La finale de la Ligue des champions de l’UEFA 1992-1993 oppose l’Olympique de Marseille à l’AC Milan le 26 mai 1993 au stade olympique de Munich en Allemagne devant 64 400 spectateurs. Vainqueur sur le score de 1-0, le club phocéen devient à cette occasion le premier club français à remporter la compétition, 37 ans après sa création, ainsi qu’un trophée continental de football. On retrouve cette finale en tant que fil rouge du roman 26 mai 1993, chronique enflammée de Giovanni Privitera, publié aux Editions Melmac et paru le 19 mai 2022. Le buteur de la rencontre Basile Boli a, tout au long du match, des douleurs au genou qu’il soigne depuis plusieurs semaines. À la 40e minute, il demande à être remplacé mais l’entraîneur Raymond Goethals et le président Bernard Tapie n’acceptent pas sa demande. Quatre minutes plus tard, il inscrit le but victorieux.
À la 44e minute, Abedi Pelé obtient un corner sur l’aile droite, dont il se charge. Le gaucher tire un ballon brossé rentrant, à hauteur de la ligne des six mètres. Derrière Rudi Völler qui est trop court, Basile Boli saute plus haut que les défenseurs milanais et, du sommet du crâne, propulse le ballon au fond des filets, dans le coin bas opposé, hors de portée du gardien. Le lendemain, pour sa « Une », le journal sportif L’Équipe met une photo du défenseur marseillais pris en train de s’élever au-dessus de la défense italienne pour inscrire l’unique réalisation de la rencontre. Avant de tirer le coup de pied de coin, l’international ghanéen aurait dit au défenseur français de ne pas se placer au deuxième poteau mais au premier. « Elle n’était peut-être pas très belle, ma tête. Mais je l’ai dosée pour qu’elle dépose le ballon là-bas, au deuxième poteau. Je ne l’ai pas vue partir dans le but de Milan, mais dans l’histoire. Et j’ai pensé aussitôt : J’espère qu’elle va y rester, dans l’histoire ! » déclare Basile Boli.
L’équipe était composée de Fabien Barthez dans les cages, Jocelyn Angloma, Marcel Dessailly, Jean-Jacques Eydelie, Éric Di Meco et Basile Boli en défense, Didier Deschamps (capitaine), Franck Sauzée en milieu de terrain, Rudi Völler, Alen Boksic et Abedi Pelé en attaque.
Mais un match de championnat (Valenciennes) joué quelques jours plus tôt avant la finale va mener l’OM en enfer mais le club marseillais ne le sait pas encore. L’après Munich sera très très compliqué. Mais revenons à la coupe originale (aux grandes oreilles)…elle est la propriété de l’UEFA, elle a d’ailleurs été prêtée au Mucem pour l’évènement « Nous sommes Foot » en 2017. Elle mesure 73,5 cm et pèse 7,5 kg. Pour la petite histoire, une réglementation de l’UEFA de 1968-69 permettait aux clubs ayant remporté cinq fois le titre ou trois fois consécutives, de conserver le trophée. Ce qui fut le cas pour le Real Madrid CF, l’AFC Ajax, le FC Bayern München, l’AC Milan, le Liverpool FC et le FC Barcelona. Cette règle a été modifiée en 2008-2009, le trophée original reste auprès de l’UEFA, il n’est brandi par les joueurs que le soir de la finale. Le club vainqueur reçoit un exemplaire identique sur lequel figure son nom. Une enquête a été ouverte en mars 2007 à Marseille sur la disparition d’une des trois répliques de la Coupe d’Europe de football gagnée par l’OM. Le trophée qui se trouvait dans les salons d’honneur du Stade Vélodrome a été dérobée.
Le 26 mai 2023 à 20h, 30 ans après, la fameuse finale contre le Milan AC du 26 mai 1993 était rediffusée sur grand écran sur l’esplanade Bargemon, avec des animations musicales et sportives ainsi que des foodtrucks et des espaces de restauration…à la 44ème minutes, lors du but de Basile Boli, une folie générale a gagné les 15000 spectateurs de tout âges…Puis la ville s’est embrasée sous l’effet de 8 000 fumigènes craqués en de multiples lieux sur 20 km de côte, bâtant ainsi un record du monde ! Les joueurs, sacrés il y a trente ans, avaient, eux, été réunis plus tôt dans l’après-midi à l’initiative d’Eric Di Meco. Didier Deschamps, Fabien Barthez, Basile Boli étaient notamment présents. D’autres personnalités du monde du football dont Michel Platini avaient aussi fait le déplacement.
