L’Escalier Louis XIII de Morgiou & la Madrague, 1622

Morgiou, 13009 Marseille
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L’Escalier Louis XIII de Morgiou & la Madrague, 1622
Arrondissement : 9ème
Le 7 novembre 1622 les pêcheurs de la Prud’homie de Marseille ont organisé à Morgiou pour le roi Louis XIII une « madrague », une pêche plutôt barbare consistant à harponner des thons emprisonnés dans de grands filets. Pour cette venue exceptionnelle, des marches encore utilisées de nos jours ont été spécialement taillées dans la roche pour faciliter le débarquement du monarque !

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Claude-Joseph Vernet, « La Madrague ou la Pêche au thon »

C’est armé d’un harpon, un trident de vermeil, métal précieux constitué d’argent recouvert d’or, que le roi monta dans des embarcations spécialement aménagées pour cette pêche que ne manqua pas de suivre de nombreux curieux restés au bord et applaudissant le premier fils d’Henri IV et de Marie de Médicis, à chacune de ses prises. Un panneau à peine lisible indique aujourd’hui la mention « Escalier Louis XIII ». Il se trouve à gauche du port quand on est face à la mer La Madrague, cette pêche côtière artisanale, mais qui nécessite des moyens et de l’organisation, a été pratiquée en Méditerranée depuis l’Antiquité par les Grecs et les Phéniciens, au moment de la migration des thons vers – et au retour – des lieux de ponte. Les Phéniciens fabriquaient déjà des madragues en joncs, puis en sparteries, auffes, chanvre et coton, trempées dans une décoction d’écorces de pin et de chêne, tanins dont le mélange en allongeait la durée de vie.

Les Phocéens ont vraisemblablement apporté avec eux cette technique de pêche lors de la colonisation grecque en Méditerranée occidentale, au vie siècle av. J.-C.

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Louis XIII par Philippe de Champaigne

De nombreuses madragues ont perduré sur la côte méditerranéenne de France (madragues de Giens, Marseille, de Niolon (Nioulon), de Sausset, de Gignac (Ginas), de Carry, Saint-Tropez, etc.) jusqu’au début du xxe siècle ; elles relevaient souvent d’un privilège détenu par les seigneurs locaux. Les pêcheurs locaux étaient en général hostiles aux madragues, qui leur interdisaient de pêcher dans la zone du filet, et dont l’exploitation était soumise au bon plaisir du Roi, dont il fallait obtenir des lettres patentes délivrées contre rémunération en argent, ou encore, contre un prélèvement sur la production. De par ce privilège, le « patron » d’une madrague était souvent surnommé le Roy (lou Rey en provençal). La pêche à la madrague, sous la pression des pêcheurs et en raison des privilèges qui y étaient attachés, a été interdite en France à partir de 1851, et trois seulement subsistaient en 1894. Elle se pratique encore de nos jours au printemps et en été, lors de la migration des bancs, notamment au large des côtes de Sicile et de Tunisie.

En observant la disposition et l’orientation des anciennes madragues fixes en Méditerranée (côtes françaises ou nord-africaines), on a pu déterminer le sens de migration de ces poissons (dans le sens inverse des aiguilles d’une montre) : en effet, l’entrée du sas est ouvert du côté est sur les côtes françaises et du côté ouest sur les côtes africaines.


SOURCES Wikipédia Madrague
PHOTOS Musée national de la Marine & Dominique Milherou Tourisme-Marseille.com
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