Rue Saint Ferréol, l’ex rendez-vous des photographes

73 rue Saint Ferréol, 13001 Marseille
349
Rue Saint Ferréol, l’ex rendez-vous des photographes
Arrondissement : 1er

L’avènement de la photographie en 1839 ouvre la voie à une nouvelle activité professionnelle : photographe. Un grand nombre de peintres embrassent cette activité naissante, mais également des hommes (et quelques femmes) qui comprennent très vite l’intérêt financier que représente ce métier émergeant. A Marseille, l’un des plus réputés au monde Nadar, ouvrira son célèbre studio en 1897 sur la Canebière. Mais à cette époque c’est sur la rue St Ferréol qu’on comptait le plus grand nombre de professionnels de l’image portés par la présence des Grands magasins tels que “Au réveil du Lion” au n°31, “La Belle Jardinière” au n°8 et surtout “Aux Armes de France” au 40-48. Retour en photos et en histoire sur une époque aujourd’hui révolue. On trouvait des ateliers de photographes aux n°03, 09, 14, 28, 34, 38, 39, 46, 50, 52, 62, 73, 75 de la rue Saint Ferréol !

39 Rue Saint-Ferréol Photographie C.Bonfort

Pour ces photographes l’angle financier est l’angle majeur, et l’angle artistique mineur. La dimension sociale est alors prépondérante. Les photographes sont si nombreux à la fin du xixe siècle que dans son dictionnaire des professions, Edouard Charton présente cette profession comme le type même des professions émergentes. Les photographes durant cette période ont eu une production considérable et la photo carte de visite représente alors la majorité de la production. Produite en plusieurs millions d’exemplaires de 1854 aux années 1910, la photo-carte apprend à connaître l’évolution de cette profession. Le verso des photos-cartes apporte une foule de renseignements : adresse, changement d’adresse, apparition du téléphone et du métropolitain, parfois leurs différentes professions…Des annotations manuscrites renseignent aussi sur les usages de la photo. Vous pouvez ainsi retrouver toute une galerie de portraits et de photos-cartes dans l’onglet PHOTOS de cette fiche. Selon la revue M Marseille « Au chapitre des nouveautés participant à l’élan de modernisation qui frappa Marseille autour de 1840, l’apparition de la photographie, grâce au daguerréotype, allait profondément marquer l’histoire de la rue Saint-Ferréol et plus largement de son quartier. Dès 1839, la presse locale se fait l’écho des premières photographies prises à Marseille par Horace Vernet.

Quincaillier, vendant aussi «des jouets pour les marmouzets» , Jean Joseph Raymond Desmonts expose en 1842 dans sa vitrine du 46 rue Saint-Ferréol une vue du quartier Saint-Jean, des portraits de groupes : «Joueurs de dames», «musiciens», «Le soldat et l’ouvrier jouant à la Choque».

39 Rue Saint-Ferréol Photographie C.Bonfort

Son fils, Etienne Antoine Amable, «artiste photographe» établi au n°34 entre 1845 et 1859, était peut-être l’auteur de ces vues. Lui et son beau-frère, l’opticien Santi (au n°6), collaborateur à la revue photographique La Lumière, furent parmi les tout premiers à opérer à la rue Saint-Ferréol, qui ne tarda pas à devenir la rue favorite des photographes. Des années 1840 à 1914, plus d’une centaine d’entre eux s’y succèdent dans des ateliers situés le plus souvent au rez-de-chaussée avec jardin ou au dernier étage et orientés au nord, pour mieux exploiter la lumière du jour. Certains, particulièrement bien placés ou aménagés, passent de main en main, tels les n°34, 38, 40 ou 50. Le portrait représente la partie la plus rémunératrice de leur activité. La création en 1860 de la société de Photographie de Marseille annonce l’âge d’or d’une réussite éclatante dont Camille Brion (1866-1911), successivement aux n°34, 38 puis 73-75, et les frères Marius et Henri Cayol, miroitiers de leur état au n°50, puis au n°40 (1865-1885, 1886-1892) comptent parmi les figures les plus marquantes. Camille Brion avait pour clients spécifiques les prêtres, les artistes, les membres de l’Académie de Marseille… et les prisonniers, il s’illustra aussi par des vues de la ville. Son dernier studio aux n°73-75 (1880-1911) était un modèle du genre. Les frères Cayol rivalisaient avec lui dans leur dernier salon de 50 m² au n°40. Portraitistes, ils pratiquaient aussi la stéréoscopie, les projections, les prises de vue aériennes en ballon. Leur clientèle comptait nombre de célébrités politiques et artistiques dont héritèrent leurs successeurs Cooper puis Fabre.

Cayol, Cooper et Fabre travaillèrent pour la presse artistique (Marseille artiste, le Monde artistique, l’Album) qui utilisait des photographies collées sur la page imprimée ; puis vint la presse quotidienne avec, vers la fin du XIXe siècle la reproduction directe des photographies.

Photographe du 46 Rue Saint Ferréol

Peintre puis inventeur et négociant en matériel photographique (plaques au gélatino-bromure) et, un temps, adjoint au maire de Marseille, Jules Rigaut exerça au 62 rue Saint-Ferréol de 1874 à 1888. Suivant de près la mode, servant les notables, fréquentant les artistes, le monde des photographes était au cœur de la vie culturelle marseillaise ». Ainsi à cette époque de la fin du 19ème, début 20ème, au n° 3 de la rue St Ferréol se trouvait le studio du photographe Casparin au n°9 celui de Bonfort, au n°14 celui de Paravisini et de Rubino (multi récompensé). Au n°28 on allait chez “familial portrait”, les artistes de music-hall avaient une préférence pour le studio du n°39 de C. Bonfort, au n°46 on allait chez Marc Tully, au n°50 chez Thobert de Cassien, au n°52 chez J.Fabre ou encore peut-être chez le plus prestigieux de la rue, au n°73 dans les grands salons et ateliers de pose de Camille Brion, médaille d’or à Paris et photographe officiel de l‘Académie de Marseille. On trouvait également de très nombreux photographes dans les rues limitrophes, tels que Walery au 14 Boulevard du Musée, chez Volle au 22 de la rue de la République, chez Ouvière au 3 rue de la Darse et chez Fontaine d’Albert au n°12…

Certaines caractéristiques permettent de dater approximativement ces photos de la fin du XIXème siècle. Il est cependant important de noter que ces méthodes de datation ne sont pas toujours exactes : Le photographe a peut-être utilisé d’anciennes cartes plusieurs années après leur acquisition pour produire la photo originale.

Support des photos

– 1866-1880 Monture carrée
– 1880-1890 Carton carré épais – Bords festonnés dans les années 1890

Couleurs des cartes

– 1866-1880 Papier cartonné fin et léger blanc, blanc cassé ou crème clair. Les couleurs blanches et claires ont été utilisées plus tard, mais généralement sur du papier cartonné plus lourd.
– 1880-1890 Différentes couleurs pour le visage et l’arrière des supports
– 1882-1888 Face avant mate, dos jaune crème brillant.

Bordures
– 1866-1880 Liserés, lignes rouges ou or, lignes simples et doubles
– 1884-1885 Larges bordures dorées
– 1885-1892 – Bords biseautés en or
– 1889-1896 Règle de coin arrondi d’une seule ligne
– Années 1890 Bordures et / ou lettrage en relief


SOURCES Wikipedia & Archives des photographes & revue M Marseille
PHOTOS Archives des photographes
A NOTER Ce site est un blog personnel, ces informations sont données à titre indicatif et son mises à jour aussi souvent que possible. N’hésitez pas à me contacter pour toute correction ou contribution

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