Place et Espace Villeneuve Bargemon, 2005, par Franck Hammoutène

Place Villeneuve-Bargemon, 13002 Marseille
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Place et Espace Villeneuve Bargemon, 2005, par Franck Hammoutène
Arrondissement : 2ème
Ici au pied de l’Hôtel de Ville, se dévoile cette belle et vaste esplanade cachant dans ses entrailles l’Espace Villeneuve Bargemon, conçu initialement pour accueillir le Conseil Municipal de la ville de Marseille où se déroulent des débats parfois très houleux et pagnolesques. L’équipement, créé en 2005 par l’architecte Franck Hammoutène lui a permis d’être récompensé du prix national d’architecture « l’Équerre d’Argent 2006 ». Sa construction a permis la découvertes de nombreux vestiges antiques dont des thermes grecques aujourd’hui exposés en surface sur la place Bargemon qui accueille parfois des manifestations culturelles mais dont le potentiel reste encore sous exploité tout comme ses espaces d’exposition souterrains.

Hôtel de cabre en après 1943

L’hôtel de ville est un des rares bâtiments à avoir survécu à la destruction du quartier sous l’occupation allemande en janvier 1943. René Bousquet, secrétaire général de la Police française, et Antoine Lemoine, préfet régional obtiennent que l’opération ait lieu d’après leurs plans et sous l’autorité la police française. Commencée le 1er février, la destruction du « quartier criminel » se termine le 17 : 1.494 immeubles dynamités, dont le pont transbordeur, soit une superficie de 14 ha., sur un périmètre inférieur à celui visé les Allemands. Le plan de destruction du quartier présente de grandes similitudes avec le plan «d’aménagement et d’extension de Marseille» rédigé par Eugène Baudouin, alors architecte-urbaniste de la ville.

Quoi qu’il en soit, l’Hôtel de Ville, la Maison Diamantée et l’Hôtel de Cabre furent épargnés.

Statue de Bargemon

En 1996, un projet d’extension du bâtiment est lancé qui comprend aussi l’aménagement des abords du bâtiment. Le concours est remporté par l’architecte Franck Hammoutène en 1999 et les travaux s’achèvent en 2006. Sont ainsi aménagés 8 300 m² d’espaces à l’intérieur du bâtiment comprenant notamment une nouvelle salle de délibération de la municipalité, des salles de commissions et un espace muséal. Au-dessus de ces nouvelles salles, un nouvel espace public est entièrement réaménagé sur 20 000 m² entre le Vieux Port et l’Hôtel-Dieu créant à ce moment-ci la plus vaste esplanade de la ville. L’hémicycle, constitué de 200 places est doté de sous-mains électroniques permettant de communiquer par messagerie et de voter à l’aide d’un système électronique. D’autres espaces modulaires permettent des expositions temporaires et d’accueillir des réceptions ou des réunions de travail.

L’espace arbore la statue et porte le nom de Christophe de Villeneuve-Bargemon, haut fonctionnaire français. Il a été préfet de Lot-et-Garonne, préfet des Bouches-du-Rhône et conseiller d’État. Il est né le 27 juin 1771 au château de Bargemon (Var) et mort le 12 octobre 1829. Il est le bâtisseur à Marseille de l’Arc de Triomphe, la digue Berry au Frioul ou encore l’Hôpital Caroline.

Le Pavillon M en 2013, Marseille Capitale culturelle européenne

Descendant d’une vieille famille provençale d’origine espagnole, Christophe Villeneuve-Bargemon est nommé, à sa sortie du collège de Tournon, sous-lieutenant au régiment Royal-Roussillon. Il entre ensuite dans la garde constitutionnelle de Louis XVI et échappe de peu à la mort le 10 août 1792. Il se réfugie alors dans son village natal pendant la Révolution et revient à Paris sous le Consulat, qui lui confie la sous-préfecture de Nérac. Il est nommé en 1806 préfet de Lot-et-Garonne. Puis en 1815, il remplace le comte de Vaublanc, en tant que préfet des Bouches-du-Rhône. Dans ce département il fait restaurer des monuments antiques (théâtre d’Arles), construire de nombreux bâtiments publics (Arc de Triomphe de Marseille, Lazaret du Frioul), et lance des grands travaux de viabilité : routes, ponts et canaux. Il meurt le 13 octobre 1829 alors qu’il essaye de régler l’affaire des Capucins qui font partie d’une congrégation non autorisée par la loi. Les libéraux réclament leur dissolution alors que l’évêque Fortuné de Mazenod souhaite leur restauration dans le diocèse. La presse de gauche écrit en guise d’oraison funèbre :

« Ils l’ont tué, les hommes à la barbe longue et sale…à la tête rasée…au sourire dévot et sardonique.»

Exposition en 2022

Mgr Leflon, historien d’Eugène de Mazenod écrit en parlant du préfet : « Préfet d’une valeur exceptionnelle qui, des années durant, dans des conditions extrêmement délicates, avait administré les Bouches-du-Rhône avec tant de conscience, tant de compétence, tant de sagesse, méritait mieux que cette odieuse exploitation de sa fin par les passions partisanes. L’histoire, il faut le souhaiter, lui rendra quelque jour l’hommage qu’il mérite. » Villeneuve-Bargemon est essentiellement connu pour la publication d’une Statistique des Bouches-du-Rhône, ouvrage en quatre volumes et un atlas pour lequel il fit appel aux meilleurs spécialistes de l’époque.

L’ouvrage reste pour les historiens d’une grande utilité. Le 28 mars 1816 il est élu à l’Académie de Marseille dont il assure la présidence en 1817, 1823 et 1829. Il est commandeur de la Légion d’Honneur.

En arrière plan le muret des anciens thermes grecques

Quant à l’architecte Franck Hammoutène, il né en Algérie, sa mère est originaire du Lot et son père Abdelaziz Hammoutène était avocat. Il grandit à La Courneuve et étudie l’architecture à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Malaquais. En parallèle, il mène une activité de musicien électroacoustique, notamment en jouant de l’orgue dans le Groupe de recherches musicales de Pierre Schaeffer. Il commence sa carrière au sein de l’agence de Pierre Riboulet et fonde sa propre agence en 1983 à Paris. Il se fait remarquer pour des réhabilitations et extensions de bâtiments parisiens puis en remportant le concours du pavillon français pour l’Exposition universelle de Séville (non réalisé).

Il réalise par ailleurs régulièrement des aménagements intérieurs, notamment dans les musées. Il meurt le 14 septembre 2021 dans le 14e arrondissement de Paris, à l’âge de 67 ans, d’un accident vasculaire cérébral.


SOURCES wikipedia Hôtel de ville de Marseille & divine-id.com & wikipedia Franck Hammoutène
PHOTOS Dominique Milherou Tourisme-Marseille.com
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