Les Gravures du Garlaban, Louis Douard

Garlaban, 13400 Aubagne
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Dans la tradition des anciens chevriers, aux XIXe et XXe siècles afin de marquer leurs secteurs, Louis Douard à sa retraite a commencé à graver sur les rochers du Garlaban. Il a ainsi réalisé 120 gravures durant quatorze années dans la pierre calcaire des collines aubagnaises. Il y montait avec un bardat de 15 kg et ce à raison de 2 à 6 heures par jour. Il arrosait le support à graver de sulfate de fer pour le rendre moins poreux, le protéger du gel, ainsi que l’acidité de la pluie.  Puis c’est armé d’un simple burin et d’un gros marteau que ces œuvres prenaient forme. Le tout premier dessin fut la Rose des vents, puis arrivèrent l’écusson aux armes de la Provence, des personnages de Pagnol, des extraits poétiques, des animaux…des textes qui accompagnent certaines gravures sont de Annie Marin. Vous aurez peut-être la chance de croiser un dimanche le sculpteur qui vient parfois échanger avec les randonneurs. Un livre d’or est également disponible sur place, à l’abri dans un coffret en bois. Un siège à l’ombre appelé « La sousto deu gravaire » permet de se poser à proximité. Peut-être un aménagement réalisé pour le repos de l’artiste. 

Louis Douard est né à Aubagne en 1939. Comme évoqué dans une interview donnée au Quotidien la Provence « Il n’a quasiment pas connu sa famille, grandi en pension, et s’est retrouvé tout seul, à la rue à 16 ans » avant de finalement trouver sa voie. « Après un passage par la case militaire, en Algérie, il se marie et devient papa d’un petit garçon. Et puis il va travailler la céramique, à feu l’usine Procéram, sur la route de Beaudinard. Mais ça, c’est une autre histoire. Celle qui nous intéresse commence bien plus tard, en 2005. Cette année-là, l’Aubagnais « amoureux de sa Provence et surtout de son Garlaban », se lance dans un sacré projet, faire revivre une pratique oubliée. « Avant, aux XIXe et XXe siècles, les chevriers faisaient des gravures dans la colline du Garlaban, où ils menaient leurs bêtes », raconte-t-il. Mais pourquoi faire ? « Marquer un peu leur territoire. Ils n’étaient pas propriétaires des terres, mais ils avaient chacun leur secteur », raconte-t-il après avoir fait pas mal de recherches sur son Garlaban adoré.

« On a retrouvé une bonne vingtaine de pierres gravées avec une fleur, un serpent, une ancre marine s’il avait fait l’armée, des noms, des dates… » En randonnée, il faut bien savoir où elles se trouvent si on ne veut pas rater ces pierres bien usées par le temps. « Certaines ont plus d’un siècle ! ». Il poursuit par « J’ai voulu que la tradition ne se perde pas. Sauf qu’au lieu d’en faire une, j’en ai fait 120 », lance Louis Douard en riant. En 2005 l’autodidacte s’empare donc de ciseaux à froid, de gouges, une boucharde et un bédane, et grimpe avec son sac de 14 kg de matériel sur le dos dans la colline de Marcel Pagnol. Il y passe des journées entières à gratter la pierre. « Pour faire une petite gravure je viens le matin tôt jusqu’au soir tard, tant qu’il fait jour », raconte-t-il. Pour les dessins plus importants, il reste deux à trois jours dans la nature et y dort, « c’est plus pratique« .

Une randonnée de 7 km vous permet de découvrir ces gravures. Le chemin n’est pas facile mais il vous permettra d’avoir de jolies vues sur les massifs, sur Marseille et les Bellons. En redescendant, vous découvrirez la Baume du Plantier (grotte de Manon), le Vallon des Piches, la Ferme d’Angèle et le Puits de Raimu. Cliquez-ici.


SOURCES France 3 & La Provence & Visiorando & Randomania
PHOTOS Dominique Milherou Tourisme-Marseille.com
A NOTER Ce site est un blog personnel, ces informations sont données à titre indicatif et son mises à jour aussi souvent que possible. N’hésitez pas à me contacter pour toute correction ou contribution

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