Sanatorium hélio-marin Jean Martin

245 Corniche Kennedy, 13007 Marseille
1546
Sanatorium hélio-marin Jean Martin
Arrondissement : 7ème
Ce petit établissement situé sur la Corniche est fondé en 1903 (dès 1900 selon d’autres sources plus probables) par Monsieur Jean Martin négociant et Madame Virginie Arnaud son héritière qui en fait don en 1920 aux Hospices Civils de Marseille. Cet établissement est destiné aux enfants « scrofuleux et anémiques » ainsi qu’aux rachitiques et à ceux ayant des séquelles de tuberculose osseuse.

Selon l’Association des Amis du Patrimoine Médical de Marseille, une galerie est creusée sous la Corniche pour permettre d’amener l’eau de mer dans des bassins couverts après l’avoir portée à 34 degrés en vue de balnéation chaude. Le bâtiment ne comporte que 32 lits, le petit nombre de malades permet de s’occuper des enfants d’une manière plus individuelle. Il y règne un esprit familial. Les enfants disposent d’une immense terrasse. Un service de gymnastique est créé orienté vers l’hébertisme. Une institutrice vient donner des cours élémentaires. D’excellents résultats médicaux sont enregistrés. Une délibération du 10 février 1978 se prononce en faveur de la fermeture du Centre de Soins et de sa reconversion en Centre de Formation Permanente du Personnel. Son beau dôme a disparu et ce sont aujourd’hui des logements de fonction des Hôpitaux de #Marseille après leur départ de la Villa Gaby. On y trouverait encore le buste en hommage à Jean Martin, le fondateur du sonatorium mais également un très bel escalier central surmonté d’une statue mais aussi les anciens bassins au rez-de-chaussée.

Au début du xxe siècle, la tuberculose surnommée « peste blanche » fait des ravages. Au cours du xixe siècle, en France, on évalue à plus de 10 millions les victimes de la tuberculose. Elle touche principalement la classe ouvrière, la moins bien nourrie et logée, les conditions de logement et le surpeuplement des lieux de travail étant, en termes de promiscuité4, des éléments déterminants de la propagation de la maladie. Cette maladie menace aussi par extension les quartiers bourgeois où la tuberculose est appelée « la maladie des petites bonnes », d’où les politiques engagées dans le mouvement hygiéniste et la construction de sanatoriums qui devient l’un des investissements publics programmés pour lutter contre la tuberculose. Premier sanatorium de France, l’hôpital maritime de Berck a été construit dans le Pas-de-Calais, près de Boulogne-sur-Mer, sur un littoral dunaire isolé, en 1861, initialement pour les enfants scrofuleux, rachitiques et « lymphatiques », dénominations qui recouvraient à l’époque de véritables tuberculoses (la scrofule étant une atteinte tuberculeuse ganglionnaire et cutanée), ainsi que d’autres pathologies liées à la malnutrition, aux pollutions et aux mauvaises conditions d’hygiène et d’habitat qui régnaient dans cette région industrielle minière.

En 1893, le 1er Congrès International sur la tuberculose à Paris et le second à Berlin en 1899 présentent les techniques allemandes de sanatorium au monde médical. Les sanatoriums (parfois écrit sanatoria au pluriel au xixe siècle et début XXe) ont été massivement construits au début du xxe siècle dans des régions isolées de la pollution, en montagne, sur des plateaux ensoleillés ou face à la mer pour bénéficier du grand air et des vertus désinfectantes et reconstituantes du soleil (architecture héliotropique). Rien qu’en France, ce sont 250 sanatoriums qui ont été construits de 1900 à 1950, période à partir de laquelle les antibiotiques ont permis de lutter contre ce fléau.


SOURCES Association des Amis du Patrimoine Médical de Marseille (A.A.P.M.M.) & David Coquille & Journal le petit marseillais du 02/09/1900 & Wikipedia Sanatorium 
PHOTOS Archives du Sanatorium &  Dominique Milherou Tourisme-Marseille.com Journal le petit marseillais du 02/09/1900 (via Bruno Saurez)
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  • Fatiha Belghomari commente : Signaler cet avis Détails
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    12 août 2022 at 13:24

    J'ai passé plus de dix ans enfermée comme bien d'autres dans ce Centre géré par des infirmières le plus souvent maltraitantes. Seuls les professeurs Bouyala et Salomon avaient un souci pour nous les "séquelles de polio" abandonnés à cette terrasse horrible!! Pour en savoir plus, lire les "pieds niqués" de Sarah B. Cet établissement a fermé pour maltraitance en deux ans après que j'en sois sortie, ouf!

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