Couvent des Ursulines du 82 rue du Petit Puits, 1612-1638

82 rue du Petit Puits, 13002 Marseille
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Couvent des Ursulines du 82 rue du Petit Puits, 1612-1638
Arrondissement : 2ème

À Marseille, il n’y a pas eu un mais trois monastères d’Ursulines fondés dans la première moitié du XVIIe siècle. C’est ainsi que les annales de l’Ordre de Sainte-Ursule du XVIIe siècle nous apprennent que le premier monastère de Marseille est fondé en 1612, le deuxième en 1636 et le troisième en 1647.

Sainte Ursule, par Benozzo Gozzoli, v. 1455-1460

Selon Anne-Sophie Delannoy archiviste des Ursulines, « concernant le premier monastère, celui de cette fiche au 82 rue du Petit Puits, il est en réalité plus ancien que la date évoquée par les annales. En effet, en 1602, le Père Coton, connaissant bien les Ursulines, demande l’autorisation à Mgr de Ragueneau pour établir une maison d’Ursulines à Marseille et ainsi faire face à la propagation des idées protestantes. L’évêque donne son accord et ainsi, Françoise de Bermond et Sœur Catherine de Gaumer, quittent la communauté d’Aix-en-Provence pour en établir une à Marseille, située entre l’évêché et l’église des Accoules, dans la rue du Petit-Puits, en contrebas de la Major. Mais Mgr de Ragueneau n’a pas le temps de donner son autorisation écrite qu’il meurt assassiné, le 26 septembre 1603. C’est pourquoi la première autorisation écrite que l’on trouve pour le monastère de Marseille est celle de Mgr Turricella datée du 6 octobre 1612. Ce monastère de Sainte-Ursule garde sa première dénomination bien que dès 1638, il devient un monastère de Bernardines. Ce monastère garde une très forte dépendance avec celui d’Aix puisqu’une bonne partie des revenus d’Aix sont affectés à Marseille. Le deuxième monastère, fondé en 1636 près de l’église des Accoules, est repris par les Augustines en 1748, desquelles il garde son appellation. Enfin, le troisième monastère fondé à Marseille est appelé Présentine. Il est appelé ainsi du fait que les Ursulines qui l’ont fondé, sont issues de la congrégation d’Avignon, celle-ci étant appelée aussi Présentation. Au contraire des deux premiers monastères qui étaient en réalité deux maisons de congrégées selon le modèle de la Compagnie de Sainte-Ursule, ce monastère est fondé après la transformation de la Compagnie en Ordre monastique. Ainsi, les religieuses qui s’y installent sont déjà des moniales puisqu’elles sont issues de la branche des Ursulines de la congrégation d’Avignon.

Selon les annales de l’Ordre, les Ursulines de ce troisième monastère sont bien accueillies par l’ensemble de la population, et autant par les échevins de la ville qui réclamaient leur présence, que par l’évêque. Il se situe non loin de la Porte d’Aix.

Triangle vert l’Église des Accoules, en jaune le couvent des Augustines, en rouge les Présentines, en violet le n°82 Rue du Petit-Puit

Alors que les deux premiers monastères d’Ursulines laissent place à un autre ordre monastique, le troisième dure pendant tout l’Ancien Régime mais ne survit pas à la Révolution française. Ainsi, en 1792, après les confiscations des biens appartenant aux établissements religieux, la Mère Supérieure se réfugie à Rome et au début du XIXe siècle, le monastère n’est pas restauré. Aujourd’hui, il ne reste peu de traces de ces différents monastères. Dans le cas du premier, la rue du Petit-Puits existe toujours mais on ne peut distinguer la présence du bâtiment utilisé par les Ursulines. Concernant le deuxième monastère, on peut apercevoir des vestiges. En effet, â côté de l’église des Accoules, se trouve la petite place des Augustines occupée aujourd’hui par les terrasses de restaurants. C’est sur cette place que se trouve une des entrées de l’ancien monastère. Certaines parties du bâtiment sont occupées de diverses manières et d’autres non ».


SOURCES Archives Ursulines par Anne-Sophie Delannoy
PHOTOS Benozzo Gozzoli & Archives Ursulines par Anne-Sophie Delannoy
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