Touring-Hôtel du Cours Belsunce et le Touring Club de France

42 Cours Belsunce, 13001 Marseille
580
Touring-Hôtel du Cours Belsunce et le Touring Club de France
Arrondissement : 1er
A l’actuel 42 du Cours Belsunce, ex n°28, on peut encore apercevoir au dessus de la porte de cet immeuble haussmannien, l’enseigne “Touring-hôtel”. L’établissement qui proposait de nombreux services dont une chambre noire pour photographie était médaillé et diplômé par le Touring Club de France. Créé en 1890 par un groupe de vélocipédistes, cette ancienne association, disparue en 1983, fut très importante à une époque, forte de plus de 700 000 membres en France. Elle fera quasiment office de ministère informel du tourisme jusqu’à la Seconde Guerre mondiale !

Touring-Hôtel du Cours Belsunce et le Touring Club de France, MarseilleL’ex “hôtel du Cours”, dont on trouve la trace dès 1910 mettait en avant dans ses publicités, ses chambres hygiéniques avec lavabos à eau chaude et froide, sa lumière électrique et ses murs peints au ripolin ! L’établissement offrait des salons de lecture et de correspondance, une salle de bagages, un service de courses, un ascenseur. L’hôtel était attenant de la Grande Brasserie Lyonnaise et ses bières blonde de la Meuse et sa Brune de Munich. L’hôtel était médaillé et diplômé par le Touring Club de France. L’association a été fondée le 26 janvier 1890, à Neuilly-sur-Seine, sous l’impulsion de Paul de Vivie, par un groupe d’amis, bourgeois passionnés de vélo, à l’époque où la bicyclette, récemment mise au point sous la forme que nous connaissons (deux roues égales, transmission à la roue arrière par chaîne) connaît sa première phase de diffusion.

Ses créateurs déçus par l’orientation de l’Union vélocipédique de France, limitée quasiment à la compétition, se sont inspirés de l’organisation plus ouverte existant outre-Manche Cyclists Touring Club et souhaitaient le développement de la bicyclette comme loisir accessible au plus grand nombre et également comme moyen de déplacement. Font partie des membres fondateurs Abel Ballif, Marcel Viollette (futur rédacteur en chef de La Vie au grand air), et Davin de Champclos notamment.

Le but du TCF était « le développement du tourisme sous toutes ses formes, à la fois par les facilités qu’elle donne à ses adhérents et par la conservation de tout ce qui constitue l’intérêt pittoresque ou artistique des voyages ». Depuis sa création, le TCF a publié une revue mensuelle. L’association a pratiquement limité son activité au cyclotourisme pendant ses quatre premières années d’existence, puis s’est ouverte à d’autres formes de tourisme. L’association a été reconnue d’utilité publique par décret du 30 novembre 1907. En France, jusqu’à l’instauration des congés payés en 1936, le tourisme est réservé aux classes sociales aisées. L’offre de tourisme est en grande partie celle d’associations, en premier lieu le Touring Club de France, qui souhaitent développer le cyclotourisme, puis d’autres formes de tourisme économique.

L’association a participé à de nombreuses actions permettant le développement de guides touristiques (création en 1899 de la Bibliothèque du tourisme et des voyages qui regroupe les cartes, revues, guides édités par l’association), routes touristiques (corniche de l’Estérel en 1903, route des Grandes Alpes en 1909), de pistes cyclables et d’équipements touristiques de toutes sortes portant sa marque publicitaire : tables d’orientation, bornes, bancs.

Touring-Hôtel du Cours Belsunce et le Touring Club de France, MarseilleElle a été à l’initiative du développement de la signalisation routière. En 1914, elle a notamment doté les routes françaises de 30 000 panneaux de signalisation routière. Après la Première Guerre mondiale, le TCF a lancé une collecte afin d’ériger une série de bornes au niveau de l’ancienne ligne de front : les bornes Vauthier. Elle a également joué un rôle majeur dans le développement du camping avec le développement des colonies de vacances dans des refuges qu’elle loue ou possède (formule qui permet de mettre à distance sociale les classes populaires), la création des premiers « camps de toile » en 1930 et l’ouverture du camping international du bois de Boulogne en 1951. Cette association est très importante et fait quasiment office de ministère informel du tourisme jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, le nombre de ses adhérents allant même jusqu’à 700 000.

Malgré son rôle majeur dans le développement du tourisme au cours du xxe siècle en France, l’association périclite et la liquidation de ses biens est prononcée le 23 octobre 1983. Les archives du Touring Club de France ont été données en 1984 aux Archives nationales sur le site de Pierrefitte-sur-Seine. La Ville de Paris a acheté en 1986 le fonds de la bibliothèque du Touring Club de France. Ce fonds comprend toute la production éditoriale sur le tourisme à partir du premier développement du vélocipède en 1868. On y trouve de nombreux guides, récits de voyages, publications périodiques, notamment la collection complète du Vélocipède illustré et de la revue du Touring Club de France.

Ce fonds est consultable à la bibliothèque du tourisme et des voyages Germaine Tillion.


SOURCES Wikipedia & Publicités de l’hôtel
PHOTOS Publicités de l’hôtel
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