Cette balade d’une heure environ (aller-retour) vous conduit depuis la Traverse des Caillols jusqu’à la Traverse du Diable. De là un espace aménagé et protégé le long de la Traverse du Canal vous permet de prolonger un peu la randonnée mais à côté de la petite route. Cet espace naturel boisé est géré par la Direction des Espaces Verts et de la Nature de la Ville de Marseille. Il est facilement praticable en poussette mais également en fauteuil roulant. On y trouve quelques équipements d’un parcours sportif. Mais revenons à présent sur la création de cette balade…si le Canal de Marseille est reconnu par le PLUi comme étant une construction architecturale à préserver, les enjeux mis en avant s’avèrent multiples. En effet, l’architecture variée de l’infrastructure est une composante incontestable de son intérêt patrimonial. Du fait de sa réalisation, qui a représenté un effort considérable pour répondre à un besoin d’intérêt général, tout autant qu’à un besoin essentiel, il se révèle être un chef d’œuvre d’ingénierie du XIXe siècle.
Son rôle sur la faune et la flore favorise la biodiversité, mettant ainsi en exergue la notion environnementale. Par ailleurs, le canal tient également une place prépondérante en matière de développement des loisirs par l’expansion des espaces de promenade. Cependant, la construction à ciel ouvert du canal entraîne des difficultés de gestion. Les risques de noyades sont importants. L’eau, en circulant à l’air libre favorise les menaces de pollution. Les éventualités de mouvements de terrain et d’inondations sont amplifiées.
Ces variables engendrent un entretien important, bien souvent effectué dans des conditions difficiles. En outre, en raison de sa nature à ciel ouvert, la surveillance mise en place doit être accrue.
Aussi, la SEMM, gestionnaire du canal depuis 1941, projette la réalisation de travaux. En 1980, une étude est menée pour la mise en valeur du patrimoine naturel et vert de la Ville de Marseille sur le trajet du canal à des fins de loisirs, de détente et d’activités sportives. Cette étude offrira une seconde vie au canal en valorisant son intérêt et en allant au-delà de sa fonction d’alimentation en eau de Marseille. Des travaux seront effectués par la SEMM entre les Trois Lucs et Saint-Julien. Cette partie a été remblayée et asséchée sur environ 1300 mètres de long. Une promenade piétonnière a ainsi été aménagée
Un petit sentier parallèle passe quant à lui dans la pinède et la colline attenante avant de s’arrêter au muret d’une mystérieuse et immense maison qui semble abandonnée, graffée, dotée d’un grand bassin et de six terrains de tennis. Cet ancien club de tennis de La Génetiere aurait été actif dès 1975 avant de péricliter.
Cette promenade du Canal de St Julien est appréciée aussi bien par les familles que par les sportifs. Elle offre de très belles perspectives sur la baie de Marseille, le centre d’entraînement de l’OM ou encore Notre-Dame de la Garde. Vous y rencontrerez peut-être les religieuses d’un couvent voisin en balade, vêtues de leurs robes noires et de leurs chapeaux de paille aux beaux jours.
Quant au canal de Marseille que l’on « survole », il est la principale source d’approvisionnement en eau potable de la ville de Marseille. D’une longueur de 80 kilomètres pour sa partie principale (160 kilomètres avec les dérivations dans la ville), il dessert l’intégralité des quartiers marseillais. Il a été construit au milieu du XIXème en une quinzaine d’années sous la direction de l’ingénieur Franz Mayor de Montricher, amenant les eaux de la Durance dans la ville depuis le 8 juillet 1849. Il représente une réalisation marquante de l’ingénierie du XIXème en cumulant de très nombreuses infrastructures, ponts, tunnels, réservoirs, etc.
Jusqu’en 1970, il fut la source quasi unique d’alimentation en eau de la ville de Marseille et en fournit encore les deux-tiers de nos jours.
Le Canal de Marseille arrive sur le du 11ème et 12 ème arrondissement à partir des Trois-Lucs. À cet endroit, un répartiteur permet trois ramifications de l’eau :
- à l’ouest (comprenant la partie du canal de Saint-Julien et allant jusqu’à Montolivet) et alimentant le réservoir de Saint-Barnabé
- une partie passant par la Treille et les Camoins
- une partie allant vers La Valentine et se dirigeant vers la Barasse, St Marcel, La Valbarelle
Le secteur comprend également deux ponts :
- le pont-aqueduc dit «Le pont de la Clue» situé sur la route des 4 saisons (11e)
- l’aqueduc de Beynet (chemin des Escourches, Marseille – 11e)
