Projection du Jarret et l’Histoire d’une rivière devenue Rocade

65 boulevard de la Blancarde 13004 Marseille
509
La nuit tombée, à l’angle du Boulevard Françoise Duparc et du 65 Boulevard de la Blancarde est projeté sur une façade, en hauteur, une vue aérienne du quartier du 20 octobre 1947 sur laquelle la rivière du Jarret apparait encore en surbrillance bleue…je n’ai pas retrouvé d’informations sur cette œuvre qui accompagne la requalification de l’artère débutée en 2019 et vient rappeler ainsi aux automobilistes et passants attentifs et curieux (car rien n’est indiqué) qu’avant 1954, ici, coulait une rivière à l’air libre.

Selon la métropole, « la mise en service de la L2 en octobre 2018 permet de délester le trafic de la Rocade du Jarret et ainsi de requalifier la rocade suivant un parti pris d’aménagement plus urbain, sous la forme d’un boulevard multimodal qui a pour objectifs principaux de garantir un trafic fluide, une circulation efficace des transports en commun, des aménagements cyclables continus et des espaces publics de qualité ». Le Jarret est une rivière qui sa source à l’extrémité est du massif de l’Étoile, au nord de la commune d’Allauch, et se jette dans l’Huveaune dans le quartier de Sainte-Marguerite à Marseille. La localisation de la source du Jarret n’est pas certaine. Le SANDRE, organisme officiel d’information sur l’eau en France, localise cette source sur le flanc ouest du Collet Redon, à une altitude de 340 mètres environ. Mais sur sa propre carte le nom de Jarret figure sur un tracé provenant du nord et qui conflue avec celui attribué au Jarret.

De même l’IGN nomme Jarret le ruisseau qui descend le long de la route départementale, en provenance des pentes situées au sud-est du mont Julien, à 420 mètres d’altitude environ. Si cette position de la source est retenue, le parcours du Jarret compte 2 kilomètres de plus que la longueur calculée par le Sandre (16,4 km).

Le Jarret à La Rose, voie Saint Théodore

Peu après sa source, le Jarret prend la direction du sud-ouest. Coincé entre les flancs sud de l’Étoile (Collet Ratier) et les collines adossées au nord du Garlaban, le Jarret a creusé un vallon sauvage, étroit et sinueux, qui n’est parcouru que par la route de Marseille à Trets, et ne comporte pratiquement aucune habitation sur près de 10 kilomètres, jusqu’aux premières maisons d’Allauch, à la Fève. L’ancien château de Ners, aujourd’hui en ruines, gardait cette entrée du terroir marseillais. Le Jarret traverse ensuite les quartiers nord d’Allauch (la Fève, la Bourdonnière, le Logis-neuf), Plan-de-Cuques, et entre à Marseille à la Croix-Rouge. Il prend alors la direction du sud. Jusqu’aux Chartreux, il reste entouré de collines, et son passage y est parfois difficile : le quartier de Malpassé —littéralement « mauvais passage »— doit son nom à un resserrement entre la colline de Saint-Just et le plateau de l’est marseillais (Montolivet – Beaumont). Sur la fiche du Sandre, aucune mention d’embouchure ne figure.

Sur la carte associée, le cours du Jarret est brusquement interrompu dans le quartier des Chartreux, en un point dont les coordonnées sont données sous la rubrique « dernier point de confluence ».

Cours du Jarret

Il est pourtant de notoriété publique, et logique, que le Jarret continue son cours au-delà de ce point, mais en étant couvert, notamment sous l’ensemble de voies majeures de circulation constituant la « Rocade du Jarret », puis, après un court passage à l’air libre, passe sous le Parc du XXVIe centenaire, avant de se jeter dans l’Huveaune à l’entrée du quartier de Sainte-Marguerite. La longueur de ce tronçon ignoré par le Sandre est d’un peu plus de 5 kilomètres. À l’origine, le Jarret obliquait vers l’ouest à la hauteur de l’actuelle église des Chartreux, et allait se jeter dans le Vieux Port. À la fin du xe siècle, ou peut-être au début du XIVe, il est dévié vers le sud et prend son cours actuel jusqu’à rejoindre l’Huveaune. En 1954, le ruisseau s’étant peu à peu transformé en égout à ciel ouvert, Gaston Defferre, maire de Marseille, fait couvrir le lit du Jarret depuis Saint-Just jusqu’à la Timone. Sur son emplacement est construite une rocade urbaine à deux fois trois voies (boulevards Jean-Moulin, Sakakini, Françoise-Duparc, Maréchal-Juin).

Cette « rocade du Jarret » a été ensuite prolongée au sud jusqu’au confluent avec l’Huveaune (boulevards Jean-Moulin, Rabatau, Schloesing), puis vers le nord-est jusqu’à la Rose en même temps que la construction de la ligne 1 du métro de Marseille (avenue Jean-Paul-Sartre). Pour les Marseillais d’aujourd’hui, le Jarret n’est plus une rivière, mais un des principaux axes de circulation de la ville.


SOURCES wikipedia Jarret & Métropole Aix-Marseille
PHOTOS Dominique Milherou Tourisme-Marseille.com
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