Théâtre de l’Odéon, 1923, écuries, films et opérettes

162 La Canebière, 13001 Marseille
2210
Théâtre de l’Odéon, 1923, écuries, films et opérettes
Arrondissement : 1er
Site Internet : odeon.marseille.fr
La construction du Théâtre de l’Odéon commence en 1928, sur les bases des anciennes écuries servant aux transports en ­commun de la ville. Á l’origine, la salle unique dotée d’une capacité de 1 500 places a une double vocation, à la fois théâtrale et cinématographique. Les films muets sont alors accompagnés par un orchestre. Concurrencé par les multi-salles, il devient finalement un théâtre municipal de 774 places en 1996.

Selon le site expert du sujet, salles-cinema.com, en fait la toute première salle de spectacle de l’Odéon est inaugurée le 26 octobre 1923. « Transformée en cinéma, la salle sera intégrée au circuit Paramount. L’Odéon écoule alors les productions de ce studio et en particulier les films tournés aux studios de Saint-Maurice par la Paramount française. Les mêmes films que ceux projetés au Paramount Opéra de Paris seront à l’affiche de l’Odéon à Marseille comme « Dédé » , « Topaze » ou encore « Il est charmant »…La Paramount chancelle en 1933 et s’engage alors une vaste réorganisation comprenant la vente des studios de Saint-Maurice et la cession des salles du circuit, hormis celle de Paris ». En 1934 l’Odéon est transformé par l’architecte Eugène Chirié. Fils d’entrepreneur en bâtiment, il se spécialise dès ses premières années d’exercice dans le secteur des cinémas.

Formé à l’École régionale d’architecture de Marseille (1917-1923) et à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris (1923-1926), il obtient le titre d’architecte DPLG en juin 1926.

Il regagne Marseille où il apprend le métier auprès de Gaston Castel alors architecte en chef des Bouches-du-Rhône. En 1928, Eugène Chirié ouvre son agence personnelle au 21 de la rue Saint-Saëns. Sa première réalisation sera la transformation du Gyptis (1930-1932). Monsieur Gardanne qui dirige la Société Anonyme Rex, lui confie la conception des trois fleurons cinématographiques marseillais ; le Rex, le Hollywood et l’Odéon. L’architecte place sur l’odéon un projecteur qui, « d’une puissance de dix mille bougies, et situé à trente-deux mètres au-dessus du niveau de la mer, balaiera Marseille de son rayon lumineux, du chemin des Chartreux au Vieux-Port »

Eugène Chirié s’impose donc rapidement comme un architecte incontournable en matière de cinémas. Les exploitants lui confieront ainsi vingt-sept projets entre 1930 et 1939. La moitié des cinémas réalisés seront concentrés à Marseille.

Pendant cette période sur treize réalisations marseillaises, huit sont des établissements de premier ordre dont la capacité dépasse mille places. Selon salles-cinema.com « durant les années 1930 et 1940, la salle présente sur scène énormément de revues marseillaises avec la plupart du temps Reda Caire, une grande vedette d’alors, comme avec la représentation de  « Ta gueule Adolf! » durant la semaine du 21 mars 1940. Le music-hall occupe certaines semaines de l’Odéon comme la rentrée de Charles Trenet dès le 25 avril 1940. Montand, Piaf, Rossi, les meilleurs du genre ont  également foulé les planches de l’Odéon.  Au début de la guerre, les films américains sont nombreux à être projetés sur les écrans alors qu’ils sont interdits en zone occupée. L’Odéon, avec ses 1595 fauteuils, alterne revues et grands films en exclusivité. Les films américains reviennent en force à la libération. Les spectacles sur scène seront alors moins réguliers. Le 14 novembre 1959 le nouvel Odéon s’ouvre au public avec le film « 125 rue Montmartre » de Gilles Grangier. Toute influence théâtrale a disparu et l’écran incurvé de 17 mètres accueille les productions en 70MM pendant de longues semaines à l’instar de « Spartacus », de « La Mélodie du Bonheur », de « La Mélodie du bonheur » ou encore de « La Bataille des Ardennes » et de « Paris brûle t-il? ». Une seconde salle de 300 fauteuils Le Capri est ouverte dans l’enceinte de l’Odéon avec le film « Traquenard » de Nicholas Ray. Mais au début des années 70, les grands volumes et les écrans larges ne font plus recettes, les cinémas Odéon et Capri se regroupent en un seul complexe cinématographique. 

Le 23 octobre 1971, le multisalles Odéon, avec ses 1900 places réparties dans cinq salles, est inauguré. Les établissements de la Canebière perdent progressivement leur clientèle qui fréquente alors les salles plus excentrées. L’Odéon ferme définitivement ses portes à la fin de l’année 1987, tout comme son voisin le Capitole pourtant repris par UGC et fermé en 2007″. Mais après dix-huit mois de travaux, et deux saisons hors les murs, le théâtre municipal réinvestit la Canebière en novembre 2012 avec une salle de 800 places et compte le chiffre surprenant de 1 200 abonnés annuels et 90% de remplissage. Depuis le 1er janvier 2015, l’Opéra de Marseille et le Théâtre de l’Odéon de Marseille ont fusionné pour des raisons économiques et retrouvent finalement leurs situations artistiques et administratives d’avant 2001. Les deux établissements sont donc placés sous la même direction. Le Théâtre qui fonctionne en régie municipale accueille les meilleurs spectacles de boulevard en tournée ainsi que l’Opérette.

Sur ce point, il s’agit d’authentiques productions, avec orchestre, chœurs solistes réunis pour la circonstance, décors construits ponctuellement.


SOURCES Marseille.fr & Architectures de cinémas par Eléonore MARANTZ-JAEN & salles-cinema.com
PHOTOS Théatre de l’Odéon © MC & Archives & salles-cinema.com
A NOTER Ce site est un blog personnel, ces informations sont données à titre indicatif et sont mises à jour aussi souvent que possible. N’hésitez pas à me contacter pour toute correction ou contribution

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