Edmond Eugène Joseph Alexis Rostand de son nom complet, est le fils de l’économiste Eugène Rostand et arrière-petit-fils d’Alexis-Joseph Rostand, maire de Marseille de 1830 à 1832, il est issu d’une famille bourgeoise commerçante et banquière. En 1880, son père mène toute sa famille, Edmond, sa mère et ses deux cousines, dans la station thermale en vogue de Bagnères-de-Luchon. Hébergés d’abord dans le « chalet Spont », puis dans la « villa Devalz », ils font ensuite édifier la « villa Julia », à proximité du casino. Edmond Rostand passe plus de vingt-deux étés à Luchon, qui lui inspire ses premières œuvres. Il y écrit notamment une pièce de théâtre en 1888, Le Gant rouge, et surtout un volume de poésie en 1890, Les Musardises. C’est dans cette station thermale et touristique qu’Edmond Rostand se lie d’amitié avec un homme de lettres luchonais, Henry de Gorsse, avec lequel il partagea le goût pour la littérature. Après des premières études au lycée de sa ville natale, il se rend à Paris en 1884 pour les compléter au collège Stanislas pendant deux ans. Il écrit une pièce restée inédite, Les petites manies et une nouvelle en prose, Mon La Bruyère. Muni de son baccalauréat, son père le dirige vers l’école de Droit car il souhaite en faire un diplomate. Il passe sa licence, puis s’inscrit au barreau sans y exercer avant de se décider à se consacrer à la poésie. En 1887, il présente à l’Académie de Marseille un essai sur deux romanciers provençaux (Honoré d’Urfé et Émile Zola) qui obtient le prix du Maréchal de Villars. En 1888, avec son ami Maurice Froyez, journaliste parisien, ils se rendent au champ de course de Moustajon et ils y décorent leur équipage d’une abondance de fleurs des champs.
Ils font sensation devant un établissement à la mode, le café Arnative, et improvisent en terrasse une joyeuse bataille de fleurs avec leurs amis. C’est ainsi que naît le premier « Corso fleuri », ayant traditionnellement lieu le dernier dimanche d’août à Luchon, et où le gagnant se voyait remettre une bannière.
Le 1er avril 1888, il fonde avec son ami Maurice Froyez le « Club des natifs du premier avril », dont les statuts stipulent que ses membres jouiront à vie du privilège d’entrer gratuitement dans tous les établissements publics, opéras, théâtres, champs de course et maisons closes, de pouvoir rire aux enterrements afin de les rendre moins sinistres, de bénéficier à leur naissance du parrainage du chef de l’État et, en outre, de se voir attribuer un appartement de fonction dans un des Palais nationaux, résidence pourvue de tout le confort souhaitable et d’une domesticité jeune, accorte et complaisante. Dans le train pour Montréjeau, son père fait la rencontre de Madame Lee et de sa fille Rosemonde Gérard (poétesse elle aussi, dont Leconte de Lisle était le parrain, et Alexandre Dumas le tuteur) et les invite à prendre le thé à la villa Julia. Le 8 avril 1890, Edmond épouse Rosemonde en l’église Saint-Augustin de Paris. Rosemonde et Edmond Rostand auront deux fils, Maurice, né en 1891, et Jean, né en 1894. Edmond quitte Rosemonde en 1915 pour son dernier amour, l’actrice Mary Marquet. Edmond Rostand obtient ses premiers succès en 1894 avec Les Romanesques, pièce en vers présentée à la Comédie-Française et en 1897 avec la pièce La Samaritaine, mais la postérité retiendra surtout le succès de Cyrano de Bergerac, qui triomphe dès la première en 1897, alors qu’il n’a que 29 ans. En 1900, il connaît un nouveau succès avec L’Aiglon. Mal remis d’une pleurésie après la première représentation de cette pièce, il part, quelques mois après, en convalescence à Cambo-les-Bains. Séduit par le lieu, il y acquiert des terrains sur lesquels il fait édifier sa résidence, la villa Arnaga. Dans les années 1910, il collabore à La Bonne Chanson, Revue du foyer, littéraire et musicale, dirigée par Théodore Botrel. Pendant plusieurs années, il travaille irrégulièrement à la pièce Chantecler, dont la première a lieu le 7 février 1910. Après son relatif insuccès critique, Rostand ne fait plus jouer de nouvelles pièces.
À partir de 1914, il s’implique fortement dans le soutien aux soldats français. Il est mort à Paris, le 2 décembre 1918, de la grippe espagnole, peut-être contractée pendant les répétitions d’une reprise de L’Aiglon. Il repose au cimetière Saint-Pierre de Marseille, sa ville natale.