Selon le Parc National des Calanques, fondé en 2012, deux hypothèses expliquent la toponymie de Luminy. Elle proviendrait du latin lumen, renvoyant à l’utilisation antique du mont Puget comme vigie lumineuse la nuit. Autre piste, traditionnelle à Marseille : le nom d’un ancien propriétaire, qui s’appelait Luminie, comme le stipule un acte du 14 mai 1672 aujourd’hui conservé aux Archives municipales. Historiquement, Luminy et Sugiton appartiennent au même domaine. Au XIe siècle, les Vicomtes de Marseille l’offrent à l’abbaye Saint-Victor. En 1242, les bâtiments religieux sont agrandis par Nicole de Roquefort, abbesse cistercienne de Saint-Pons à la Sainte-Baume. Ils prennent le nom d’abbaye Notre-Dame-du-Mont-de-Sion et sont destinés à recevoir les jeunes filles de la noblesse provençale.La propriété est acquise par la famille d’Ollières en 1450. L’agriculture s’y développe, sur un terrain de 1200 hectares, avec des céréales (blé, avoine), des arbres fruitiers (oliviers, amandiers, mûriers, figuiers, cerisiers) et de la vigne (déjà cultivée par les moines).
On y pratique aussi le gemmage des pins et l’élevage des moutons. Jusque dans les années 1960, il n’était pas rare de croiser des chèvres sauvages sur les pentes. Le domaine comprend alors deux bergeries, notamment celle du jas de Sugiton, dont les ruines subsistent au pied du mont Puget. Depuis la bastide jusqu’aux collines, de nombreux autres vestiges sont encore visibles (puits, citernes, restanques, bassins, fours à chaux, carrières…).
En 1819, l’armateur marseillais Augustin Félix Fabre achète le domaine. À sa mort en 1850, les héritiers y construisent un réservoir pour l’irrigation des cultures, plantent des arbres d’ornement et agrandissent la bastide. Le destin de Luminy est lié à l’essor du négoce à cette époque. Son nom résonne jusque dans le commerce familial, avec plusieurs bateaux ainsi dénommés, dont le Luminy II construit au chantier naval de La Ciotat. Au début du XXe siècle, Paul Cyprien Fabre devient le propriétaire du domaine. Il aime le parcourir à cheval et se fait surnommer « le Centaure ». C’est ainsi que le sentier qui contourne le mont Puget et surplombe Sugiton s’appelle le « chemin du Centaure ». En 1923, l’armateur rénove le parc, plante des pins, des chênes, des cèdres, et crée une route pour accéder aux criques. À cette époque, les routes sont mauvaises : il faut alors plus d’une heure pour atteindre la bastide Luminy.
Les femmes et les enfants y passent tout l’été, profitant de la campagne. Les hommes les y rejoignent en fin de semaine. On joue au billard, on chasse, on pêche, on rend visite aux Pastré, on organise des concerts, on part en expédition pour pique-niquer dans les collines. Le domaine de Luminy comptait aussi des fermes, qui continuent depuis le Moyen-Âge de cultiver fruits et céréales. Un troupeau de plus de 200 bêtes parcourt alors les collines. On y croise une population typique des Calanques d’alors : bergers, pêcheurs, chaufourniers, charbonniers, douaniers…
A la fin de la seconde Guerre Mondiale, l’Etat devient propriétaire du domaine. Dans les années 60, un campus est créé dans sa partie centrale. Sa partie périphérique est vendue en 1963 à la Ville de Marseille qui y implante d’autres structures, notamment de détente et de loisirs, tout en conservant son caractère naturel. Le pôle universitaire est conçu par René Egger, architecte officiel de la ville.
Les contraintes liées au site (patrimoine naturel, éloignement…) l’engagent à s’inspirer des campus anglo-saxons. L’École d’art et d’architecture, composée de patios, de galeries, de calades et de pilotis, a été labellisée patrimoine du XXe siècle en 2007. L’ensemble des bâtiments accueille aujourd’hui près de dix mille personnes (étudiants, professeurs, chercheurs et entrepreneurs).
Composantes de l’Université d’Aix-Marseille (AMU) :
Faculté des Sciences
Faculté des Sciences du Sport
Institut Pythéas – Observatoire des Sciences de l’Univers (OSU)
IUT – Réseaux et Télécommunications
Polytech Marseille
Autres établissements d’enseignement supérieur :
École nationale supérieure d’architecture de Marseille
École Supérieure d’Art et de Design Marseille-Méditerranée
Kedge Business School (anciennement Euromed Management et ESC Marseille-Provence)
Laboratoires de recherche rattachés à l’Université d’Aix-Marseille et/ou aux établissements nationaux suivants : BRGM, CNRS, INSERM
AFMB (Architecture et Fonction des Macromolécules Biologiques, CNRS/AMU)
Centre d’océanologie de Marseille (Centre d’Océanologie de Marseille, CNRS/AMU)
CINaM (Centre Interdisciplinaire de Nanosciences de Marseille, CNRS/AMU)
CPPM (Centre de Physique des Particules de Marseille, CNRS/AMU)
IBDML (Institut de Biologie du Développement de Marseille-Luminy, CNRS/AMU)
IGS (Information Génomique et Structurale, CNRS/AMU)
I2M (Institut de Mathématiques de Marseille, CNRS/AMU)
INMED (Institut de Neurobiologie de la Méditerranée)
ISM (Institut des Sciences du Mouvement Etienne-Jules Marey, CNRS/AMU)
LCB (Laboratoire de Chimie Bactérienne)
LP3 (Lasers, Plasmas et Procédés Photoniques, CNRS/AMU)
Centre de conférences (situé dans l’ancienne bastide) :
CIRM (Centre international de rencontres mathématiques, CNRS/SMF)
Maison de la SMF (Société mathématique de France)
Résidences étudiantes :
ALOTRA – Résidence étudiante
CROUS – Cité universitaire de Luminy
Les Estudines – Résidence étudiante
Équipements sportifs :
Piscine municipale de Luminy
Stade municipal de Luminy
Tennis Club Phocéen
Écoles :
École maternelle de Luminy
Ensemble scolaire (écoles maternelle et primaire) Valmont-Redon
Il y a aussi des résidences HLM, des entreprises, des associations actives, des restaurants, des commerces, un poste des marins-pompiers de Marseille, ainsi que la Maison du Quartier de Luminy de la Municipalité de Marseille.