Au 9è siècle, la plupart des terres de la vallée de l’Huveaune appartiennent encore aux moines de l’Abbaye de Saint Victor. C’est au 18ème siècle qu’Adhemar de Castellane s’installe et crée le domaine de Castellane sur ces terres. En 1793, une carte est dressée et montre l’existence de la Bastide des Boissons future Villa Air-Bel. En 1904 la Famille Thumin fait l’acquisition du domaine. Augustine et Balthazar sont alors propriétaires de la Villa et de son parc. Lors de son acquisition, le docteur Thumin la baptisa Villa Air-Bel pour la qualité de l’air local et la vue dégagée sur ce grand paysage de la Vallée de l’Huveaune et son massif calcaire. Dans les années 40, en zone encore dite « libre » se déroula l’histoire méconnue de cette bastide. Son parc et sa villa y hébergèrent les intellectuels et artistes Surréalistes en attente d’un départ vers les Amériques sous la protection d’un journaliste américain, Varian Fry.
Lorsque Varian fry est arrivé à Marseille le 14 aout 1940 , il avait sur lui 3000 dollars et une liste de 200 personnalités intellectuels et artistes à contacter et aider à sortir de France. Sa mission exploratoire devait durer 3 semaines, il est resté 13 mois.
Refoulé en septembre 1941, Daniel Bénédite a poursuivi la mission du Centre américain de secours jusqu’en juin 1942. Au final plus de 2000 personnes connues et inconnues ont reçu une aide matérielle et/ou administrative du CAS. A l’époque la Villa Air-Bel dressait sa façade sud sur 3 niveaux et 5 ouvertures encadrée par 2 immenses platanes. Une cour séparait la maison d’une grande serre. La bâtisse comptait pas moins de 18 pièces. C’est en 1969 que débute le chantier de logement social à Air-Bel. En 1971, les 1er habitants s’installent dans la Cité. La villa reste sans suivi ni surveillance blottie sur la colline au milieu des pins et des platanes.
Elle est livrée au pillage progressif et devient un terrain de jeu pour les riverains. En 1982 la mise en ruine de la Villa Air-Bel laisse place à la maison de retraite Marylise qui fermera ses portes en 2013.
Le déménagement du foyer pour personnes âgées laisse à nouveau le site devant un destin incertain. Un des pavillons du domaine, Le Pavillon Castellane habité par le docteur et sa sœur à l’époque du CAS a gardé son intégrité extérieure y compris son puits à proximité au nord. L’intérieur a subi des aménagements pour y héberger l’actuel Centre social de la Cité Air-Bel. À l’entrée du 63 avenue Lombard on trouve encore un platane, vestige le plus ancien répertorié sur la carte de 1793.
Les piliers d’origines du portail du domaine sont en place avec les marques de seuil en pierre. Les montants sont réduits en hauteur par un rang de pierre en moins. L’hypothèse de récupération par le docteur Thumin pour réhabiliter son autre propriété des Vaudrans réquisitionnées par les allemands est vraisemblable.
La citerne du domaine est encore présente, enterrée dans la colline, la margelle d’accès traverse le mur de soutènement nord en poudingue. la voute plein cintre est appareillée avec une trappe d’accès également en partie haute. Le mur de faïence : ce vestige est l’unique trace physique de la salle de bains créée dans la Villa Air-Bel par Balthazar Thumin. La faïence a été fabriquée à Saint Jean du désert appartenant à une grande tradition de céramiste remontant jusqu’à Louis XIV
Retrouvez l’histoire très détaillée et complète de la Villa sur le site villaairbel1940.fr