Rue de l’Arc, parfums, fromages et première coulée verte

On raconte qu’un habitant excédé par la présence de dealers a décidé de végétaliser son pas de porte avec d’immenses plantations…l’efficacité fut telle que toute la rue suivie avant de servir de modèle à d’autres rues. Depuis la petite artère a été réhabilitée avec des aménagements réalisés par la mairie afin d’accueillir des plantations directement dans le sol. L’engouement pour cette végétalisation citoyenne (compensant le manque d’espace vert en centre ville) a incité la mairie a mettre en place un visa vert depuis 2015 afin de coordonner cette occupation de l’espace public. Depuis 2014, le collectif Jardin de Noailles milite ainsi pour réintroduire la nature dans le quartier. Quant à l’histoire de la rue de l’Arc, elle se nomme ainsi depuis le 16 janvier 1865. L’Ex Rue  Maucouinat (s’écrivait aussi Malcouinat) « Mauvais pain« , venait d’un four où l’on cuisait mal le pain, ou d’une auberge de mauvaise cuisine. En 1817, dans cette rue Lamotte crée sa fabrique de parfums. Il transfère l’usine place Marceau, et le magasin de détail au 22 rue Vacon en 1920.

Il s’y trouvait aussi vers le milieu du XIXe siècle la fabrique de bonnets de Tunis ou de Fez, exploitée par transfèrent les frères Louis et Victor Régis qui par la suite transférèrent leur industrie au Domaine Ventre, tout proche.

Aux 7,9,11 et 13 de la rue se trouvaient la salle d’emballage et la cave d’affinage d’A.Bietron, une maison fondée en 1867. Elle proposait des beurres « frais et salés pour les colonies » et était propriétaire des marques Saint-Sauveur, Château Vert, Ferme du Renoir, Fermier réunis. Elle distribuait des fromages « de luxe frais et en conserve » avec des procédés nouveaux, spécialité pour l’Exportation avec les marques Sultan, Bergère, Gervais, Colon, Savoie, Camembert, Roquefort, Fleury, Mignonet, Brie, Bonde, Saint Marcellin, Triangulaire ». A.Bietron se revendiquait avec son usine à vapeur et son installation frigorifique comme « la plus ancienne et la plus importante maison pour l’exportation« . Le 13 juin 1911, Étienne Biétron et Honoré dit Aimé Biétron achètent un terrain à la Société immobilière de Marseille pour y installer en avril 1912 leur activité de négoce en gros de fromages au 50 rue de Forbin. En plus des spécialités fromagères habituelles on retrouve du « jambon royal », des « salaisons » et des « filets de harengs à la marseillaise ». Une devanture A.Bietron existe toujours à cet endroit, intégrée dans un immeuble contemporain (voir galerie photo ou la fiche).

Quant au nom « Rue de l’Arc », il fut déjà donné pendant la Révolution. Pourquoi cette appellation ? Aucun des immeubles actuels ne présente des traces de pont ou arche ou passerelle qui relierait les deux côtés de la rue…mystère donc !