début des travaux de réhabilitation. Le montant de l’investissement s’élève à 30 millions d’euros. S’en suivent quatre ans de chantier.
“On a complètement évidé son maillage dense, il fallait être certain qu’il pouvait supporter une telle intervention chirurgicale. On a eu quelques frayeurs…” (Roland Carta)
En 2011 le Silo est un espace de diffusion, dont l’exploitation et la gestion sont confiées à la société Vega, leader dans ce secteur. En septembre, la salle de spectacle « Le Silo » ouvre enfin ses portes. Salle de spectacle polyvalente et modulable en fonction des événements (ballet, concert, théâtre…), elle est un joyau de réhabilitation dont la salle en théâtre italien moderne (3 balcons) peut accueillir jusqu’à 2 100 personnes par spectacle et permet les représentations en moyenne de 80 spectacles par an. En savoir plus sur la réhabilitation du Silo.
En janvier 2019, la Caisse d’Epargne CEPAC a souhaité accentuer son engagement et a obtenu auprès de la ville de Marseille, une nouvelle dénomination pour l’ensemble culturel qui se nomme désormais « CEPAC Silo » (anciennement « Le Silo »). La Caisse d’Epargne CEPAC est le partenaire principal de la salle de spectacle depuis son ouverture.
Charles Aznavour en 2007 (photo Xavier Thomas)
C’est donc quelques jours après la mort de Charles Aznavour que le maire de Marseille sur la suggestion de Didier Parakian, adjoint à l’Economie, aux Relations avec le monde de l’entreprise et à la Prospective, décide d’adjoindre le nom de l’artiste d’origine arménienne à la salle de spectacle. Ce sera finalement seulement le hall d’accueil, la salle des mamelles, qui portera son nom lors d’une cérémonie hommage rendue le 30 avril 2019 en présence de la famille de Charles Aznavour, la fondation Aznavour, du Maire de Marseille et de la Présidente du Conseil Départemental. Une vingtaine d’artistes (Hélène Seguara, Michel Leeb Pascal Légitimus…) se produisent sur scène accompagnés de 200 choristes.
Cette décision a été prise en raison de l’attachement du chanteur à Marseille mais aussi la tradition d’accueil de la ville dans laquelle la communauté arménienne est fortement présente.
Charles Aznavour, né Shahnourh Varinag Aznavourian le 22 mai 1924 à Paris et mort le 1er octobre 2018 à Mouriès (Bouches-du-Rhône), était un auteur-compositeur-interprète, acteur et écrivain franco-arménien.
Au cours d’une carrière commencée en 1946, il a enregistré près de mille deux cents chansons interprétées en plusieurs langues : en français, anglais, italien, espagnol, allemand, arménien (Yes kou rimet’n tchim kidi), napolitain (Napule amica mia), russe et aussi nen kabyle. Il a écrit ou coécrit plus de mille chansons, que ce soit pour lui-même ou d’autres artistes.
Il est l’un des chanteurs français les plus connus en dehors du monde francophone. Décrit comme « la divinité de la pop française » par le critique musical Stephen Holden, Charles Aznavour a été consacré « chanteur de variété le plus important du xxe siècle » par CNN et Time devant Bob Dylan, Frank Sinatra et même Elvis Presley.
Sans renier sa culture française, il représente l’Arménie dans plusieurs instances diplomatiques internationales à partir de 1995 et obtient la nationalité arménienne en 2008. Il est nommé au poste d’ambassadeur d’Arménie en Suisse, son pays de résidence, et en 1995 ambassadeur et délégué permanent de l’Arménie auprès de l’UNESCO. Lire sa biographie complète
