Joséphine Baker et Marseille, Deux amours ?

Rue Joséphine Baker, 13004 Marseille
872
Joséphine Baker et Marseille, Deux amours ?
Arrondissement : 4ème
Joséphine Baker était à la fois une danseuse excentrique et révolutionnaire, une chanteuse de talent propulsée par « J’ai deux amours » signée du marseillais Vincent Scotto, tout en menant une double vie de résistante, agent secret de la France libre, chevalier de la Légion d’honneur et décorée de la Croix de guerre avec palme…cette personnalité d’exception, féministe et grande activiste, était très attachée à Marseille « une ville d’amour, d’affection et de compréhension » selon ses mots, où elle fera des passages notamment en 1941, 1944 et 1967. Joséphine Baker rentrée au Panthéon le 30 novembre 2021, voit sa fiche se poser dans sa minuscule rue éponyme marseillaise, inaugurée en 2016, comme un clin d’œil à ses revues de music-hall, dans les escaliers situés entre le boulevard du Maréchal-Juin et la rue Albe…pas vraiment un site à la hauteur du personnage !

Joséphine Baker en 1941 à Marseille dans la Salle Vallier

Freda Josephine McDonald, dite Joséphine Bakera, était une chanteuse, danseuse, actrice, meneuse de revue et résistante française d’origine américaine, née le 3 juin 1906 à Saint-Louis (Missouri) et morte le 12 avril 1975 dans le 13e arrondissement de Paris. Vedette du music-hall et icône des Années folles, elle devient française en 1937, après son mariage avec Jean Lion. Elle joue pendant la Seconde Guerre mondiale un rôle important dans la résistance à l’occupant. Elle utilise ensuite sa grande popularité au service de la lutte contre le racisme et pour l’émancipation des Noirs, en particulier en soutenant le mouvement américain des droits civiques. Sur décision du président Emmanuel Macron, Joséphine Baker entre au Panthéon le 30 novembre 2021 : elle devient ainsi la sixième femme et la première femme noire à rejoindre le temple républicain. Lire sa biographie complète.

1948

Quant à Joséphine Baker et Marseille l’histoire commence par une musique… »J’ai deux amours ». Cette chanson qu’elle interprète en 1930 (accompagnée par Adrien Lamy), avec des paroles de Géo Koger et d’Henri Varna est posée sur une musique du marseillais Vincent Scotto (compositeur de quatre mille chansons, et de soixante opérettes). L’enregistrement de 1930 est accompagné par le Mélodie Jazz du Casino de Paris sous la direction de M. Edmond Mahieux. Joséphine Baker passe à Marseille pour des galas en 1941 avec l’aide du chanteur toulonnais Émile Audiffred passé par l’Alcazar et le Palais de Cristal. Elle ira à la rencontre de blessés dans des hôpitaux militaires de la ville, qui l’envoie en Afrique du nord retrouver les frères Marouani, des impressarios. Elle s’installe au Maroc entre 1941 et 1944, elle soutient les troupes alliées et américaines et se lance dans une longue tournée en jeep, de Marrakech au Caire, puis au Moyen-Orient, de Beyrouth à Damas, y glanant toutes les informations qu’elle peut auprès des officiels qu’elle rencontre. Elle débarque à Marseille en octobre 1944 aux côtés des Forces Françaises Libres en provenance d’Afrique du Nord.

L’Ina a compilé divers entretiens avec Joséphine Baker à l’occasion de son passage le 25 février 1967 pour le lancement d’une tournée dont la première date était à Marseille, salle Vallier. Dans le premier entretien (à 00 »00), elle revient sur son arrivée à Marseille durant la Seconde Guerre Mondiale lors du débarquement à Marseille aux côtés des Forces Françaises Libres en provenance d’Afrique du Nord. Elle explique également que son disque et sa tournée française sont dédiés à une action humanitaire en faveur des sinistrés de l’ouragan en Guadeloupe. « Marseille est une ville d’amour, d’affection et de compréhension » selon l’artiste. Dans le second entretien (à 00″03), elle réitère sa vision d’affection et de gentillesse de la part des marseillais.

Elle relance son appel aux dons, et espère que le public répondra présent à la solidarité. Elle se dit très heureuse de reprendre la scène et évoque ses enfants. Dans le troisième entretien (à 00″06), des passants marseillais témoignent de leur sympathie directement à Josephine Baker. L’artiste discute avec des personnes dans la rue. Ecouter les entretiens sur le site de l’INA.


SOURCES INA & wikipedia Josephine Baker & La Provence
PHOTOS Studio Harcourt & Stanisław Julian Ignacy Ostroróg & archives non créditées
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