55-57 rue Saint Ferréol, Pastré, Boisselot, Modern Cinéma et Zara

55-57 rue Saint Ferréol, 13001 Marseille
87
55-57 rue Saint Ferréol, Pastré, Boisselot, Modern Cinéma et Zara
Arrondissement : 1er

Au n°55 de la rue Saint-Ferréol, l’hôtel particulier de Jean-Baptiste Pastré résonnait de fastueux bals mondains. Banquier et vendeur d’armes, né à Marseille, il fut président de la Chambre de commerce de Marseille de 1852 à 1866. Avant cela il fit sensation en 1845 en hébergeant ici pour un temps Ibrahim Pacha, le fils de Méhémet-Ali, et une suite importante d’étudiants égyptiens.

Jean-Baptiste Pastré est un éminent homme d’affaires et banquier de Marseille, mais également un marchand d’armes. Ainsi, il vend des armes à l’armée française pendant la guerre de Crimée de 1853-18567. Jean-Baptiste Pastré profite des relations amicales de sa mère avec Méhémet Ali pour s’installer en Égypte à l’âge de dix-neuf ans. Il y crée une institution financière en 1825. Dans les années 1840 à 1860, il est un des principaux investisseurs français en Égypte, aux côtés de Delort de Gléon et de Édouard Dervieu (1824-1905). En 1862, il participe à la création de la Banque anglo-égyptienne. Pendant le années 1850, il siège au conseil d’administration de la Société Louis Arnaud, Touache Frères et compagnie, société en commandite, devenu ultérieurement la Compagnie de navigation mixte, et à celui des Messageries Maritimes, deux sociétés de transport maritime. À Marseille, Jean-Baptiste Pastré devient le premier président de la Société Marseillaise de Crédit. Il est aussi le premier vice président de la Compagnie des Docks et Entrepôts de Marseille, qu’il a co-fondé. Jean-Baptiste Pastré est membre de la Chambre de commerce de Marseille de 1836 à 1842, puis de 1845 à 1849. Il en devient le président de 1852 à 1866. Il est également actif dans le négoce de l’arachide, sur la Côte ouest de l’Afrique, mais subit la concurrence d’un autre grand négociant marseillais, Charles-Auguste Verminck, qui reprend l’huilerie Rocca en 1869, puis en 1877 les actifs africains de Jean-Baptiste Pastré, à son décès, dans le négoce de l’arachide, dans la future Guinée. À ce titre, il décrit Marseille comme lieu de rencontre entre l’Ouest et l’Est, et la Méditerranée comme l’endroit où la paix doit être forgée. Il a également été conseiller municipal de Marseille

En 1846, s’ouvrait ici la grande salle de concerts Boisselot…En déambulant dans les couloirs du Conservatoire de Musique de Marseille on peut découvrir une collection de 20 pianos marseillais signés de la famille Boisselot. Fondée en 1831, elle devient dans les années 1840 l’une des plus importantes entreprise de piano de France, à la renommée européenne, facteur du roi, rivalisant même avec les célèbres maisons parisiennes Érard et Pleyel. Son showroom se situera au 2 puis ici rue St Ferréol, tandis que sa manufacture siégera un temps au 12 place Notre-Dame du Mont portée par 150 employés produisant jusqu’à 450 pianos par an en 1848.

La fin de l’épopée Boisselot débutera avec la 1ère guerre mondiale et un dernier piano vendu en 1917. Installée sur ses dernières années au 81 Boulevard Notre-Dame, Boisselot sera reprise par les pianos Dièzer.

Lors de l’âge d’or du cinéma à Marseille, se trouvait ici une salle un peu prétentieuse « un cinéma mondain et de famille – rendez-vous de la haute société« , le cinéma « le plus somptueux de France« , « le spectacle de famille par excellence » ! Le Modern Cinema proposait les « films de toutes les grandes marques mondiales » et les actualités du jour. Le cinéma abritait également un orchestre, le Royal Excelsior composé de « professeurs et de solistes de tout premier ordre ». La salle proposait des matinées tous les jours à partir de 2h, des soirées à 9h. Le prix des places (différent selon les époques et les publicités) était de 2 francs pour les réservées, 1,50 francs pour les fauteuils, 1,25 francs pour les premières et 1 francs pour les secondes. Le modern buffet, espace de restauration, se trouvait dans la salle d’attente.

Quant à la date de création et de fermeture de l’établissement je n’ai pas encore retrouvé les informations. Aujourd’hui cet écrin de la rue Saint Ferréol accueille un grand magasin ZARA…


SOURCES Publicités anciennes & Wikipedia Jean-Baptise Pastré & La Revue Marseille
PHOTOS Publicités anciennes & portrait d’Ernest Hébert — musée des Beaux-Arts de Marseille
A NOTER Ce site est un blog personnel, ces informations sont données à titre indicatif et son mises à jour aussi souvent que possible. N’hésitez pas à me contacter pour toute correction ou contribution

Avis sur cette fiche
Il n'y a pas encore d'avis sur cette fiche, soyez le premier !
Laisser un avis
VOTRE NOTE:
D'autres fiches à explorer dans cette catégorie